066 L'art d'ouvrir un coco en 5 secondes...
066 L'art d'ouvrir un coco en 5 secondes…
Je suis loin d'être un adepte des émissions TV, mais quand je vois un candidat de Koh Lanta tenter d'ouvrir une noix de coco sèche avec sa machette, je me dis que non, vraiment, non… Il y a nettement mieux comme "Aventurier" mais ceux-là, ils ne sont pas à la télé… Bon c'est du grand divertissement populaire !
Mais je les cite volontiers car c'est exactement CE QU'IL NE FAUT PAS FAIRE !
Dès votre premier séjour dans un paysage tropical, vous êtes confronté à cette image : un indigène (au sens noble du terme) ouvrant une noix de coco devant vous, en quelques secondes et sans aucun outil !
Vraiment, il faut moins de dix secondes et ceci sans risquer de se trancher les doigts comme on le voit à la Téloche !
Comment doit-on faire alors ?
Premier point :
Le choix du coco…...
Cette technique ne peut être utilisée que pour ouvrir des cocos secs, c'est-à-dire mûrs, souvent tombés sur le sol.
Pour des cocos verts*, un : il faut monter les chercher et deux : les ouvrir à la machette ou bien au couteau. L'expérience montre qu'un couteau bien tranchant est bien plus efficace que la machette d'ailleurs pour ce faire.
Donc ne prendre que des cocos secs, pour la technique décrite ici. Eux seuls, contiennent une chair épaisse et nourrissante.
Second point :
La technique…
Eh bien tout simplement, trouver un petit pieu aiguisé* et le figer en terre (dans le sable, les galets, un enchevêtrement de bois, de rochers…), n'importe quoi mais du moment qu'il tienne bien solidement enfoncé dans le sol. Il faut le mettre en position, pointe en l'air, à 30 ou 40° de la verticale, autrement dit : vers soi.
Une fois le pieu installé et bien positionné, vous prenez la coco sèche des deux mains et vous la plantez dans le pieu le plus près possible de sa "queue". C'est le côté aussi où se trouvent les "yeux* ". Le pieu n'a pas besoin d'être très pointu pour ce faire. Car si vous rater votre coup avec une pointe acérée, vous risquez de vous blesser aux mains !
Dès le premier jet sur le pieu, la pointe va pénétrer la fibre jusqu'à la coque de la noix, faire éclater cette bourre et créer une amorce de pelage. Deux ou trois coups bien portés autour de la noix (on enfonce la pointe sous la bourre et on fait levier ensuite sur la noix) et vous n'avez plus qu'à tirer sur les lambeaux de bourre pour mettre la noix à nue, le tout en moins de dix secondes et sans outil tranchant ! La bourre s'enlève très facilement en tirant dans le bon sens : de la queue vers la pointe (surtout pas l'inverse !).
CQFD.
La machette par contre pourra être utilisée pour les cocos verts. Personnellement je préfère utiliser un couteau, ceci évite de perdre le précieux jus avec un coup de machette mal placé (elle risque d'éclater avec la pression interne car dans les cocos verts, la coque de la noix est encore tendre). Elle se coupe donc facilement, contrairement aux sèches où elle est dure et dense comme du fer. La bourre verte est moins coriace car saturée d'eau, tout comme sa coque.
Petit dessin ici, pour illustrer le propos…
NB : Le coconut est un fruit tropical précieux. Tout est utilisé dans celui-ci. Je ne parle même pas de son eau et sa chair délicieuse, le fameux coprah, il sert à faire des tas de choses : huile, savon, onguents.../… La bourre est un excellent combustible. La fibre de cette bourre, une fois écanguée et tressée, ceci un peu partout dans le monde, on en fait de solides cordages. Une fois la noix vidée, la coque, constituée d'un bois très dur, sert à faire de nombreux ustensiles ménagers ou d'ornements individuels (récipients, boucle de ceinture, parures, peigne, outils et même soutif pour les belles vahinés...…).
* Pieu : On peut prendre n'importe quoi pour ce faire… : branche taillée en pointe, piquet, morceau de planche ou arbre mort et choisir l'une des branches que l'on affûte en pointe. Les arbres morts sont très fréquents sur le littoral en pays tropical et il n'est pas rare de trouver justement l'une de ses branches, taillée en pointe. Cette "arme" n'est pas un accident de Dame Nature, non, c'est un outil à ouvrir les noix de cocos, fabrication d'un natif et habitué des lieux !
* Cocos verts : Ces cocos contiennent principalement de l'eau et un peu de chair tendre en formation. On dit aussi les cocos "à boire". L'eau contenue à l'intérieur est parfaitement stérile et pourrait servir à un apport de liquide pour une perfusion sanguine en cas de nécessité absolue (déshydratation sévère - technique utilisée par les militaires américains durant la guerre de Corée et du VietNam). Voir dans le chapitre consacré à la survie en milieu inhospitalier.
* Yeux : Les cocos possèdent toutes trois yeux, disposés à 120° environs les uns des autres autour du siège de la queue. Seul, un œil sur les trois sera tendre (ou vivant), les deux autres seront durcis. Le tendre est celui par lequel sortira la toute première racine lors de la germination de la noix. Si vous voulez boire le jus de cette coco, il faut donc chercher le tendre en essayant de piquer doucement dedans, (attention, car pression interne forte parfois !) et faire un petit trou dans celui-ci avec une lame de couteau (ou un éclat de bois dur).
C'était notre expérience en matière de coconuts, en pays tropical…
Qu'on se le dise …et bon vent !
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