Le Trésor Des Kerguelen

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546 Barographe Naudet et astuces d'utilisation…

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546 Barographe Naudet et astuces d'utilisation

 

 

     Le baromètre est un outil précieux concernant la prévision du temps. Mais le barographe l'est plus encore car la trace qu'il enregistre nous montre des éléments encore plus probant sur le déroulé probable des moments à venir dans l'arrivée et le passage d'une forte dépression. Le seul inconvénient pour en posséder un est son prix, ce génial appareil coûte une petite fortune malheureusement.

 

     Autrefois les barographes enregistreur type Naudet, étaient équipés avec une plume/ réserve qu'il fallait garnir chaque semaine avec un peu d'encre. Le modernisme étant passé par là, ce fut un petit stylet-feutre avec réservoir incorporé qui la remplaçait bien vite. Oui mais voilà, comme tous les produits consommables, ces stylets-feutre encreurs coûtent (toujours) une fortune pour ce que c'est, tout comme les feuilles du barographe d'ailleurs aussi au passage… Alors pour ma part, étant un inconditionnel des enregistrements graphiques (et d'astuces de bricolage en tout genre), il y a belle lurette que j'avais remplacé tout çà par du "fait maison". Économies obligent...

 

     Voici la méthode utilisée…

 

1) Pour les feuilles de graphe tout d'abord…

Très facile, vous découpez des feuilles millimétrées classiques (pour écolier) en bandes et elles font parfaitement l'affaire. Reste quand même à y tracer ensuite dessus les 7 jours de la semaine et les indications de pression car le barographe est un semainier. Petit calcul et tracé dessin à faire pour cela mais c'est de la rigolade. Ayant quelques feuillets "officiels" d'avance, j'ai reproduit à l'identique. Les différentes lignes de pression allant de 965mb (en bas) à 1045 mb.(au sommet). Mais la pression peut passer en dessous de 965. Cela nous est arrivé qu'une seule fois en Terre de Feu où le graphe est sorti de la feuille…!

 

2) Pour ce qui est des stylets/ pointes feutres…

Voici la méthode employée pour ne pas avoir à les changer mais les recharger… Je prends une seringue de 2 ml, ce sont les plus petites existantes pratiquement, avec son aiguille. Et j'avais acheté des bouteilles d'encre de la marque Parker (petit flacon d'encre noire et rouge, type écolier). Je rempli un peu la seringue sans son aiguille et une fois mis un peu d'encre dedans je remonte l'aiguille pour cette fois emplir le stylet. En extrémité de celui-ci il y a un minuscule trou et l'intérieur de la réserve est garnie de feutrine. Il faut donc l'imprégner légèrement d'encre (très peu suffise) et le tour est joué. Coût de l'ensemble vraiment ridicule à côté du reste "officiel" (feuilles ou stylets) vendu à prix d'or… Même le barographe coûte une fortune… Son prix varie de 700 à pas loin de 1000€ selon son état, même d'occasion. C'est vrai qu'il est fabriqué en petite série, tout en acajou, vitré, avec de la micro mécanique de haute précision (plus des capsules de Vidi très spéciales qui sont le coeur du système), mais quand même… Bref, on m'en avait offert un lors du départ pour le Tour du Monde...

 

3) J'avais trouvé une dernière astuce pour économiser encore davantage les feuilles. Cela consistait aussi à utiliser de l'encre de 3 couleurs différentes pour mes stylets. Comme j'en avais acheté plusieurs, une fois vide, je les garnissais de couleurs distinctes. Ainsi je pouvais conserver la même feuille durant 3 semaines. Les tracés étant de couleur différentes, ils étaient donc parfaitement reconnaissables pour les mesures. En poussant encore un peu "le vice", j'aurai pu en prendre une 4ième couleur mais à l'époque je n'avais pas trouvé de bleu sur place, là où j'étais rendu ! Les feuilles utilisées 3 semaines de rang avec donc trois courbes : noir, rouge et vert. Et pour les indications portées dessus, idem aussi.

 

     Quand je vois sur le Net le prix de ces stylets (45€ les 2, çà fait le Litre d'encre plus cher que l'or !!!!). Et mon système fonctionne très bien. Pour les feuilles idem, bloc de feuilles millimétrées pour l'école ! Au lieu des feuilles spécifiques vendues (une fortune elles aussi!!!) pour ce barographe. J'ai même utilisé également du papier ordinaire (pour imprimante) et tracer les mêmes repères dessus… Pour cela je m'étais fabriqué, une petite "table de calque". Il suffit d'avoir une feuille de Plexiglas (format A4 ou mieux A3) et de disposez dessous une lampe qui diffuse bien largement. On pose alors la feuille origine en premier avec la copie à faire dessus et on voit parfaitement à travers tout çà. Y'a plus ka… prendre son crayon et dupliquer !

Astuce dans l'astuce… Si vous avez un ordi, vous prenez une page de texte, toute blanche, vous mettez la luminosité de l'écran au max (non tactile, c'est mieux) et obtenez une planche à calquer super !

 

 CIMG1612R1.jpg

N B : Petit matériel utilisé pour les remplissages… Sur le graphe visible ici en bout du barographe on peut y voir l'enregistrement de la tempête Ciaran du 02 11 2023. Puits de pression bien visible ici avec un "plat" caractéristique juste avant la chute brutale. Un"plat" annonçant à coup sûr, l'arrivée d'un système dépressionnaire puissant.

 

     Ensuite je collais les feuilles les unes au bout des autres ainsi j'avais l'historique de mes navigations en rouleau par année. Ce fut pour moi, un sujet d'étude passionnant que ces graphes de pression suivant les latitudes et zones de navigation. J'y ai appris un tas d'enseignement avec. J'y portais dessus, en bas du graphe la force du vent en Beaufort, et près de la courbe sa direction. Quelques fois des annotations personnelles plus spéciales, comme la houle ou des remarques particulières… Ces années d'enregistrement m'ont vraiment appris beaucoup question météo...

 

Exemple d'enregistrements multiples...

CIMG1613R1.jpg

Légende : Exemple pour ces feuilles multiples utilisées durant 3 semaines de suite.

 

 CIMG1614R1.jpg

Légende : Enregistrement souvenir du passage du Cap Horn avec annotations du 21 mars 1992. Juste avant d'y arriver, nous avions subis deux fortes dépressions australes, enchaînées coup sur coup, qui nous avaient fait vivre un enfer à bord de Kerguelen durant cinq jours (+de10m de creux, neige abondante avec visi zéro, tempé extérieur à 1-2°C, vents à plus de 60 Kts… et à bord, le chauffage ne pouvant plus fonctionner, il y faisait 5à6°C. Calfeutrés dans nos duvets tous les quatre, il était impossible de bouger sans risquer de se blesser, bousculés en permanence par les coups de boutoir de la mer en furie, bateau couché régulièrement par les déferlantes.

C'est "çà", le Cap Horn : "une machine à laver les bateaux, les corps & les esprits" !

 

 

Qu'on se le dise et bon vent…!

 

 



08/11/2023
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