Le Trésor Des Kerguelen

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190 Comment se fabriquer un vrai bon hamac…

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190 Comment se fabriquer un vrai bon hamac…


     Cette semaine, on me demande « comment peut-on fabriquer un bon hamac ? ». Cette question tombe à pic si je peux dire car on m'a subtilisé un hamac la semaine dernière et je dois m'en refaire un, prochainement…

     Tout d'abord, rares sont les hamacs dans le commerce qui pourront réellement vous servir. J'entends par là, y faire une sieste agréable ou mieux, vous servir effectivement à y dormir à l'aise en « randonnée sauvage ».
Pourquoi ?
Eh bien la majorité des hamacs du commerce sont trop petits ou bien mal adaptés (mauvaise conception) ou encore réalisés en filet de pêche. Là, c'est le comble, la présence de nœuds est un vrai calvaire pour qui les a testés !
Les seuls bons et vrais hamacs viennent du Brésil, ils doivent être faits de toile souple et munis de suspentes multiples pour bien répartir les efforts de traction. On en trouve dans le commerce (et sur le Net) mais ils coûtent chers (100€ à 200€ pièce).

Alors comment s'y prendre pour en faire un soi-même ?

Voici ma recette, je ne fais que copier la méthode Indienne qui, eux, s'y connaissent parfaitement en la matière.

Un petit plan ne sera pas de trop, ici…
Sur ce plan lire 12 à 15 m au lieu de 6 à 7 m (ces suspentes sont en double par passant !).


     Il faut prendre une toile solide de 2,50 m de long pour 1,40 m de largueur. C'est le minimum pour être confortable. On peut prendre par exemple de la toile de type Jean's, c'est très solide et pratiquement inusable. Mais on peut prendre tout aussi bien de la toile de coton, ou de lin, ces matières seront très douce et plus souple à l'utilisation.
C'est cette toile, porteuse du hamac, qui servira de fond. La première chose à faire une fois découpée à sa dimension, c'est d'y faire un petit ourlet tout autour pour renforcer sa bordure. Les ourlets de la largeur seront fait plus large que celui de la longueur car cette partie travaille énormément (suspentes). Cela permettra de mieux répartir les efforts de traction et d'étirement dans le tissu.


Ensuite il faut fabriquer des passants*.
     Ces passants sont très importants car ce sont eux qui permettent une bonne répartition des tensions dans la toile.
     Pour cela, faire des bandes de tissus de 50 cm de long (environ) sur 10 à 12 cm de large que l'on plie en 2, 3 ou 4 fois sur la largeur et que l'on coud. Ces passants devront encore être repliés sur eux-mêmes une seconde fois mais dans leur partie centrale seulement pour devenir plus fins en renforçant encore cet endroit (c'est là, dans cette boucle, que tout l'effort du poids à répartir va se faire, via les suspentes).
Il faudra 12 passants (au moins 10) par extrémité.
Une fois la toile prête (avec ses ourlets), on peut y coudre les passants en les répartissant sur les deux extrémités de la toile. Comme la largeur fait 140 –150 cm, cela fera un passant tous les 12 cm environs. Ces passants devront être cousus bien à cheval sur la toile en débordant bien vers l'intérieur. Ce positionnement est nécessaire afin de pouvoir bien repartir les efforts infligés au tissu via les coutures (poids de la personne).

*passants : en guise de passant on pourrait utiliser de la sangle large et fine si vous avez çà en réserve. En effet, les confectionner prend beaucoup de temps et utiliser des passants "tout fait" sera un gain de temps considérable.

La toile porteuse est prête, reste les fixations…
.
     Pour cela, il faudra enfiler une cordelette dans tous ces passants. Il faut compter une longueur de « ficelle » de 12 à 15 m pour chaque bout. Cela paraît très long mais nécessaire afin que la longueur restante (une fois tous les passants pris en enfilade), constitue une longueur d'environ 50 cm du « faisceau de suspentes ».  Prendre du 4 mm de diamètre pour ce faire, cela est suffisant.

Pour ce montage…
Vous tenez l'extrémité de la garcette dans votre main gauche. Ensuite vous enfilez le premier passant puis revenez à la main gauche, second passant puis main gauche, troisième passant puis main gauche…/… et ainsi de suite jusqu'au dernier pour revenir à votre main gauche et faire un raccord en noeud plat avec celui du départ. Dans la main gauche vous avez donc une poignée de liens réunis que vous pouvez ficeler ensemble afin de les maintenir groupés et, en prime, cela les protégera du ragage.

Voir sur cette photo, ci-dessous, la protection du faisceau de suspentes « au niveau de la boucle ».




Ne reste plus qu'à y mettre un cordage (du 8 mm suffit) d'au moins 4 ou 5 m de long à chaque extrémité du hamac (plus, si vous voulez vous en servir en camping sauvage – les arbres sont parfois gros et/ou éloignés…).

Et voilà, votre hamac est fin prêt.
Reste à l'essayer !

NB : Le fait que le brin soit enfiler en double et libre de se positionner dans les passants, est primordial. Cela permet de répartir parfaitement les efforts dus au poids contenu dans le hamac. Ceci sera encore plus probant encore, lors de la montée ou de la descente dedans. Car à ces moments précis, les efforts infligés au tissu sont maximum, très peu répartis et concentrés sur la bordure de la toile. Il est donc nécessaire que la garcette puisse glisser dans les passants aisément et ainsi permettre de repartir les efforts sur l'ensemble de ceux-ci. Ce détail de montage d'un hamac paraît anodin, mais il est très important. Au lieu de faire une boucle, on pourrait utiliser un anneau en acier (ou 1 manille lyre inox), l'effet serait identique. Se rappeler simplement que les suspentes doivent être « libres » de se mouvoir, entre elles dans les passants.


Petite astuce de connaisseur…

     Pour grimper dans son hamac, il faut du doigté et de la finesse. Il n'est pas question de se jeter dedans à la mode Far West ! Sinon, vous allez tout déchirer (même si le hamac est bien conçu), et faire un saut périlleux illico, cul par dessus tête, en moins de 2 secondes… Ceci sans rien comprendre au film de la séquence « vol plané ». J'ai déjà vu çà…

Pour grimper dedans, il faut tenir le côté proche du hamac avec une main et de l'autre, le bord opposé de la toile en face, ceci en tournant légèrement le dos au hamac. Ensuite, écarter ce bord opposé avec la main, ce qui maintiendra donc le hamac ouvert. Et là seulement, vous posez une fesse sur le bord du hamac avant de vous laisser glisser doucement à l'intérieur. Il est donc impératif d'écarter les deux bords du hamac en s'y installant. Sinon, c'est la pirouette garantie.

     Contrairement à une idée reçue, la meilleure position pour se reposer dans un « hamac », n'est pas de se mettre « bien au milieu étalé dans le sens de la longueur » mais légèrement de biais, un peu en travers. Ainsi le corps sera plus à plat et on disposera de plus de place, surtout une plus grande aisance pour corriger sa position.

Bien se reposer dans un hamac nécessite un peu d'entraînement, parfois de la persévérance car on ne s'y fait pas de suite. Mais une fois adopté…
…Ah le hamac, rien de tel pour bien dormir, bercé par le vent…bien à l'ombre des palmes de cocotiers ! Quand je fait la sisete ici en Bretagne, l'été, on est tellement bien là-dedans d'ailleurs que je m'endors dans les minutes qui suivent automatiquement ! C'est dire...


Qu'on se le dise …et bon vent !



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09/05/2023
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