271 Trouver ou produire de l'eau en survie…
271 Trouver ou produire de l'eau en situation de survie…
L'eau sera la toute première chose qu'il faudra absolument trouver et le plus rapidement possible dans une situation de survie. Et ceci même si vous disposez encore de ce précieux liquide car vos réserves s'amenuiseront forcément, surtout si vous êtes en climat chaud et sec. Il faut se rappeler que l'on peut rester seulement 3 jours sans boire contre 3 semaines sans manger !
Alors où trouver de l'eau et aussi, comment en produire avec les éléments de la nature présents autour de soi... ?
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En trouver dans la nature...
On pense de suite et c'est normal, trouver une source en cherchant dans l'environnement immédiat. Cette solution semble la plus simple et la plus rapide mais malheureusement, dénicher une source claire et limpide permettant d'obtenir une eau consommable aussitôt restera un rêve dans 99% des cas !
Alors comment faire pour en trouver malgré tout... ?
Eh bien il faudra pour commencer, bien observer la nature autour de soi. C'est vraiment la toute première chose à faire. Là, vous allez peut-être observer que, à un endroit précis dans le paysage, la végétation sera différente, plus verte, plus étoffée, plus dense et différente parfois aussi. Cette disharmonie apparente doit de suite vous inciter à aller sur ce lieu pour pousser vos investigations sur place. Arrivé sur l'endroit, il faudra bien observer le sol cette fois et les reliefs en particulier. Une ligne de rochers, un talweg, une crête, une crevasse, toute particularité du terrain va vous conduire vers un endroit où, en creusant, il sera probablement possible de trouver de l'eau douce.
Il faut donc que vous ayez devers vous du matériel permettant de creuser et attendre que la capillarité du terrain draine l'eau souterraine vers votre trou. Restera ensuite à la prélever et la stocker pour l'emporter.
Lors de prospection, il n'est pas rare de trouver des trous d'eau stagnante. Cette eau devra toujours être considérée comme polluée par la faune sauvage. Mais il sera néanmoins possible d'en emporter et lui faire subir ensuite un traitement de purification*...
* voir en bas divers procédés de purification.
Penser à récupérer les eaux de pluies...
Cela paraît évident pourtant peut facilement s'oublier par manque de matériel adequat pour ce faire ! En effet le minimum à posséder à bord, sera d'avoir une grande bâche dans laquelle la pluie va pouvoir être collectée et accumulée pour mettre ensuite cette eau douce dans des jerricans (ou directement dans les réservoirs du bateau !). Pour tout ceux qui traversent l'océan Pacifique, il n'est pas besoin de dire que cette longue traversée (+ ou - 1 mois et demi...) va obliger à faire des réserves d'eau potable très importante (f de l'équipage). Mais si une contamination des réservoirs (ou un incident quelconque) intervenait, cela pourrait vite devenir vital de pouvoir trouver de l'eau "à l'extérieur" ! Donc penser aux pluies en tout premier.
En zones désertiques...
Dans ce cas particulier des zones désertiques, il faudra penser également au captage des "brouillards d'advection". En effet, il est fréquent dans ces zones surtout en bords de mer que des brouillards d'advection provenant du large se mettent à se concentrer sur la côte, près du sol et à se déplacer par élévation sur les dunes littorales. Les animaux du désert d'ailleurs ont bien compris cette manière de capter de l'eau. On peut observer ce phénomène en Namibie ou encore au Chili dans le désert d'Atacama par capture de la "Camanchaca". Les habitants locaux tendent à la verticale de grandes toiles fines (filets à mailles très fines) en travers des dunes sur les hauteurs et mettent dessous des goulottes allant vers des jerricans. Au petit matin quand le soleil se lève, ces brouillards marins grimpent les pentes et viennent se faire pièger dans les filets. Une très bonne manière de récupérer de l'eau douce dans ces zones où il ne pleut jamais. Donc ce procédé est très intéressant à connaître, facile à installer, c'est vraiment à étudier de près pour la survie en zone inhospitalière...
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En produire avec des éléments disponibles autour de soi...
Si vous êtes établi en bordure de mer, il faudra de suite penser à cette eau que vous aurez à profusion là, devant vous. Mais qui dit distiller de l'eau de mer dit aussi feu ! Donc la toute première chose à réaliser sera de faire du feu et de le conserver tout le temps en état allumé. Ensuite vous aurez tout loisir à distiller de l'eau de mer. Cette eau obtenue sera pure, fadasse au goût et ne contiendra aucun minéraux. Il faudra donc trouver des minéraux autrement, mais vous aurez de l'eau douce !
Dans un autre domaine, il existe dans la nature plein de plantes ou de lianes qui contiennent de l'eau dans leurs tiges. A vous de les chercher et d'installer un système de récupération sous ces végétaux entaillés... On peut également en couper un tronçon et au bout de moins d'une minute, l'eau va se mettre à couler du morceau. Ces lianes en contiennent souvent beaucoup. Dans un autre genre, les grandes plantes ou les arbres à palmes contiennent toujours une réserve d'eau au pied de leurs palmes (dans le stipe – pied de palme). Il suffira de se confectionner un outil (petit bambou aiguisé – une seringue serait parfaite si vous avez ça) pour pouvoir capter cette eau vers un récipient ou une bouteille... Pensez à l'effet de capillarité pour la pomper également vers un récipient (faire une mèche en crin, fibre, cordage, morceau de tissu fin.../...).
