197 Les Secrets d’une protection acier réussie…
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197 Les Secrets d'une protection acier réussie…
La peinture, que ce soit pour la maison ou tout autre objet comme un bateau, prête souvent à rigolades si ce n'est à moqueries, dès l'instant que l'on fait par soi-même. Pourtant, les « traitements de surface » sont des choses très sérieuses, qui s'étudient. Cela représente même au final, un domaine assez complexe et il n'est pas si facile pour le néophyte de faire « bien ».
Je ne vais pas aborder ici, le genre de peinture qu'il faut utiliser sur son bateau, cela sera toujours fonction du matériau de base à protéger, mais uniquement sur la (les ) manière de procéder pour une coque acier. J'ai vu et entendu trop de « choses irrationnelles » dans ce domaine. Alors un petit chapitre consacré à cela, sera une petite aide, bienvenue dans le paysage amateur, tout en répondant encore à vos nombreuses questions.
La toute première chose à faire sur une surface, avant de la peindre, c'est qu'elle doit être propre (dépoussiérée) et sèche (ventilée). Ensuite, et ce, quel que soit le matériau support utilisé, il faudra mettre une sous-couche dite d'accrochage. Cette première sous-couche d'accrochage est très importante, car c'est d'elle que dépendra la suite de la tenue de la protection finale.
Exemples…
Sur le bois on mettra un minium de plomb ou de zinc (produit dessicant).
Sur L'acier emploi d'un enduit galvanique de type chromate de zinc (ou shoopage à chaud).
Sur le polyesther, une sous couche résineuse type polyuréthane.
Sur l'Alu, une sous couche galvanique spéciale pour ce métal tendre.
Sur ferrociment, une sous couche Epoxy-zinc
Aujourd'hui, il existe des tas de produits composés, tout comme les peintures. Ne pas hésiter à demander conseil à des spécialistes.
De toutes les façons, il y a une chose à faire (et peu souvent respectée), c'est l'épaisseur, donc le nombre de couches de peinture qu'il faudra étendre pour obtenir une "bonne protection globale".
Protection mécanique (chocs), protection chimique (agents détergents ou corrosifs), protection électrolytique (potentiel galvanique entre matériaux), protection UV (rayonnement), protection aux gradients d'intempéries (pluie, vent, neige, grêle, chaud, froid, sel marin…). Tout le secret de la longévité est là : une bonne épaisseur de peinture, donc mettre des couches et des couches…/…
Ensuite la manière de les déposer et d'additionner ces couches.
Encore tout un programme, presque le plus important.
La bonne et la mauvaise manière de déposer ces couches de peinture…
On s'imagine aisément qu'il suffit de tremper son pinceau dans un pot puis d'étaler cette pâte liquide et colorée sur la surface pour obtenir un film étanche…?
Eh bien………….que nenni, on en est très loin de là même !
Quand on passe une couche de peinture sur un support voilà ce que l'on pourrait voir en auscultant au binoculaire la surface (grossi 30 fois)…:
Surface après une première couche 1…, seconde couche 2, puis troisième couche 3.
Ce sont les tensions superficielles de la matière (potentiel électrostatique) qui empêchent la matière (peinture) d'adhérer à une autre matière (acier - autre couche) dès l'instant que celle-ci n'est pas identique (composition physico-chimique). Un film déposé sur une matière différente aura toujours une tendance naturelle à se rétracter sur elle-même. Effet qui va créer ces « minis manques », en forme de points, de lignes, etc… Le secret sera donc de déposer au minimum 3 couches de peintures successives et là, on aura une bonne chance d'avoir enfin, un film effectivement étanche, recouvrant bien le support initial (tôle).
Explications :
Les points ou lignes noires sont le niveau zéro du support (ou sous-couche).
Les points ou lignes blanches sont le niveau de la couche 2.
Quand il n'y a plus de point ni de ligne (noires ou blanches), le film est étanche.
On peut donc constater que 3 couches seront vraiment un minima !
Nota : On peut voir qu'à la seconde couche, il reste encore des points (noirs) laissant apparaître le niveau zéro du support. On peut donc constater qu'avec moins de 3 couches, il sera pratiquement IMPOSSIBLE de réaliser un "recouvrement parfait", autrement dit un film vraiment étanche sur la surface en question.
Ca, c'est le premier point nécessaire à souligner.
Ensuite la régularité des couches suivantes.
Si vous passez une première couche bleue par exemple (après 2 couches de chromate de zinc (grise) sur acier), vous voyez bien, là où il y a des manques (car couleur différente), que vous comblez aussitôt durant la mise en peinture. Mais si à la couche suivante vous reprenez encore cette même couleur bleue (pour faire de l'épaisseur), eh bien rapidement vous ne saurez plus là où il y aura 1 couche et là où il y en aura 2, même voire 3 ou 4 si vous travaillez par fraction de surface pour faire les suivantes.
