407 La permaculture pour les nuls, mais c'est très simple...
407 La permaculture pour les nuls, mais c'est très simple...
On en fait tout un plat et les sites qui proposent des stages de formation (payants) pour s'initier à ce mode de culture ancestral sont légions désormais. Pourtant point n'est besoin de tant d'énergie ni de connaissance (ni fortes dépenses...) car cette méthode de culture est, on ne peut plus simple.
Pour cela, il suffit d'aller en forêt et de regarder ce qui se passe "par terre" et aussi sous la couche de feuilles mortes et d'humus en grattouillant un peu... Ensuite il suffira de reconstituer la même chose dans son jardin ou même simplement dans des bacs "hors sol" car point besoin de terre non plus, seulement des végétaux en décomposition !
Après tous ces "matériaux" de base, il y a les insectes. Ah ceux-là, il ne faut surtout pas les oublier car ce sont eux les véritables travailleurs de force de la permaculture et rien d'autre !
Parmi, ceux-ci les cloportes en tout premier. Ces minuscules crustacés (hé oui... de véritables crabes - même famille !) sont la base du travail de désintégration de la matière végétale morte, tombée des plantes et des arbres. Ils vivent dans l'humus sous les feuilles mortes et ne viennent que rarement à la lumière, en surface. C'est bien pour cela d'ailleurs qu'ils sont caparaçonnés avec un exosquelette genre forte cuirasse munie d'un tas de pattes... Ils peuvent réduire en miettes les matériaux les plus durs.
Ensuite les soldats (ou encore appelés gendarmes). Tout le monde connaît ces petits insectes rouges vifs bariolés de noir qui courent partout sur les plantes dès le soleil venu. On dirait des masques de danse Zoulous... Eh bien, ce sont les "seconds couteaux" de la permaculture (presque au sens propre) car eux découpent en miettes tout ce qui tombe au sol, en surface. Ils préparent ainsi le travail de leurs confrères mineurs, les cloportes qui eux, travaillent en sourdine dans les sous-sols. Tout ce petit monde dévore tout ce qui passe devant leur nez... bois, feuilles, champignons, racines, fleurs ou fruits, tout détritus cellulosique ou carboné est bon à manger. Ensuite la chaleur et l'humidité latente de ce matelas en décomposition fait le reste en créant du "terreau", de l'humus de première qualité.
Pour la suite du travail, là c'est un peu plus discret mais néanmoins fort utile voire indispensable comme les pollinisateurs ou les chasseurs de parasite... Cela représente encore tout un petit monde mais celui-là va et vient sur votre domaine. Il ne vit pas sur ou dans votre carré de perma, non, ils peuvent venir de l'extérieur, vont et viennent à leur gré... Par contre on peut favoriser leur venue et les attirant. Comme par exemple construire un hôtel à insectes ou encore en mettant une vieille souche de bois pourrie non loin, en semant un paquet de fleurs des champs, un bac de graines pour les petits passereaux, etc... Tout ce que vous ferez pour les attirer sera bénéfique à l'environnement de votre carré de permaculture donc à un résultat amélioré.
Alors comment s'y prendre pour démarrer...?
Si vous travaillez au sol, pas besoin de remuer la terre, non, il est même plus souhaitable de la tasser un peu et on démarre dessus après.
Si vous voulez travailler dans un bac en hors-sol, il faut commencer par fabriquer un bac. Le bois sera très bien vu pour cela et un carré de 1m par 1 m sera bien assez grand car il s’alourdit ensuite... On le construit à hauteur de mains (4 pieds comme une table), cela rendra les manipulations, aisées.
