Le Trésor Des Kerguelen

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118 Le Budget Tour du Monde...

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118 Le Budget Tour du Monde…

 

     Comme cette question revient sans cesse sur la table, enfin dans les mails que je reçois, je vais l'aborder ici bien que ce ne soit pas spécialement une astuce…Quoique, sans être radin, on peut nettement diminuer son budget financement, justement par de petites astuces toutes simples…comme la pêche, le troc, router hors des sentiers battus, être complètement autonome sur le plan énergétique, s'équiper avec de l'occasion, faire de la cuisine en plus et la troquer (pain, pâtisseries, pizzas...), etc…/…

 

 

D'abord, une impression qui me viens de suite à l'esprit… Des navigateurs préparant un TDM me demandent si, avec 1500 € de budget moyen mensuel, pour un couple, ils pourront « survivre » au cours de leur TDM, justement… ?

Là, je suis estomaqué… !

Mais, « chers » amis futurs grands voyageurs, avec un tel budget, moi je pourrai vivre comme un émir avec toute ma famille et même des invités supplémentaires durant plusieurs mois ! Sauf peut-être au Japon, Norvège, Kazakhstan, Suisse, Corée, Angola…qui sont les "permanents" sur la liste des pays les plus chers au monde (de toutes ces dernières années) !

Et encore, dans ces pays, je suis presque certain que j'y arriverai malgré tout, expérience aidant.

 

 

Bon, tout ça pour dire que aujourd'hui, quand je vois que des navigateurs partent avec des prévisions de dépenses aussi faramineuses, cela m'affole vraiment. Nous vivons vraiment un monde de consommation irraisonnée. Comme si les seuls endroits où il conviendrait de passer la nuit seraient une marina, les seuls endroits où l'on peut dîner serait le restaurant chic ! Bon, les temps évoluent, mais pas dans le sens ou moi, je le conçois encore ce TDM...

Nous, depuis fort longtemps, sommes bien loin de cette consommation à tout va.

Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, il y a de plus en plus de "retraités heureux" qui galvaudent les routes maritimes, donc avec des moyens financiers, conséquents parfois...

 


Explications…

 

Quand je suis parti en 1979, j'avais seulement en réserve, un mois de salaire en poche. Ce qui voudrait dire aujourd'hui en équivalent budget, grosso modo, un maximum de 1500 € (à l'époque – de 5000 Frs). Mais rien de plus ! Certes nous avions le bateau, construit avec nos deniers mais pas d'autre argent d'avance, dans le sens de "réserve", ni de biens (comme appartement, maison, terrain, revenus de placements ou autre…). Le bateau était notre seul bien. De plus, pas même assuré, car trop cher aussi. La meilleure assurance d'ailleurs a toujours été pour moi, le savoir faire, du matériel en réserve et la prudence.

 

Alors évidemment, un budget équivalent au mien, mais dépensé en un seul mois pour les navigateurs de 2011, ça me laisse rêveur.

Pour nous, cette cagnotte était la totalité pour notre avenir, sans avoir de délai pour "vivre dessus". Il fallait donc à tout prix travailler et là, se mettre à faire des économies pour pouvoir continuer la route. Nous avons toujours procédé ainsi. La vie à bord étant très économique, la cagnotte se constituait donc assez rapidement afin de pouvoir en profiter ensuite dans les périodes de « voyage pur » (sans travail, ni revenu).

 

 

Bon, pour chiffrer malgré tout…

 

J'ai déjà précisé dans les annexes du livre qu'il était pratiquement impossible de donner un budget moyen pour ce genre d'aventures… C'est bien vrai car il dépend de tellement de facteurs, de vos ambitions et de vos habitudes, de votre route, du type de bateau, de la composition de l'équipage, de votre formation ou métier, du coût de la vie du pays où vous êtes, de l'actualité …que c'est vraiment impossible à estimer.

