Le Trésor Des Kerguelen

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122 Aération du bateau par mauvais temps...

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122 Aération du bateau par mauvais temps…

 

 

 

     Tous les bateaux sont équipés de système d'aération plus ou moins efficace, ceci en fonction du principe même utilisé et des modèles fabricants. Cela va de notre bonne vieille manche à cornet (type grande oreille de lapin) dépassant d'un demi mètre au-dessus du pont au minuscule aérateur Vétus tout intégré, plat comme une assiette et trouée de partout ! Entre les deux, on trouve un peu de tout, en particulier les Dorades, classiques, type Plastimo et autres consorts…

Ces aérateurs couvrent et encombrent nos ponts, avec plus ou moins d'élégance.

 

Mais rapidement, en fait avec le premier gros mauvais temps (que vous subirez forcement un jour ou l'autre…), vous comprendrez d'emblée la nécessité de les transformer, sinon même de les condamner carrément, ces aérateurs.

 

Pourquoi, allez-vous me dire ?

 

Eh bien tout simplement à cause du manque d'efficacité de leur système de chicane contre l'envahissement de l'eau jusqu'à l'intérieur du bateau. En effet, toutes les dorades, en pratique, sont faites pour résister au ruissellement pluvieux. Certaines à la rigueur résisteront à un « petit seau d'eau » lancé dans la bonne direction (cad. depuis l'arrière des "oreilles"… !) et encore, il ne faut pas trop insister. Mais, de là à résister à une bonne vague arrivant plein travers et déferlant en cataractes sur le pont : niet, j'ai rarement vu ça !

 

Alors quoi faire sur ces aérateurs, ces dorades, pour les rendre d'avantage efficace à la pénétration de l'eau de mer en cas de déferlement sur le pont ?

 

 

Voici donc quelques idées personnelles dans ce domaine particulier de l'aération d'un bateau par mauvais temps.

 

 

Il faudra considérer deux cas bien distincts :

 

- le mauvais temps sous les hautes latitudes (pays de zones tempérées ou froides).

- le mauvais temps en zones équatoriales ou tropicales.

 

 

Mauvais temps en zones équatoriales ou tropicales…

 

     Sous ces latitudes "chaudes", le mauvais temps (ZIC, Mousson active, dépression tropicale, cyclone ou typhon…) amènera dans un premier temps (sous le front des orages), un vent à décorner les bœufs, 50 à 55 Nds (soit force 10 à 11 Beaufort) est assez classique. Puis ensuite, ce sera le déluge de pluies qui suivra… Cette alternance de vent fort et de pluies intenses est un réel problème à une bonne ventilation. Sous ces latitudes, il sera donc plus difficile de gérer l'aération à bord de nos bateaux. Il faudra penser à cette alternance, récurrente, pluie – vent. Le système de "caisses" couvrant les capots devient alors primordial (voir plus loin). Un petit système de ventilateurs (genre ordis…) est très efficace également pour aérer.

Voir un article sur ce sujet en particulier (refroidissement des ordis) …par ici…

 

 

Mauvais temps en zones tempérées ou froides…

 

     Sous ces latitudes froides, le vent est assez souvent fort (30 à 40 Nds – soit 7 à 8 Beaufort) quelque soit son environnement (pluies, neige, grêle…). Sous ces latitudes le mauvais temps est aussi malheureusement synonyme de durée. Mais comme le vent est presque toujours présent, la ventilation du bord posera moins de problème au final que sous les latitudes chaudes. Les pluies seront rarement intenses mais régulières et venteuses. De plus, les embruns (en absence de pluie, crêtes des vagues arrachées par le vent) seront gênants aussi à une bonne ventilation…

 

 

Les Dorades…

 

     Suivant le modèle dont votre bateau est équipé, il faudra les adapter, en y ajoutant, éventuellement des accessoires… On peut par exemple rehausser les oreilles ou le surbau du tube passe-pont … On peut aussi boucher une partie des orifices basses (évacuation de l'eau pénétrante)… Modifier le tube passe pont en sifflet… Mettre un déflecteur interne qui déviera le flux d'eau devant le tube passe pont… Mettre un "chapeau chinois" au tube passe-pont… Enfin on peut trouver cent façons d'améliorer le système, permettant d'éviter la douche sous la dorade !

 

 

     Bernard Moitessier dans ses écrits, nous avait déjà donné une première bonne astuce.

Cela consiste à coiffer le tube de dorade avec une chambre à air de voiture (au bon diamètre) et lors d'un paquet de mer intempestif, l'eau va faire se coucher ce tube caoutchouc en l'écrasant, le rendant pratiquement étanche. Ce système que j'ai essayé fonctionne assez bien. Mais en fréquentant les hautes latitudes du Grand Sud où le mauvais temps était quasi permanent, il m'a fallu trouvé d'autres systèmes. Car sous ces latitudes, les déferlantes étaient si imposantes que j'ai dû condamner définitivement les dorades en les bouchant définitivement. Restait le problème des capots de pont que je devais donc entrebâiller régulièrement pour aérer, les dorades étant devenues inexistantes.