Conclusion : une couche sera faite avec une couleur et la suivante avec une autre couleur.
Ainsi vous saurez en permanence, de visu, le nombre exact de couches déposées, donc de l'épaisseur présente à cet endroit précis sur votre coque.
Pour ma part, j'ai peint 2 fois Kerguelen (en 25 ans) et pour ces 2 fois j'ai utilisé le même procédé. A savoir 2 couches de chromate de zinc en modifiant un peu la teinte à chaque fois (après un sablage Sa3). Puis passé ensuite 10 couches de peinture Epoxy (2 composants) en changeant de couleur à chaque couche. Pour cela il n'y a pas besoin d'avoir 10 couleurs, en fait. Il suffit de mettre un peu de colorant à chaque préparation dans du blanc de base (par exemple). Personnellement j'avais fait pris 3 couleurs de teinture à faire « tourner » (vert, bleu et rouge). Le chromate de départ étant gris (dégradé blanc pour la seconde couche). Enfin, en finition (car il faut une peinture de finition qui ne donnera que l'aspect visible et artistique du bateau) : noir mat de ferronnerie. Cette couche de finition peut-être une simple peinture ordinaire (pour extérieur) car elle constitue seulement la partie décor de "l'iceberg de la protection". Pour ma part, j'avais quand même choisi une résine Alkyde en finition car très résistante à l'abrasion, stable aux changements de température et très résistante aux UV (voyage prévu - et réalisé dans les glaces).
Vous voici donc prévenu, pour avoir une bonne protection, il faut tout simplement de l'épaisseur. Et cette épaisseur est synonyme de nombre de couches. Un point c'est tout. Il suffira en plus de bien suivre (de visu, à l'œil) les différentes couches pour être certain que, au final, il y a bien la même épaisseur partout. Sur de l'acier, il faut arriver à 500 microns, soit un demi millimètre de peinture, étalée par couches successives. Il serait possible de faire une couche tous les 2 jours si soleil intense (durant l'été). Pour ma part j'avais mis un mois pour peindre l'ensemble du bateau à sa construction (été 76 avec une canicule exceptionnelle cette année-là).
Dès le départ j'ai peint le bateau au pistolet AirLess (sauf les 2 sous-couches de zinc), cela permet une grande rapidité de travail surtout sur coque neuve (aucune protection à mettre en place). Sur un bateau déjà équipé, il y aura un long travail de protection à faire avant d'attaquer la peinture elle-même. Mais le travail au pistolet est plus régulier et surtout très rapide (intéressant si météo incertaine). Donc en travaillant tôt le matin, la couche aura le temps déjà de sécher "hors poussière" le reste de la journée.
NB… Bon à savoir : il me fallait moins de 2 h pour faire une couche au pistolet sur toute la coque (sauf pont) mais autant pour nettoyer celui-ci parfaitement avec ses accessoires. De plus il faut penser à faire une bonne réserve de diluant (acétone, trichlo…) pour cette partie "nettoyage".
Données techniques suivant le mode d'application choisie…
Au pinceau (ou à la brosse), une couche (croisée) peut varier de 30 à 50 microns d'épaisseur.
Au rouleau (ou patte de lapin), une couche peut varier de 25 à 50 microns.
Au pistolet (airless), la couche dépendra du débit affiché mais pourrait monter jusqu'à 100 microns.
Au pistolet, il est conseillé de ne pas dépasser 60 à 70 microns pour préserver la stabilité du film surtout si les surfaces sont recouvertes "en positions", c-à-d autres que planes et horizontales.
Il est évident que la viscosité finale des peintures dépendra de leur composition, du taux de diluant ajouté, de la météo du jour et du procédé utilisé pour étendre ces peintures. En général un film sec ne fait plus que la moitié en épaisseur que ce même film humide (venant d'être déposé – solvants non évaporés).
Conclusion…
Rappelez-vous ces deux règles pour bien peindre son bateau… :
1) Mettre de l'épaisseur (3-4 couches est un minimum absolu), le double (6 à 8 couches) sera parfait.
2) Changer de couleur entre les couches pour être sûr du recouvrement et de l'épaisseur.
NB : Toutes les remarques ci-dessus s'appliquent aussi aux Antifouling. Pour avoir une bonne protection, surtout en milieu tropical humide, il faut mettre 2 couches au minimum sur la carène (idéalement : 3). En dessous de 2 : impossible de réaliser un film vraiment "étanche" (donc "points nus", favorables à la fixation d'algues, ou autres anatifes…).
PS : Voir un autre article plus ancien, sur le même sujet, ici...
