060 Tout sur le chauffage…
060 Tout sur le chauffage…
On me pose souvent des questions à propos du chauffage à bord…
Alors voici un article pour partager notre expérience, il décrit notre installation et les astuces d'utilisation.
Au départ de France nous avions un chauffage à bord, mais pas installé…!
Et pour cause entre l'Afrique et les Antilles point besoin de cet ustensile.
Puis il a fallu un jour se préparer pour partir vers le Grand Sud.
Pas si simple d'installer un chauffage à bord avec sa tuyauterie qui doit sortir du pont.
L'appareil est un Refleks, le plus petit de la série (Réf 66MF - pour cloison).
Ces poêles sont de fabrication Danoise mais distribués en France par SEIMI (Brest – voir sur le site : produits/ confort/ fichier en pdf – page chauffage). Ils équipent la plupart des pêcheurs.
Gamme des modèles, série 66...
Site du distributeur...ici... http://www.seimi.com/
Nous l'avons installé au bas de la descente. C'est bien là que l'air froid arrive en premier.
Pour l'alimenter, un tuyau souple arrive du moteur (dérivation) en passant sous le plancher avec une vanne de coupure. Il doit être en charge (réservoir plus haut que le carburateur).
Ensuite le tuyau d'évacuation des gaz brûlés.
Eh bien je me suis dit qu'il fallait le faire assez long pour récupérer le plus possible de chaleur.
Il traverse donc le carré pour entrer dans la cabine avant, fait un coude (pour ne pas pénaliser la hauteur sous barrots) et ressort à travers le pont. Pour éviter d'avoir à faire de la chaudronnerie, j'ai utilisé l'ouverture d'une ancienne dorade (condamnée pour cela) pour ressortir sur le pont dans le balcon de pied de mât. Voilà pour son parcours.
Voir les photos ci-dessous
Chauffage au bas de la descente. Sortie de la cheminée
en balcon de pied de mât
circuit des tuyaux...
Dernier coude avant sortie. Départ du tuyau traversant le carré.
Premier point, le tuyau…
Pour sécuriser le tuyau je l'ai entouré sur presque toute sa longueur d'une tôle perforée en aluminium. Ceci pour éviter toute brûlure en y posant les mains. Seule la partie sortante du poêle est très chaude (peut rougir en poussant le débit). Mais par sécurité supplémentaire et augmenter aussi la surface de diffusion j'ai enveloppé toute la longueur (plus épaisse, avec entretoise en sortie).
Deuxième point, la cheminée…
Ah quelle complication ces cheminées !
En temps normal*, RAS, tout baigne et il n'y a aucun souci.
Mais là où les choses se compliquent c'est dans le mauvais temps des hautes latitudes... Que ce soit en mer ou au mouillage d'ailleurs, idem, les rafales de vent (williwaws) vous étouffent le chauffage par refoulement dans le tuyau. La pluie forte, la grêle ou la neige vient obstruer aussi le chapeau de sortie…
J'ai tout essayé comme sortie : la girouette, le "H", le coude orientable, le pot venturi…/…
Rien ne convenait vraiment dans le mauvais temps.
Alors que faire ?
Eh bien j'ai fini par trouver des solutions que voici.
En premier j'ai doté la sortie verticale (sur pot venturi) d'un "chapeau"
qui se vissait ou se dévissait à la demande pour doser
plus ou moins le volume de sortie. (photo ci-dessous).
On voit ici le chapeau démonté (se visse sur le croisillon) et la casserole qui coiffe le tout.
Ensuite j'ai muni la sortie d'un déflecteur en tôle perforé d'aluminium, qui permettait d'atténuer la force des rafales de vent. Ce "grillage" permettait également de freiner la pluie épaisse ou la grêle efficacement.
Enfin par-dessus le tout j'ai coiffé l'ensemble de la cheminée par une vieille casserole en alu qui avait une ouverture sur un seul côté. Cela permettait de régler le débit et la direction de la sortie des gaz.
Tout cet ensemble est amovible facilement.
Une fois trouvé le bon réglage (fonction des conditions météo locales), le chauffage fonctionnait très bien malgré les fortes rafales de vent, de neige ou de grêle que nous avons subies durant tout notre séjour en Terre de Feu (4 mois : tout l'automne et l'hiver 92, dans les glaces ).
Dernière astuce, enfin, j'avais mis sous le poêle un petit ventilo (genre ordi), il permettait de démarrer l'allumage plus facilement lors de grand vent en attendant de faire le bon réglage de la cheminée (très efficace). Pour ce faire, on utiliser des carrés d'alcool solidifiés (un petit quart suffisait !). Se trouve aisément partout…
Le chauffage était allumé en permanence pratiquement. Mais nous l'éteignions en partant en randonnée, par sécurité.
* temps normal = vent faible ou même fort, mais régulier.
NB1 : Il existe bien d'autres chauffages pour les voiliers mais ils sont tous très gourmands en énergie (radiateurs, pompes, soufflantes, etc…). Nous avons opté pour le Refleks à carburateur car très économe en gasoil et particulièrement simple. Ne tombe jamais en panne !
NB2 : En sortie la cheminée en H donnait aussi de bons résultats mais son inconvénient majeur est son encombrement (en navigation les drisses ou autres cordages s'accrochaient facilement dans le H et l'arrachait…). Cependant, il fallait lui ajouter deux volets intérieurs de régulation, un dans chaque bras du H, et cela fonctionnait . Pas facile à gérer ainsi, donc abandonné au profit du "pot venturi couvert"…
C'était notre expérience avec un chauffage à bord...
Qu'on se le dise …et bon vent !
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