Rappelez-vous aussi que si vous trouvez de l'eau en partie cachée, vous ne serez pas les seuls à la chercher ! Donc attention aux bestioles qui seront vos concurrents directs (souvent discrets mais belliqueux comme : guêpes maçonnes, scolopendres, araignées, scorpions, voire même des plus gros et plus embêtant tels que gymnotes ou caïmans dans les mares...etc...).
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Produire de l'eau par effet de transpiration des végétaux...
Si vous avez une poche ou un sac en plastique étanche et assez grand... Vous l'enfilez bien gonflé, sur l'extrémité d'une branche très feuillue (ou une palme de cocotier) et vous la ficelez sur l'extrémité de la branche de la manière, la plus étanche possible. Il faudra que cette installation soit le plus au soleil possible également. Si vous faites çà après un épisode pluvieux, cela n'en sera que meilleur... Le sac va faire loupe et cocotte minute (étuve) en même temps.
Au bout de quelques heures, vous verrez, le feuillage va se mettre à transpirer de l'eau qui tombera dans votre poche ! Et vous aurez récupéré de l'eau douce parfois légèrement teintée, ou au goût léger de térébenthine (f de l'arbre en question). Se méfier cependant du genre d'arbres à faire suinter car il en existe de très toxiques comme le mancenillier (réel danger – le simple ruissellement de la pluie sur son écorce ou sur ses feuilles va vous brûler au second degré si vous êtes dessous, en tombant sur vous !). J'en ai fait la triste expérience dans l'Archipel des Saintes (Guadeloupe) après avoir coupé des branches à la machette pour se frayer un chemin lors d'une balade sur l'îlet Cabris.
Si vous n'avez pas de sac plastique étanche et assez gros mais que vous disposez quand même d'une bâche plastique, eh bien vous pourrez user de ce mode de transpiration mais autrement. Cette méthode est vraiment excellente à connaître pour se procurer de l'eau en survie, car celle-ci est utilisable de suite.
Voici la seconde méthode...
Vous commencez par faire un gros trou en terre, dont le fond sera bien exposé au soleil. Donc, essayez d'imaginer sa course pour optimiser l'éclairement du fond. Ensuite vous cherchez des végétaux (herbe fraîche, extrémité de branches feuillues, etc...) que vous coupez et entassez dans le trou. Vous mettez alors un bol ou autre casserole, récipient, qui recevra l'eau dissipée. Vous couvrez alors le trou par la bâche en question et la maintenez en place tendue par des pierres. Ensuite au milieu de celle-ci posez un petit caillou pour transformer ce toit en faux entonnoir. Tout bien positionner pour que l'eau de condensation qui va transpirer des végétaux et suinter le long de la bâche à l'intérieur, tombe bien dans votre casserole !
Ceci est encore un très bon moyen d'obtenir de l'eau potable par transpiration végétale.
Voir détails dans Truc&Ast N° 220 Comment fabriquer un alambic solaire, sur ce principe.
*Procédés de purification de l'eau...
En fonction du degré de salissure de l'eau, on pourra faire tout ou partie de ces méthodes de purification.
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Décanter : laisser l'eau se reposer dans un récipient propre. Si vous avez une bassine, on peut la mettre dedans et taper sur la bassine avec une baguette de bois. Les vibrations aideront bien à précipiter la charge colloïdale de cette eau vers le fond. On pourrait aussi y jeter en surface une poudre qui agira comme floculant et précipitera également ces particules en suspension (charge colloïdale) au fond. L'argile (ou de la cendre) peut très bien convenir à cela.
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Filtrer : On peut utiliser plein de choses pour faire un filtre... Linge, sable, gravier, pierre ponce, feuilles mortes ou végétaux desséchés (fougères, joncs, lichens, sphaignes…), charbon de bois, etc … On peut également faire des étages empilés de tous ces éléments pour parfaire leur efficacité/ complémentarité.
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Désinfecter : si on met de l'eau dans une bouteille transparente et que l'on expose celle-ci bien au soleil, on peut considérer que au bout de 3 h seulement, plus de 80% des bactéries contenues dans cette eau seront détruites par les UV. Se rappeler aussi que tous les acides sont de parfaits désinfectants (par exemple, le jus de citron ou encore l'acide formique – pour en obtenir on écrase des fourmis dans un linge et on extrait leurs humeurs).
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Faire bouillir : Si on a du feu, il sera aisé de faire bouillir de l'eau et par condensation obtenir une eau douce distillée. Il faut savoir qu'une telle eau (distillée pure) n'est pas spécialement digeste. Il faudra alors trouver un complément de liquide « plus minéralisé » avec de la nourriture par exemple (fruits, baies, bourgeons, pollen de fleurs, argile, même de la cendre...).
Qu’on se le dise …et bon vent !
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