Qu'on se le dise …et bon vent !
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197 Les Secrets d'une protection acier réussie…
La peinture, que ce soit pour la maison ou tout autre objet comme un bateau, prête souvent à rigolades si ce n'est à moqueries, dès l'instant que l'on fait par soi-même. Pourtant, les « traitements de surface » sont des choses très sérieuses, qui s'étudient. Cela représente même au final, un domaine assez complexe et il n'est pas si facile pour le néophyte de faire « bien ».
Je ne vais pas aborder ici, le genre de peinture qu'il faut utiliser sur son bateau, cela sera toujours fonction du matériau de base à protéger, mais uniquement sur la (les ) manière de procéder pour une coque acier. J'ai vu et entendu trop de « choses irrationnelles » dans ce domaine. Alors un petit chapitre consacré à cela, sera une petite aide, bienvenue dans le paysage amateur, tout en répondant encore à vos nombreuses questions.
La toute première chose à faire sur une surface, avant de la peindre, c'est qu'elle doit être propre (dépoussiérée) et sèche (ventilée). Ensuite, et ce, quel que soit le matériau support utilisé, il faudra mettre une sous-couche dite d'accrochage. Cette première sous-couche d'accrochage est très importante, car c'est d'elle que dépendra la suite de la tenue de la protection finale.
Exemples…
Sur le bois on mettra un minium de plomb ou de zinc (produit dessicant).
Sur L'acier emploi d'un enduit galvanique de type chromate de zinc (ou shoopage à chaud).
Sur le polyesther, une sous couche résineuse type polyuréthane.
Sur l'Alu, une sous couche galvanique spéciale pour ce métal tendre.
Sur ferrociment, une sous couche Epoxy-zinc
Aujourd'hui, il existe des tas de produits composés, tout comme les peintures. Ne pas hésiter à demander conseil à des spécialistes.
De toutes les façons, il y a une chose à faire (et peu souvent respectée), c'est l'épaisseur, donc le nombre de couches de peinture qu'il faudra étendre pour obtenir une "bonne protection globale".
Protection mécanique (chocs), protection chimique (agents détergents ou corrosifs), protection électrolytique (potentiel galvanique entre matériaux), protection UV (rayonnement), protection aux gradients d'intempéries (pluie, vent, neige, grêle, chaud, froid, sel marin…). Tout le secret de la longévité est là : une bonne épaisseur de peinture, donc mettre des couches et des couches…/…
Ensuite la manière de les déposer et d'additionner ces couches.
Encore tout un programme, presque le plus important.
La bonne et la mauvaise manière de déposer ces couches de peinture…
On s'imagine aisément qu'il suffit de tremper son pinceau dans un pot puis d'étaler cette pâte liquide et colorée sur la surface pour obtenir un film étanche…?
Eh bien………….que nenni, on en est très loin de là même !
Quand on passe une couche de peinture sur un support voilà ce que l'on pourrait voir en auscultant au binoculaire la surface (grossi 30 fois)…:
Surface après une première couche 1…, seconde couche 2, puis troisième couche 3.
Ce sont les tensions superficielles de la matière (potentiel électrostatique) qui empêchent la matière (peinture) d'adhérer à une autre matière (acier - autre couche) dès l'instant que celle-ci n'est pas identique (composition physico-chimique). Un film déposé sur une matière différente aura toujours une tendance naturelle à se rétracter sur elle-même. Effet qui va créer ces « minis manques », en forme de points, de lignes, etc… Le secret sera donc de déposer au minimum 3 couches de peintures successives et là, on aura une bonne chance d'avoir enfin, un film effectivement étanche, recouvrant bien le support initial (tôle).
Explications :
Les points ou lignes noires sont le niveau zéro du support (ou sous-couche).
Les points ou lignes blanches sont le niveau de la couche 2.
Quand il n'y a plus de point ni de ligne (noires ou blanches), le film est étanche.
On peut donc constater que 3 couches seront vraiment un minima !
Nota : On peut voir qu'à la seconde couche, il reste encore des points (noirs) laissant apparaître le niveau zéro du support. On peut donc constater qu'avec moins de 3 couches, il sera pratiquement IMPOSSIBLE de réaliser un "recouvrement parfait", autrement dit un film vraiment étanche sur la surface en question.
Ca, c'est le premier point nécessaire à souligner.
Ensuite la régularité des couches suivantes.
Si vous passez une première couche bleue par exemple (après 2 couches de chromate de zinc (grise) sur acier), vous voyez bien, là où il y a des manques (car couleur différente), que vous comblez aussitôt durant la mise en peinture. Mais si à la couche suivante vous reprenez encore cette même couleur bleue (pour faire de l'épaisseur), eh bien rapidement vous ne saurez plus là où il y aura 1 couche et là où il y en aura 2, même voire 3 ou 4 si vous travaillez par fraction de surface pour faire les suivantes.