 

Maintenant, on peut faire différents scénarios (un budget bas que je considèrerai comme "minimum" et un haut considéré comme plancher "aisé"). Ce budget est évalué pour un couple.

Des revenus conséquents à 1500 € (soit 1800$ environs) par mois me paraissant déjà énorme, donc « aisé ».

Pour le budget Bas, au moins 450 € (soit 550 $ environs) par mois me paraissant un minimum vital sans problème particulier pour l'équipage ni le bateau.

 

Il est bien évident qu'avec 550 $ par mois, vous n'irez pas souvent dans une marina pour son confort et sa sécurité ni au restaurant pour des repas gourmets.

Mais est-ce bien nécessaire ?

Ma réponse est un non catégorique… !

 

Si on part pour un TDM, dans ma philosophie au moins, c'est pour découvrir les autres peuples, la vraie vie des autres communautés du monde. Or si vous aller dans une marina ou au restaurant "touristique", ce n'est pas là que vous allez les découvrir. Vous irez vers des services qui, aujourd'hui mondialisation oblige, seront pratiquement tous identiques, car "internationalisés", ceci dans tous les pays du monde. Ces services seront chers partout car pourvoyeurs de revenus conséquents pour ceux qui les offrent, aux "touristes étrangers" que vous devenez alors vous aussi. Il sera bien plus intéressant et économique pour vous de trouver une gargote locale où là, vous rencontrerez les autochtones avec de vraies recettes culinaires locales. Le prix sera bien moindre également, donc économies. Mais là, vous ferez aussi de vraies rencontres, chaleureuses et authentiques. Cela veut dire aussi qu'il vous faudra peut-être faire l'effort d'apprendre les rudiments de leur langage (dépend du pays…) ! En effet dès l'instant que l'on quitte les sentiers battus par le tourisme de masse, les personnes rencontrées seront rares à parler l'anglais (véhicule de communication international) ou le français, votre langue maternelle. A vous donc de faire l'effort d'apprendre les rudiments, mais c'est toujours payant.

 

 

Pour en revenir aux coûts de la vie en bateau…

 

Si je me réfère à ce que nous, avons dépensé pour vivre ainsi en bateau (famille de 4 personnes) durant de nombreuses années, eh bien nous étions certainement bien plus près des 550$ (du navigateur de base) que des 1800$ des navigateurs "aisés", c'est absolument certain. Probablement, nous étions autour de 700 ou 800 $ mensuel, en dépense moyenne (soit environ 550 - 700€ d'aujourd'hui).

Maintenant, ne sont pas compris dans ce budget, des réparations importantes pour le bateau (changement d'un moteur), ou l'achat de nouveau matériels*. Ne sont pas inclus non plus, les voyages que nous avons faits pratiquement chaque année depuis les pays où nous étions en escale pour rentrer en France dire bonjour aux familles, à nos proches… Ces voyages étaient faits en fonction justement de l'état de cette cagnotte annuelle. Une bonne note, nous avons toujours économisé plus que prévu, d'où les voyages en avion vers la France…

 

* nouveaux matériels : si vous achetez d'occasion, c'est encore une bonne manière de faire des économies...


Si vous fréquentez les mouillages sauvages et que vous vous nourrissez de produits locaux, eh bien, il est assez facile de faire de substantielles économies. Il y a aussi la cueillette, sans pour autant être un voleur… Combien de fois avons-nous ramassé des fruits, des racines, des plantes comestibles, il suffit de connaître et de chercher

 

Pour se moquer un peu… : notre « Koh Lanta » à nous, n'a pas duré 40 jours mais des années… C'est excellent pour la santé !

De plus il y a la pêche. En voilier c'est un bon moyen de se nourrir. Un thon, un thazard, une coryphène ou des bonites procurent de la nourriture pour plusieurs jours, voire des semaines si vous faites des conserves. Il y a la chasse sous-marine également qui permet de compléter l'approvisionnement en poissons, crustacés ou coquillages. Il y a la chasse du gibier aussi, carabine, arc, pièges…/…

Tout ceci viendra contribuer à minimiser les dépenses du bord. Surtout si vous vivez en pleine nature… C'était notre cas, le plus souvent possible.