Ensuite vous vous rendez en forêt et là vous prenez deux grands sacs... Vous ramassez tout ce qui est feuilles mortes en surface sur une épaisseur de quelques centimètres seulement dans le numéro1. Ensuite vous prenez avec une petite pelle l'humus, c-à-dire tout ce qui semble déjà pourri en dessous de cette première couche et vous mettez çà dans le sac numéro2. Si vous trouvez du petit bois mort en décomposition, oups' dans le 2 aussi... Quand vous effectuez ce ramassage, prenez soin si vous le pouvez, de prendre avec tous les insectes présents sur place. Car encore une fois, ce sont eux les véritables travailleurs de la permaculture et pas seulement les feuilles mortes ou le "temps" (durée d'attente, pas la MTO, hein !). Ces insectes constitueront la base des travailleurs de l'ombre et se multiplieront vite s'ils ont à manger.../...
Arrivé à votre bac, si vous avez de la paille ou du foin, vous pouvez en mettre dans le fond, ce sera un bon gardien d'humidité. Ensuite vous versez le sac numéro 2 et si vous avez un compost fait avec tous vos détritus ménagers, là aussi avec. Ensuite le sac de feuilles numéro1, par dessus. Pour débuter votre "terroir", il sera très bien vu de mettre une grosse épaisseur de feuilles dessus (pas peur d'en mettre jusqu'à 40 ou 50 cm !). On peut en mettre autant qu'on veut et tasser tout çà (fouler aux pieds), sans hésiter. Et si vous avez de l'herbe coupée eh bien vous pouvez encore en mettre par dessus car cette couche va permettre de conserver de l'humidité du dessous et de faire augmenter la chaleur dans cette pseudo centrale bioénergétique, facteur d'accélération de tout ce qui s'y passera. Le tout sans même parler du bien-être de la faune et flore qui va y vivre ! N'ayez vraiment pas peur de mettre une grosse épaisseur de feuilles (de chêne : le meilleur mais toutes conviennent) au départ car petit à petit tout çà va redescendre au fur et à mesure de la désintégration des végétaux.
Voilà, votre "terrain" est prêt. Ne reste plus qu'à attendre le printemps pour y mettre vos graines et laisser faire le miracle de la nature. Pour semer, rien de plus simple dans cet humus en décomposition lente... On fait un trou avec le doigt et on met une graine (voire 2 ou 3...) et on recouvre à peine avec l'herbe et/ ou les feuilles alentours. Et pas besoin d'arroser car ce tapis végétal mixturé conservera son humidité en parfait état d'équilibre.
Et voilà votre petit carré de perma réalisé... Youpie...!
Votre "sol" étant très léger, les graines vont se développer sans peine et vous éblouir rapidement.
L'importance du paillage en permaculture...
Avec ce style de plantation "en perma", eh bien, on arrose pas les plantations, on paille le "sol". Cela veut dire aussi qu'il faut avoir sous la main des herbes folles, des orties ou encore de la fougère pour les étaler sur ces zones semées. Ce sont elles qui vont d'une part protéger le "sol" de la lumière forte et conserver le tapis d'humus sous-jacent humide. Cela paraît incroyable mais cette manière de faire est stupéfiante quant au résultat. Des plantes fortes et bien vivaces malgré une abscence totale d'arrosage supplémentaire, artificiel. L'arrosage naturel par la pluie et cette protection par paillage suffit à entretenir un bon taux d'humidité.
P.S. Pour ma part, sous les conseils d'un voisin et ami (Christophe), spécialiste de cette discipline... je me suis essayé à la permaculture... J'ai fait deux carrés (avec 24 sacs de feuilles de chênes (24X80L) ramassées en forêt près de chez moi.
Un grand de choux fourragers (12 m²) et un petit (2m²) de tomates cerises. Tous les deux ont beaucoup donné. Les tomates apéro étaient assez quelconques niveau goût, je n'ai pas réitéré. Il faudrait trouvé une "bonne" espèce... Par contre les choux, délicieux, ont donné durant six mois et là, à la fin j'en étais même saturé ! Bon, c'était juste histoire d'avoir essayé pour voir... Pour la petite histoire je ne m'en étais plus occupé une fois semé. La perma est donc bien une activité simple, très productive et au final : économique en tout.
Qu’on se le dise …et bonne culture !
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 234 autres membres