Conclusion : une couche sera faite avec une couleur et la suivante avec une autre couleur.
Ainsi vous saurez en permanence, de visu, le nombre exact de couches déposées, donc de l'épaisseur présente à cet endroit précis sur votre coque.
Pour ma part, j'ai peint 2 fois Kerguelen (en 25 ans) et pour ces 2 fois j'ai utilisé le même procédé. A savoir 2 couches de chromate de zinc en modifiant un peu la teinte à chaque fois (après un sablage Sa3). Puis passé ensuite 10 couches de peinture Epoxy (2 composants) en changeant de couleur à chaque couche. Pour cela il n'y a pas besoin d'avoir 10 couleurs, en fait. Il suffit de mettre un peu de colorant à chaque préparation dans du blanc de base (par exemple). Personnellement j'avais fait pris 3 couleurs de teinture à faire « tourner » (vert, bleu et rouge). Le chromate de départ étant gris (dégradé blanc pour la seconde couche). Enfin, en finition (car il faut une peinture de finition qui ne donnera que l'aspect visible et artistique du bateau) : noir mat de ferronnerie. Cette couche de finition peut-être une simple peinture ordinaire (pour extérieur) car elle constitue seulement la partie décor de "l'iceberg de la protection". Pour ma part, j'avais quand même choisi une résine Alkyde en finition car très résistante à l'abrasion, stable aux changements de température et très résistante aux UV (voyage prévu - et réalisé dans les glaces).
Vous voici donc prévenu, pour avoir une bonne protection, il faut tout simplement de l'épaisseur. Et cette épaisseur est synonyme de nombre de couches. Un point c'est tout. Il suffira en plus de bien suivre (de visu, à l'œil) les différentes couches pour être certain que, au final, il y a bien la même épaisseur partout. Sur de l'acier, il faut arriver à 500 microns, soit un demi millimètre de peinture, étalée par couches successives. Il serait possible de faire une couche tous les 2 jours si soleil intense (durant l'été). Pour ma part j'avais mis un mois pour peindre l'ensemble du bateau à sa construction (été 76 avec une canicule exceptionnelle cette année-là).
Dès le départ j'ai peint le bateau au pistolet AirLess (sauf les 2 sous-couches de zinc), cela permet une grande rapidité de travail surtout sur coque neuve (aucune protection à mettre en place). Sur un bateau déjà équipé, il y aura un long travail de protection à faire avant d'attaquer la peinture elle-même. Mais le travail au pistolet est plus régulier et surtout très rapide (intéressant si météo incertaine). Donc en travaillant tôt le matin, la couche aura le temps déjà de sécher "hors poussière" le reste de la journée.
NB… Bon à savoir : il me fallait moins de 2 h pour faire une couche au pistolet sur toute la coque (sauf pont) mais autant pour nettoyer celui-ci parfaitement avec ses accessoires. De plus il faut penser à faire une bonne réserve de diluant (acétone, trichlo…) pour cette partie "nettoyage".
Données techniques suivant le mode d'application choisie…
Au pinceau (ou à la brosse), une couche (croisée) peut varier de 30 à 50 microns d'épaisseur.
Au rouleau (ou patte de lapin), une couche peut varier de 25 à 50 microns.
Au pistolet (airless), la couche dépendra du débit affiché mais pourrait monter jusqu'à 100 microns.
Au pistolet, il est conseillé de ne pas dépasser 60 à 70 microns pour préserver la stabilité du film surtout si les surfaces sont recouvertes "en positions", c-à-d autres que planes et horizontales.
Il est évident que la viscosité finale des peintures dépendra de leur composition, du taux de diluant ajouté, de la météo du jour et du procédé utilisé pour étendre ces peintures. En général un film sec ne fait plus que la moitié en épaisseur que ce même film humide (venant d'être déposé – solvants non évaporés).
Conclusion…
Rappelez-vous ces deux règles pour bien peindre son bateau… :
1) Mettre de l'épaisseur (3-4 couches est un minimum absolu), le double (6 à 8 couches) sera parfait.
2) Changer de couleur entre les couches pour être sûr du recouvrement et de l'épaisseur.
NB : Toutes les remarques ci-dessus s'appliquent aussi aux Antifouling. Pour avoir une bonne protection, surtout en milieu tropical humide, il faut mettre 2 couches au minimum sur la carène (idéalement : 3). En dessous de 2 : impossible de réaliser un film vraiment "étanche" (donc "points nus", favorables à la fixation d'algues, ou autres anatifes…).
PS : Voir un autre article plus ancien, sur le même sujet, ici...
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