106 Conserver de la viande, du poisson...
106 Conserver de la viande, du poisson…
De nos jours, on pense immédiatement frigo ou bien congélo dès lors que l'on veuille conserver quelque chose! Nous sommes devenu complètement avilis par notre sacré courant électrique, c'est notre "chaîne à la patte"...
Vive l'auto suffisance énergétique ! Quelques panneaux solaires et une bonne éolienne sont bien suffisants pour vivre. Et pour la conservation, il y a nettement mieux !
Alors, comment est-il possible de conserver de la viande ou du poisson sans énergie ?
Nous qui vivons loin de tout, parfois presque en survie dans notre bateau, que nous reste-t-il ?
Eh bien en regardant ce que faisaient les anciens d'antan, aussi les Indiens ou les Lapons dans leurs contrées sauvages, lointaines et isolées de tout.
Pour la viande, faire du Pemmican (appelé aussi Jerky ou Charqui encore suivant les pays…). C'est quoi ?
Le Pemmican...
Eh bien tout simplement on coupe la viande fraîche (toute viande rouge*) en fines lamelles que l'on fait sécher au soleil. C'est en quelque sorte se fabriquer du bacon. Elle peut être consommée ainsi.
Mais pour la conserver très longtemps il faut la travailler encore un peu…
Cette viande étant séchée et durcie comme une lamelle d'écorce, elle doit être réduite en poudre au pilon et mélangée avec de la graisse animale puis des fruits rouges séchés. On obtiendra une pâte légèrement grasse et sucrée qui pourra être conservée très longtemps.
On peut prendre n'importe quels fruits rouges pour ce faire, pourvu qu'ils contiennent de la vitamine C, c'est un excellent conservateur.
Parmi les fruits que l'on peut utiliser, la cerise, l'amélanche, le cynorhodon, la cornouille, la myrtille, le calafate…/… la liste est longue suivant les pays, les régions…Mais en fait on pourrait tout aussi bien prendre d'autres fruits de nos régions comme les figues, les raisins secs, les cormes, les dattes ou encore des noisettes, des noix… Tous ces fruits qui sont oléagineux et/ou très sucrés, ont la faculté de se transformer en pâte.
Je vous renvoie à un autre article, complémentaire de celui-ci… "De la vitamine C en barre", ici…
Dans les rations de survie destinées aux expéditions de l'extrême, on trouve ce genre de pain de pâte faites à base de pemmican. C'est une nourriture très calorifique se conservant facilement par toutes conditions météos.
Une fois préparé, envelopper ces pains dans du papier sulfurisé. Ils se conserveront presque indéfiniment.
* viande rouge : à l'origine les indiens utilisaient du bison mais le bœuf convient très bien. D'autres viandes rouges peuvent être utilisées… (cerf, rennes, guanaco, cheval, ou même du castor* c'est une excellente viande qui est dense et riche).
*castor : cet animal est protégé dans certains pays mais il pullule dans d'autres. Parfois même au point d'être une véritable plaie comme en Terre de Feu où le Chili et l'Argentine lui font une chasse permanente. C'est un mets de choix dans tous les restaurants chics de ces régions australes. On peut donc le chasser dans ces contrées.
Autre méthode pouvant être utilisée pour conserver la viande : le fumage. Ce que les marins d'autrefois appelaient le boucan (à l'origine de boucanier : ceux qui fumaient la viande, le poisson !).
Que ce soit pour du poisson ou bien de la viande, on procède de la même manière. Il faut faire des filets très peu épais de ces gibiers et les mettre à sécher au dessus d'un bon feu. Pour que la chaleur les dessèche correctement, il faut mettre sur le feu un « ralentisseur » de combustion comme des herbes vertes ou des feuilles. Il faut éviter de faire des flammes vives. Si on peut, on couvre également l'ensemble « feu + viande à boucaner », d'une "cloche", cela améliorera encore le fumage. Cette méthode de boucanage demande du temps mais est très efficace pour conserver les produits de la chasse comme le poisson ou la viande de gibiers. Si l'on dispose d'herbes aromatiques, ne pas hésiter à en mettre dans le foyer pour donner plus de saveur.
Enfin une dernière méthode que nos grands parents connaissaient tous, c'est le salage. Autrefois, on conservait ainsi dans de grands jarres en terre cuite, la viande de porc ou bien le poisson durant tout l'hiver. La morue salée est le plus bel exemple de nos anciens. On prépare la viande ou le poisson en tranches et on alterne depuis le fond de la touque, une couche de gros sel, une couche de « viande » (ou poisson) puis une couche de sel et une couche de viande… ainsi de suite jusqu'à emplir la jarre ou la touque. De nos jours on trouve des bidons en plastiques renforcés et étanches, ils sont parfaits pour servir de jarre. Tous les kayakistes connaissent ces touques étanches. Ils sont d'une grande utilité (indispensables !) pour les candidats aux expéditions lointaines et sauvages.
Pour se procurer du sel, il y a le bord de mer bien sûr où l'on peut même en produire soi-même. Sinon, à l'intérieur des terres, il y a le sel gemme. Pour en trouver, surveiller discrètement les animaux sauvages ou bien les troupeaux (chèvres, moutons, vaches, chevaux…). Quels qu'ils soient, tous les grands animaux, sauvages ou pas, savent ou trouver du sel gemme dans la nature, grottes, mares ou dans les plissements de roches. Vous trouverez ainsi vous aussi votre réserve de sel en les suivant.
Qu'on se le dise …et bon vent !
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