067 Le combat contre les cafards...
067 Le combat contre les cafards…
Dès que l'on arrive en zones tropicales, on fait connaissance avec les "ravets", les cafards tropicaux.
Au début on ne les voit guerre car ces petites bestioles, qui ressemblent à de petits grillons, vivent cachées de la lumière et bien au frais.
Mais petit à petit on les découvre le soir, à la nuit tombante, sortant de leurs cachettes pour aller se restaurer dans nos réserves, bien sûr !
Il existe plusieurs sortes de cafards...
Il y a les gros, les blattes, que l'on voir déambuler partout. S'ils sont impressionnants par leur taille et leur mobilité, au fond ils ne sont pas trop gênant pour nous plaisanciers, on les voit rarement à bord. De plus ils sont facile à éliminer car justement gros et bien visibles.
Les seconds, les ravets, les petits cafards, eux sont beaucoup plus petits et sournois. Sans le savoir, vous les ramenez dans les victuailles du marché ou bien dans les emballages, les cartons, venus du supermercado, carrément ! Très jeunes, ils ressemblent à des gros pucerons noirs. Les œufs aussi sont difficiles à voir, de teinte ambrée on les confond facilement avec la couleur du carton.
Ce sont ces derniers qui amènent à des soucis de salubrité à bord, en quelques mois, l'invasion est faite.
Alors quoi faire ?
Plusieurs solutions s'offrent à nous.
La première, les pièges.
Il se vend dans le commerce des petites boîtes en carton (divers formats) qui contiennent un appât au centre et dont tout le reste de la boîte est garnie de glue.
Ces pièges fonctionnent très bien. Il suffit de les placer aux endroits stratégiques dans les passages (sous les éviers, le long des parois dans la cambuse, près de la nourriture ou des points d'eau). Ces bestioles ont un grand besoin d'eau. Donc ils vivent toujours près des points humides.
Lorsque le piège est saturé, on le remplace par un autre. Inconvénient de ces pièges, ils coûtent assez chers et ne sont pas très décoratifs. Mais ils sont efficaces pour contenir l'invasion.
Seconde solution, le traitement.
Dans toutes les régions tropicales on trouve des sociétés spécialisées dans ce genre de traitement (Pest Control). Ce traitement se fait habituellement pour les habitations mais on peut appliquer le même processus à nos bateaux. Inconvénient majeur : il faut quitter les lieux au moins 2 jours après traitement. Alors quand on habite son bateau, il n'est pas toujours facile de procéder ainsi. De plus il faut préparer les volumes à traiter (vider les équipets, les placards, protéger la vaisselle et ustensiles de cuisine …) pour que le produit, projeter à la lance (un peu comme un Karcher) aille bien dans les recoins inaccessibles.
Bon ce traitement est très efficace car le produit injecter est très toxique (type Baygon et/ou dérivé) mais ce procédé est cher. Autre ennui plus insidieux, les produits utilisés étant très toxiques, vous vivrez avec la présence de ces poisons durant des semaines voire des mois à cause de leur rémanence élevée.
C'est un choix à faire, mais pour nous exclus à cause des enfants qui mettent leurs menottes partout… !
Partant de ce traitement "hard", on peut envisager d'en faire un plus "soft", soi-même.
Comment ?
Tout simplement en pulvérisant du Baygon en bombe dans les fonds de placards et équipets et partir en randonnée une bonne journée. Il faut aussi tout bien fermer étanche pour que le traitement fasse effet au mieux. Le soir en entrant tout aérer en grand pour ne pas s'intoxiquer avec ces produits hautement nocifs.
Troisième solution, les boulettes d'Acide Borique.
Nous ne sommes pas les inventeurs de la méthode mais elle est connue et employée sur de nombreux bateaux depuis longtemps.
Pour les fabriquer, on commence par acheter en pharmacie, des sachets d'acide Borique. C'est une poudre blanche fine qui est un puissant désinfectant. Cet acide, en plus, possède un pouvoir dessicant énorme. C'est cette propriété, qui va être exploitée pour faire le poison à cafards.
On mélange alors une cuiller à café de poudre d'acide Borique avec un peu de lait condensé. Quand on obtient une pâte homogène et épaisse, on en fait une boulette (comme un chewing-gum) que l'on colle dans un endroit approprié sur le passage des bestioles. Ces boulettes empoisonnées agiront par leur pouvoir dessicant et tueront les bestioles du bord, après les avoir les consommées, par déshydratation.
Le gros avantage de ces boulettes, c'est que le produit n'est pas dangereux pour les enfants ou les animaux du bord et surtout, on peut les placer aisément dans les endroits bien appropriés. De plus ce produit ne coûte vraiment pas cher, un sachet dure longtemps.
Dernière solution, le gecko !
Eh oui, il existe une solution écologique à la vermine à bord. C'est d'introduire un animal qui se nourrit d'eux, tout simplement. Durant des années, nous avons eu à bord un couple de gecko et on s'est aperçu très vite que les cafards diminuaient avec leur présence. Alors nous les avons adoptés et eux, régulaient la population des ravets du bord. De plus, ils amusaient les enfants par leurs acrobaties et leurs jeux de poursuites…
Nous avions également un grillon qui avait élu domicile sur le bateau. Il vivait dans les coffres à haussières sur le pont et nous gratifiait de ses chants mélodieux.
Il y a eu aussi des nids d'oiseaux (au Venezuela puis au Brésil avec des petits dedans après une longue absence), puis un serpent qui aimait bien le coffre arrière (en Guyane, mouillé avant –arrière, nous l'avons vu plusieurs fois monter à bord par le mouillage arrière)… Un bateau est une bonne cache, nous n'habitions pas à bord à ce moment-là ! Mais on ne sait pas si cette gente exotique se nourrissait de cafards…
Sympa ces animaux, non ?
Comme toujours dans nos Trucs & Astuces, c'était …comment nous avons fait, avec les moyens du bord.
Qu'on se le dise …et bon vent !
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