246 Récupérer du Dexron pollué par de l’eau …
246 Récupérer du Dexron pollué par de l’eau …
Il nous arrive parfois des incidents « mécaniques » et faute d’avoir des réserves suffisantes pour se dépanner, il ne nous reste que des solutions, genre « de la dernière chance »… C’est le système « D » ! Si vous êtes vraiment isolés sans aucune possibilité de trouver un fluide manquant (par exemple), voici une solution pour récupérer ces fluides si nécessaires sur nos engins.
Exemple avec du Dexron (genre DOT4 ou DOT 5) ou bien de l’huile hydraulique (genre HP46).
Vous avez une fuite sur un circuit moteur et votre Dexron est parti dans la gate moteur.
Ce genre d’ennuis m’est arrivé sur une boîte à transmission hydraulique, un sertissage de conduite HP, usée par les vibrations, avait percé et une grande quantité de HP 46 était partie dans les fonds (15L sur les 30 de la réserve). Heureusement, la gate sous le moteur était bien conçue et étanche. Donc j’ai pu récupérer la grande majorité de ce qui avait coulé.
Pour ce faire, j’ai utilisé une petite pompe manuelle (genre pour l’eau à 2 sous). Liquide que j’ai mis dans des grosses bouteilles de 5L d’eau minérale. Cette manière de faire est indispensable : le liquide récupéré dans des bouteilles transparentes sera visuellement vérifiable et pourra donc mieux se gérer ensuite à la filtration.
Il sera nécessaire de laisser reposer le liquide. Car dans le fond d’une gate moteur, il y aura forcément de l’eau et d’autres effluents non sollicités (salissures) !
Pour ce qui est des salissures, vous passez le liquide dans un chinois (avec un linge propre et fin dedans ou du papier genre Sopalin…). Ce sera assez long mais le liquide sera « propre » à la sortie, c-a-d exempt de matière solide.
Puis, une fois bien reposée, l’huile hydraulique (ou le Dexron qui ferait de même) remontera à la surface car tout ce qui est huileux flottera en surface au-dessus de l’eau (nette différence de densité). Là, vous constaterez que les deux éléments liquides seront bien séparés. Il suffit alors de pomper l’huile dans la partie haute à l’aide d’une petite pompe manuelle (ou d’une grosse seringue) et vous transvasez dans une nouvelle bouteille propre. Si vous avez plusieurs bouteilles de « mélange », vous vous arrangez pour les transvaser au fur et à mesure les unes dans les autres afin de n’avoir toujours à soutirer que dans une seule. Ceci vous permettra de récupérer plus d’huile. En fin de récupération, si vous le pouvez, le mieux sera encore de n’avoir à pomper que dans une bouteille assez fine afin de mieux séparer les deux liquides. Il faudra favoriser la hauteur à la section, meilleure séparation de l’émulsion. En effet, vers la fin autrement dit, en approchant de la partie médiane aux deux liquides, il y a aura forcément une partie commune où l’eau aura suffisamment émulsionné l’huile pour ne pas se séparer aussi aisément que le reste. Donc dans une bouteille étroite, vous apercevrez beaucoup mieux « la partie commune », restant mélangée, qu’il ne faudra surtout pas soutirer.
Ainsi, vous aurez récupérer une bonne partie de ce qui était perdu dans les fonds.
Peaufinage de la séparation…
Maintenant, vous avez un liquide assez « pur » mais il va y rester encore un certain pourcentage d’eau émulsionnée (non visible à l’œil nu cette fois, mais quand même présente). Pour faire partir cette eau, il y aura une chose très simple à réaliser c’est de mettre le liquide hydraulique dans une grosse gamelle et de la chauffer sur un feu. L’excès d’eau émulsionnée va se vaporiser lentement. En effet, les huiles hydrauliques neuves ont un point d’ébullition qui peut varier de 190° à 300°C suivant les marques (et qualités) alors que l’eau, elle, bout à 100° maximum.
Une fois ce dernier « filtrage à chaud » effectué, vous aurez récupérer de quoi remplir votre boîte ! Même si l’huile hydraulique récupérée ne sera pas aussi « pure » que de la neuve, ce sera toujours nettement mieux que de ne rien avoir (ou vraiment pas assez) dans sa boîte.
NB : Il faut savoir qu’une huile qui contient pas mal d’eau en émulsion va atteindre son point d’ébullition beaucoup plus rapidement par abaissement de cette température d’ébullition. Par exemple, une huile ayant son Pt d’ébullition normale, à 300° neuve, eh bien, émulsionnée à 4 ou 5% d’eau (huile vieillie ou polluée), son point d’ébullition pourra descendre vers 140° -160° seulement. Ce qui fait une sacrée différence de paramètre !
Dernier élément d’information sur les Dexron ou bien les huiles hydrauliques, il faut se rappeler que la plupart du temps, ces huiles sont miscibles (même si cela n’est pas précisé sur leur emballage) et qu’elles sont aussi très corrosives. Donc en prendre soin lors de leur stockage. Les lettres ou numéros associés à leurs spécifications ne sont que des additifs à leur « base hydraulique commune et classique ». Le plus important paramètre étant leur grade (46 par ex).
Qu’on se le dise …et bon vent !
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