256 Comment fabriquer un arc performant …

256 Comment fabriquer un arc performant …

L’arc fait partie des outils très utiles pour une vie en autarcie comme un TdM en bateau… Mais voilà, entre l’arc de pacotille, jeu traditionnel de notre enfance et les arcs de haute technologie (ou de compétition - coûtant aussi très cher, en plus d’être fragile…), comment alors, se fabriquer un arc, à pas cher et malgré tout utile, voire performant… ?

Eh bien voici ma recette, tout en détails…

En premier, il serait possible de couper une branche de noisetier, de saule, de châtaignier, de frêne ou d'if *, à bonne longueur, et de faire son arc dedans. Oui mais un bois d’un seul tenant aura une section progressivement changeante et irrégulière. En plus il ne sera pas aisé d'en trouver sans nœud, sans défaut. Il serait néanmoins possible d’améliorer cette technique en prenant deux parties distinctes et jointes au milieu dans un tube. Mais la symétrie de souplesse (ou de dureté) n'est pas si facile à obtenir. On peut cependant utiliser cette technique pour en faire de bons arcs de jeu ou même de tir. J'en ai eu un de ce genre durant des années et il m'a rendu bien des services. Mais les vers du bois ont eu raison de lui, ce qui est fréquent avec du bois brut naturel (non traité)...

*if : autrefois les arcs étaient fabriqués avec ce bois bien spécifique, de même que beaucoup d’instruments de musique à cordes… Mais attention si vous travaillez ce bois, l’if est très toxique, même son écorce. Curieusement ses baies (rouges) ne le sont pas mais leurs noyaux si ! C’est le seul arbre d’Europe d'ailleurs qui est ainsi. Donc faire attention avec cet arbre si particulier.

Voici donc une autre méthode que j’ai employée depuis…

Je récupère (encore et toujours…), des lames de sommier. Ces lames de bois sont presque toujours faites en hêtre et sont lamellées-collées. Ce qui fait qu’elles sont très solides, assez rigides tout en gardant de la souplesse. C’est bien leur but d’ailleurs dans leur utilisation première : soutenir un matelas de lit ! On en trouve très facilement dans les rebuts.

Alors voilà, il suffit de récupérer 3 lames de 90cm que je vais scier par la moitié dans le sens de la longueur.

On obtient donc 6 longueurs de lames déjà incurvées puisque dès le départ elles sont préformées ainsi. Mais 5 seront seulement nécessaires pour construire l’arc.

Ensuite, il suffira de les coller ensemble par deux. Pour cela utiliser de la colle Epoxy genre Araldite. Lors du collage, il est souhaitable de consolider le collage par de fines vis à bois. Mais il sera important de prendre des vis les plus fines possibles sinon vous affaiblirez la section obtenue. Ceci pour les quatre premières lames. Vous obtenez donc deux double lames de 90 cm que vous monterez bout à bout. La dernière lame restante sera coupée en deux parties égales et servira à maintenir en place (en sandwich) les deux autres parties obtenues précédemment et montées bout à bout, en suivant le modèle ci-après…

Pour réaliser ce montage final, on peut soit utiliser des boulons, soit des vis à nouveau (les plus fines possible toujours) et le tout coller à l’Araldite également. Voilà pour la préparation de la base de l’arc. Ensuite on peut affiner les extrémités de l’arc (diminuer progressivement la largeur) à la ponceuse ou bien au lapidaire afin d’obtenir une plus grande souplesse de pliage des pointes. Cependant cela serait à effectuer uniquement si les extrémités manquent de souplesse. A faire donc après essai de tension.

Restera enfin à mettre la corde qui reliera les deux extrémités de l’arc. Pour ma part j’emploie toujours du gros fil de pêche (Nylon de 50 ou 60 /100^ième, monté en triple et tressé). Sur le fil, on peut aussi enfiler deux petites perles (écartées d’un petit centimètre) et qui permettront de bien centrer la flèche en position de tir.

Enfin au milieu de l’arc, on peut ajouter une poignée faite avec un tube plastique ou tout autre matière en relief afin de bien marquer son maintien et le positionnement des flèches au centre, lors du tir.

Reste plus qu’à trouver des flèches et une cible pour s’entraîner au tir. Les flèches de compétition ne coûtent pas bien cher, on peut donc les acheter au lieu de les fabriquer. Pour ma part j’utilise des flèches Geologic - carbone de 31 pouces /5mm avec cible standard de la FITA (60 cm). Les flèches achetées ont le mérite d’être parfaitement rectilignes et équilibrées (ce qui aide beaucoup pour le tir à grande distance).

Pour le tir, en cette période d’été, on peut s’installer dans un champ fraichement fauché ou moissonné. Des bottes de paille sont parfaites pour constituer un « mur de tir ». Mais on peut prendre aussi des cartons de grande surface les plier et les empiler en 4, 5 ou 6 épaisseurs. Ceci est important pour que les flèches restent plantées dedans au lieu de traverser facilement et d’aller se perdre plus loin (sans parler du danger supplémentaire...).

Bien sûr, il faudra toujours faire attention à s’installer dans un lieu isolé et sécurisé pour cela (donner des règles strictes de déplacement aux cibles).

Ce sport est très intéressant car il nécessite de l’entrainement et de la maîtrise. De plus il pourrait rendre un grand service en cas de survie. Les arcs, tout comme les arbalètes, sont des armes redoutables. Ils peuvent servir avec aisance également pour mettre en place des agrès dans la nature. Il suffira d’avoir une flèche plus longue et plus lourde qui, elle, servira à lancer un fil «tire-amarres». Voir les divers articles consacrés à cela.

Qu’on se le dise …et bon vent !

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