 

Alors on en revient à la case départ…

A savoir qu'il est bien difficile de faire un budget prévisionnel pour un TDM ou même de donner des chiffres significatifs pour celui que nous avons fait. Tout dépend de ce qui va être englobé dedans.

 

En conclusion et si je devais repartir je dirai néanmoins que se projeter sur une dépense moyenne mensuelle de 400 à 500 € me paraît un chiffre minima réalisable. Mais : pratique de marina le moins souvent possible, avec au menu, pêche, chasse, troc…etc…pour réduire le coût de la nourriture. Ne pas faire du moteur non plus dès que le vent faibli en dessous de 10 Noeuds. Je connais des navigateurs qui ne savent pas "attendre le vent" et qui fouettent leur bourrique dès que la brise mollit un peu !  Gâchis… Minimiser le moteur fait aussi partie des économies car le gasoil, et l'entretien du moteur coûtent chers. Des appareils très dépensiers à bord sont, entre autres, le congélateur ou le désalinisateur (aussi le météo-fax à papier thermique – recharge hors de prix…). Donc tout cela est à proscrire pour les petits budgets.

 

NB : Autrefois, un poste qui grevait beaucoup le budget c'était les cartes marines (Pour info, nous avons environs 500 cartes à bord, du monde entier, ce qui fait un budget cartes de 8000$ !). A cette époque, il n'y avait pas les logiciels actuels avec le "tout numérisé". Donc désormais on peut se contenter d'avoir un ordi (imprimante et scanner) avec les logiciels libres (Open CPN) et donc les cartes du monde entier, détails compris. Ne pas oublier d'avoir des sauvegardes, INDISPENSABLES !

voir article sur ce sujet...ici...


Une petite note pessimiste cependant dans le tableau idyllique "d'un TDM à-pas-cher", à la vue de mes amis partis récemment…Pour tous, sans exception, sur 6 bateaux partis, échelonnés sur novembre 2007 à septembre 2010… tous ont eu la surprise de constater que dans beaucoup de mouillages désormais, les autorités viennent vous mettre la pression (pour ne pas dire vous chasser) et vous envoyer "nuiter" dans les marinas les plus proches de votre mouillage "sauvage". Ceci dans beaucoup de pays malheureusement aujourd'hui. Encore tout récemment en Colombie où de nombreuses baies, à l'Ouest de Cartagena, libres aux plaisanciers jusqu'à présent, sont devenues interdites désormais. Je ne parle pas de l'Espagne, grand précurseur dans ce domaine qui lui, est au bord du racket, carrément !

Le domaine maritime utilisable pour la "plaisance hauturière et sauvage", se rétrécie de saison en saison comme peau de chagrin, semble t-il.

Ou alors il faut vraiment sortir des sentiers battus.

Mais là, c'est un autre domaine que l'on aborde, celui de l'exploration lointaine, pure et dure.

Mais c'est tellement exaltant de défricher des voies…

Vive l'Aventure avec un grand A !

 

Tout cela m'a inspiré une réflexion… :

« Quand un loup passe au loin, tout le monde le regarde avec respect ou même crainte. Mais quand un troupeau de moutons traverse la plaine, chacun (du système économique moderne) imagine déjà la côtelette dans son assiette »

 

Voici pourquoi j'ai toujours préféré être le loup plutôt que l'agneau…

Même si cette vie de loup est plus risquée, elle est tellement plus exaltante !

 

Et un proverbe du Piedmont italien nous dit…

« Il vaut mieux vivre dix ans comme un loup que cent années comme un mouton ».

 


 

Qu'on se le dise …et bon vent !

 

 

 

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