 

 

Ventilation par les capots de pont…

 

     Tous les bateaux sont équipés de capots de pont. Il est donc possible de gérer la ventilation en ouvrant plus ou moins ces capots. Un truc simple à faire pour créer une chicane de protection est de les couvrir d'une caisse.

    

La nature, enfin la laisse des bords de mer en Patagonie, m'a offert de quoi traiter le problème.

En effet, sur toutes les côtes en dessous du Rio de la Plata on trouve sur les plages ou dans les rochers des caisses de poissons tombées à la mer depuis les chalutiers, très nombreux dans la zone. Ces caisses en polypropylène sont particulièrement solides et conviennent parfaitement pour venir coiffer les capots de pont type Goïot. Elles sont « juste à la bonne dimension » pour les petits panneaux (55 X 40).

Ainsi, j'avais coiffé les 2 panneaux du carré de ces caisses de poissons. Ensuite il suffisait de gérer l'ouverture des capots juste en dessous à la demande, et en fonction de l'état de la mer. Je suis sûr qu'il existe dans le commerce des caisses en plastique plus grande, pouvant être utilisées pour de plus grands panneaux. On pourrait aussi en faire soi-même en résine et fibre…

 

     Ce qui est sûr, à l'utilisation, c'est que même par mauvais temps, si le panneau était grand ouvert au-dessous (sans aller jusqu'à soulever la caisse du pont…), l'eau de ruissellement ne rentrait pas ou que très peu sous la caisse. Le surbau du capot (5 cm environs) assurant l'arrêt de l'eau en tout dernier ressort. Pourvues seulement de petits trous d'égouttage, ces caisses restent étanche en étant seulement posées sur le pont à l'envers et maintenues en place par un simple sandow (pour ne pas être emportée par une vague déferlante).

Il faut dire aussi que, par-dessus tout ça, il y avait encore mon annexe, couchée en travers du pont, qui protégeait encore les capots du ruissellement intempestif.

 

Voir ci-dessous le montage de ces caisses…

 

Tr As 459 Caisse de capot vu du pont 01… 


 

Tr As 460 Caisse de capot dessus, ouverte 02 



 

Tr As 461 Caisse de capot, vue par-dessous  03…


 

 

 

Ventilation par la descente principale…

 

     Pour protéger la descente, il est plus difficile de réaliser un système de ventilation. Cela dépend de la conformation de la porte d'entrée (glissière à plat, guillotine verticale, portillon latéral, etc…).

J'ai néanmoins pu fabriqué un rideau (en Vinyle transparent) qui était facile à pousser et maintenir entre ouvert pour assurer un passage d'air. Le fait de le fabriquer en matière transparente est important car il permet en même temps de surveiller le pont arrière, d'avoir ainsi une vue sur les penons, le poste de barre et le compas (côté sécurité : vue également sur l'équipier de quart).

Pour régler "le dosage" de la ventilation par ce rideau, on l'écartait plus ou moins à l'aide d'une cuiller en bois ou autre ustensile de cuisine !

 

Voir ici ce rideau d'aération en film plastique transparent.


NB : pour bien tenir ce rideau plaqué contre la descente, j'ai cousu une gaine (visible en blanc) dans sa partie basse et j'y ai glissé une tige filetée en laiton de 8 mm sur toute sa longueur pour l'alourdir. Très efficace, le rigidifie également.

 

Par très mauvais temps (en étant à la cape par exemple dans une grosse mer déferlante), ce rideau était enlevé et la porte de la descente verrouillée étanche. Mais là, bien sûr, en cas de tempête sévère, toutes les ouvertures doivent être fermées, trappes de coffres et fermetures de soutes sécurisées (grenouilles attachées - par exemple). 

 

 

Conclusion…

 

     Voilà quelques idées pour continuer d'aérer son bateau correctement, malgré, ou avec le mauvais temps. Que l'on soit en zone tropicale ou tempérée, il est important d'aérer l'intérieur du bateau surtout si vous avez des appareils à flammes vives qui "fonctionnent"… Comme un chauffage au gasoil (Refleks – Kabola…), une gazinière ou un four… où encore un frigo genre Trimix, sur gaz… Le volume des bateaux est petit, d'autant plus que l'équipage sera nombreux et le bateau "étanche"… : toute combustion à l'intérieur d'un bateau est un danger potentiel !

 

Il faut vraiment y veiller.

 

 

 

Qu'on se le dise …et bon vent !

 

 

 

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