055 Astuce de couture...
055 Astuce de couture…...
Nous sommes nombreux à posséder une machine à coudre à bord. Cet outil est vraiment indispensable pour tout candidat au TDM pour être autonome ! C'est notre cas, nous étions allés spécialement en Angleterre pour y ramener (en plus de nos winches) une Read's. Cette machine à coudre de fabrication anglaise est réputée indestructible et c'est bien vrai. Elle en a vu de tous les couleurs (et de toutes formes…), de voiles, of course ! Il y a également d'autres marques, réputées (Pfaff, entres autres…) mais la Read's est très compacte à côté des autres, c'est son principal atout.
Alors voilà, quand on répare les voiles, on se heurte rapidement aux endroits délicats qui sont renforcés (goussets de lattes, points d'amures, renforts de bandes de ris, têtières…/…). Et comme par hasard c'est bien souvent dans ces endroits difficiles que sont situées les réparations à faire.
Les Aiguilles…
Alors voici une astuce de travail qui m'a été donnée par un voilier argentin. Il suffit de se procurer des aiguilles particulières dites "biseautées". Au lieu d'avoir une pointe ronde ces aiguilles ont une pointe en forme de "lame de couteau", c'est-à-dire plates, biseautées. Il faut prendre un calibre d'aiguille entre 100 et 130. Contrairement à ce que l'on a tous tendance à faire c'est de prendre systématiquement la plus grosse, la 130 ! Ce n'est pas forcement bien car plus l'aiguille est grosse et plus elle force aussi dans les fortes épaisseurs. Donc parfois il est plus facile de travailler avec de la 100 ou 110, (à la limite 120) mais pas plus.
L'aiguille biseautée perfore plus facilement les grosses couches de tissus. Elle a donc l'inconvénient (si on peut dire) d'affaiblir un peu plus le tissu mais cela facilitera beaucoup le travail dans la sur-épaisseur des renforts.
Le fil a aussi son importance…
J'avais trouvé aux Antilles du fil (d'origine américaine) qui était Paraffiné. Cela me semblait de bon aloi pour coudre les grosses épaisseurs. A l'usage : que dalle, le parcours du fil sur la machine, déposait de la Paraffine partout et il fallait la nettoyer sans cesse avec des bourrages intempestifs. Finalement ce fil est excellent si on travaille à la main avec une paumelle de voilier mais point à la machine.
Concernant le fil toujours, il n'est pas nécessaire de vouloir à tout prix coudre avec du gros fil. Il faut bien adapter la grosseur de son fil à l'aiguille. Parfois il est plus judicieux de faire deux coutures sur la même passe avec du fil plus fin que une seule avec du gros (meilleure tenue à l'usure et au ragage) !
Travail à la paumelle ou au manche d'alênes...
En ce qui concerne le travail de réparation à la paumelle, j'avais trouvé une "aiguille de voilier à manche", extraordinaire, pour faire tout ce qui est réparations difficiles et "endroits inaccessibles et/ou épais", c'était une "poignée aiguille" bien pratique (voir photo ci-dessous). Les bourreliers qui travaillent le cuir utilisent cet instrument appelé "manche d'alênes" (ou encore porte-alênes) dans leur jargon. On peut y monter des aiguilles creuses très pratiques pour certains travaux délicats...
Elle est constituée d'un manche, muni d'un petit mandrin (comme une perceuse) et qui permet de positionner l'aiguille (ou l'alêne) puis, entre le manche et ce mandrin porte-aiguille, un petit rouleau encastré permettant d'avoir une bonne réserve de fil, enroulé dessus.
Je ne me rappelle plus du tout où j'avais acheté cette petite merveille (par correspondance, vente de gadgets en tout genre…) mais elle m'a dépanné bien des fois toujours pour faire des réparations délicates.
On peut sans doute trouver cela dans les boutiques spécialisées pour chevaux et accessoires...
Deux outils indispensables dans la trousse du circum navigateur : la paumelle de voilier et le porte-alênes !
En ce qui concerne le travail à la paumelle traditionnelle (valable aussi pour le manche d'alênes), pas grande chose à dire de plus sinon qu'il est indispensable d'en posséder une. Elle est une aide précieuse pour faire les réparations de voilure, surtout en route, sous voiles… ! Une réparation, même provisoire, permet de "tenir" jusqu'à la prochaine escale. En mer, la paumelle est bien utile pour ne pas se blesser. Entre les mouvements du bateau en route et les positions acrobatiques pour les interventions, elle est fort utile.
Dernier remède : la bobine de fil inox...
Dernière astuce que nous avons utilisée bien des fois : la bobine de fil inox. J'avais à bord une bobine de "fil à freiner". Ce fil inox* extrêmement solide est utilisé dans l'aviation pour sécuriser (freiner) tous les montages assemblés (écrous).
Eh bien je me suis servi souvent de ce fil, et ceci sans aiguille, pour faire des réparations provisoires dans la grand-voile. C'était toujours en urgence, parfois de nuit dans le mauvais temps et sur des endroits vitaux de la voilure comme les lattes, les points d'amures ou autre oeil de garcette de ris.
Cela peut vous paraitre cavalier mais non, je vous assure que cette bobine de fil inox m'a "sauvé la vie" plus d'une fois...
Il me servait aussi pour plein d'autres choses qu'il est impossible de citer ici tellement elles sont nombreuses et variées...!
Donc bobine de fil inox à posséder dans sa boîte à outil.
* existe en différents diamètres, le nôtre était de 0,62 mm (fin). Mais le plus courant est 0,81 mm (moyen). Existe aussi en 0,45 et 1,01mm.
C'était des astuces retrouvées dans toute notre panoplie de voileux, tourdumondistes.
NB : Voici deux sites, entres autres, vendant ce genre d'outillage spécialisé ...(pour l'exemple !) :
http://monsite.wanadoo.fr/laccroc/page4.html
Ou encore ici...:
http://www.outilsloisirs.fr/couture.../...
Ce deuxième site est intéressant car il donne la façon d'utiliser ce porte-alênes.
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