273 Astuces pour chauffe-eau à gaz …
273 Astuces pour chauffe-eau à gaz …
Les chauffe-eau à gaz, traditionnels, sont bien utiles sur nos bateaux mais il n'est pas toujours aisé de faire cette installation. De plus, parfois après une longue période d'hibernation, ils nous donnent du fil à retordre...!
Alors quels sont les premiers gestes à faire pour installer ou dépanner cet appareil « comme il faut» ?
En somme, quelles sont les astuces d'installations ou bien les pannes les plus fréquentes sur un tel appareil ?
En tout premier quand vous voulez installer un chauffe-eau à gaz, il faut de suite savoir sur quel type de gaz celui-ci va fonctionner. Cette question sera vitale si vous achetez un appareil d'occasion. En effet, si celui-ci fonctionnait au gaz de ville, et que vous voulez l'alimenter en Butane (ou Propane), eh bien il faudra commencer par changer les injecteurs (et le prix peut varier énormément suivant les modèles : de 7 à 70€ le jeu). Donc bien se renseigner avant l'achat pour connaître la nature du gaz utilisé auparavant.
Petite note technique : le numéro porter sur les injecteurs (idem pour les gazinières ou chaudières...) correspond au diamètre du trou d'injection. Pour le gaz de ville, ces trous sont grosso-modo, moitié plus gros que pour le Butane ou Propane (pour ces 2 gaz : trous identiques). Exemple : un injecteur numéro 65 signifie que le trou de la buse fait 65/100 ièmes de mm de diamètre, etc...
Maintenant si vous devez changer d'injecteurs, il y a possibilité de les modifier sans les changer. Je l'ai fait ainsi pour le mien et cela marche très bien. Maintenant, cette transformation s'adresse aux bricoleurs avertis et minutieux. Voir en bas la manip...
Parmi les pb qui peuvent survenir...
La veilleuse ne s'allume pas...
Le chauffe-eau ne démarre pas malgré la veilleuse allumée...
La flamme « est très grande, jaune et molle »...
Le chauffe-eau démarre normalement (flamme bleue, courte et vive) mais s'étouffe rapidement...
Cas particulier d'une première mise en service...
Je parlerai d'un modèle en particulier pour en avoir possédé deux sur deux bateaux différents. Il s'agit du modèle Ondea LM 10 PV de ELM Leblanc. En fait, cet appareil est classé chauffe-bain car conçu de forte puissance (8,7 à 15,7 kW). Il possède 12 rampes de brûleurs (donc consomme plus aussi !). Cependant il a l'avantage de fonctionner même avec une basse pression d'eau en entrée (0,1 bar).
Pour les pannes pouvant survenir...
Pas de veilleuse...
Celle-ci possède un injecteur caché sous de petits carters placés en face de l'allumeur piézo. Il faudra donc le démonter et vérifier si celui-ci n'est pas bouché. Il faut procéder délicatement car cette petite pièce est en alu et donc fragile. En profiter pour une vérification de l'allumeur piézo et de la sonde thermique de sécurité qui lui est associée.
A l'ouverture du gaz (et appui sur le bouton de démarrage), on entend très bien si le gaz fuse à la veilleuse ou pas.
La veilleuse est OK mais le chauffe-eau ne démarre pas...
Si le chauffe-eau ne démarre pas, il faut vérifier que le circuit soit bien alimenté en gaz et en eau (pas de prise d'air sur les divers circuits). Même si vous avez une faible pression sur votre réseau d'eau le chauffe-eau est censé fonctionner avec moins de 0,5 bar de pression. Vérifier le détendeur et la présence des joints...
Il faudra vérifier ensuite toute la partie aérienne (conduits, déflecteurs, venturi anti-refoulement, etc...) de la chambre de combustion, celle-ci pouvant être obstruée par des saletés (nids de guêpes, d'oiseaux, toiles d'araignées.../...). En dernier vérifier que la sortie de cheminée soit bien dégagée. Les injecteurs au bout des rampes pouvant être également obstrués (voire oxydés et/ ou bouchés...). Pour les nettoyer, il faudra malheureusement démonter complètement le chauffe-eau. Mais cette opération n'est pas difficile même si elle est fastidieuse. En pratique, il faut démonter tout l'appareil complètement pour accéder aux injecteurs qui se trouvent dans la rampe de distribution.
Le chauffe-eau marche normalement mais s'étouffe rapidement. C'est probablement une histoire de tirage et de cheminée. Vérifier les volets anti refoulement et les venturis de sortie s'ils ne sont pas obstrués par des déchets (nids d'oiseaux, de guêpes, de souris, etc...).
En cas de mauvais fonctionnement, on est toujours tenté de toucher aux réglages qui apparaissent par des vis avec palettes et ressorts. Mais il ne faut surtout pas y toucher car ces réglages sont calibrés avec précision en usine et ne varieront pas dans le temps.
Astuce pour ne pas avoir à changer les injecteurs...
Comme la combustion d'un gaz relève d'un ratio bien précis (combustible/ comburant), les injecteurs sont donc calibrés très précisément pour cela. Un injecteur N° 65 par exemple signifie que le diamètre du trou de celui-ci mesure 65 centièmes de mm de diamètre (soit 0,65 mm). Mais comme toujours, les fabricants font de la rétention d'information. Comme cela, nous sommes «obligés» de passer par eux (ou leurs concessionnaires) pour opérer la moindre intervention sur le matériel. Bref... Mais, en bon connaisseur du fonctionnement de ces appareils, on peut passer outre.
En fait ce n'est pas le diamètre des injecteurs qui compte mais la section du trou. On va donc reprendre l'exemple plus haut et calculer tout cela pour la suite... Exemple classique pour du Butane ou Propane...
Pour un cercle, la Surface S (ou section) est : S = Pi x R² = 3,14 x 0,33² (65/2, arrondi) = 0,342 mm².
On voit donc que pour du Butane ou du Propane, il nous faut une section d'injection de 0,342 mm².
Comme pour le gaz naturel il faut grosso-modo moitié plus de diamètre, cela va nous donner en section...
(Partons sur un injecteur prévu de 100). S = Pi x R² = 3,14 x 0,50² (100/2) = 0,785 mm².
Première constatation : si le diamètre est « seulement » moitié plus gros, la section, elle, sera près de 2,5 fois plus importante ! Cela montre combien il est important de raisonner sur des sections et non pas sur des diamètres. Cela est primordial en mécanique des fluides.
Voici la rampe d'injecteurs modifiée...
On voit bien le fil d'inox qui sort au bout. Dans l'injecteur ce fil fait donc un Z qui le maintient parfaitement en place (comme un effet ressort). De plus j'ai neutralisé le dernier en extrémité – bouché à la soudure (étain) pour diminuer la puissance totale du chauffe-eau (donc conso aussi).
Maintenant si votre chauffe-eau est équipé en injecteurs de 100 et que vous voulez les transformer en injecteurs de 65, il faudra donc « boucher »0,785 – 0,342 = 0,443 mm² par de la matière dans les trous ! (Au passage, l'inverse serait très facile à réaliser, il suffirait de repercer les trous pour les agrandir cette fois, avec un forêt de 1 mm).
Pour en revenir à notre cas... Plusieurs soluces peuvent être envisagées. On pourrait y placer une aiguille creuse dans le trou de l'injecteur. Ce tube réduirait donc la section de passage du gaz dans l'injecteur. Mais il ne sera pas aisé de trouver le bon diamètre avec en plus la bonne épaisseur (grand choix possible cependant avec des aiguilles de seringue). J'ai opté pour une autre soluce qui est de passer dans l'injecteur un fil d'inox. Il suffit alors de calculer le diamètre du fil nécessaire à cette opération et d'en trouver un ensuite.
Ce qui donne pour le calcul...
S= 0,443 = Pi x R² >> R² = 0,443 /3,14 = 0,141 mm² d'où R = 0,375 mm. On pourra arrondir à 0,4 mm de diamètre.
Voilà, il vous suffit maintenant de dénicher un fil de fer (inox de préférence) et de le positionner dans l'injecteur. La section va donc être réduite du rapport calculé, à savoir de 2,5 environ.
Pour que les fils ne bougent pas dans les injecteurs, je les ai repliés en forme de Z à une extrémité. Cela leur assure un effet ressort qui les bloque dans le conduit, bien en place.
Au premier essai, le chauffe eau fonctionnait parfaitement bien malgré que les fils de rétrécissement n'étaient pas spécialement centrés dans les injecteurs.
Au passage, pour la petite histoire... Quand j'ai acheté cet appareil d'occasion, je me suis aperçu que les injecteurs n'étaient pas ceux prévus pour le gaz bouteille (Butane /Propane) car en l'allumant pour essai, les flammes étaient grandes, jaunes et très molles. De plus il fumait abondamment noir.
Après modification, comme indiqué ci-dessus, les flammes étaient devenues « normales » c-a-d courtes, bleues et vives.
Conclusion...
Si votre chauffe-eau produit de grandes flammes jaunes et molles, c'est qu'il y a trop de gaz et/ou pas assez d'air.
Mais, en tout premier, c'est fort probable qu'il ne soit pas équipé avec les bons injecteurs.
Qu’on se le dise …et bon vent !
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