010 Mouillage sur forte pente...
10 Mouillage sur forte pente…
Il nous est tous arrivé un jour de venir mourir avec le bateau jusqu'à toucher une plage… "Beacher" comme on dit volontiers dans ce cas là. Si cela a un côté exotique de venir tutoyer le sable blanc et les cocotiers, en revanche cela cache un autre aspect, moins rose, de ces mouillages idylliques, c'est la difficulté de s'y accrocher… La forte pente des fonds de l'approche pose un vrai problème pour y mouiller correctement. Ceci est d'autant plus vrai et inquiétant que le vent dans le mouillage ne sera pas constant en direction…
La mauvaise manière que l'on voit parfois…
Mouiller normalement ! Ceci fonctionnera tant bien que mal si le vent souffle peu ou pas du tout… Car dès l'arrivée du vent, surtout si celui-ci vient de terre, la forte déclivité du fond empêchera toute accroche de l'ancre et c'est parti pour la grande dérive…
La manière classique…
Si le vent reste constant en provenant de terre, la majorité des plaisanciers se contentera de mouiller par l'arrière, s'approcher du bord et amarrer un bout sur un cocotier par l'avant du bateau (ou mettre une pioche à terre à la place, enfouie dans le sable, s'il n'y a pas d'arbre !). C'est la technique classique la plus simple. Bien ! Mais, si le vent n'est pas stable en direction, on s'aperçoit rapidement que le bateau aura du mal à tenir correctement sur son ancre arrière à cause de la forte prise au vent par le travers… Technique qui implique le risque de venir s'échouer à la plage à cause de la retenue sur les arbres qui elle, ne lâchera pas…! Que faire alors ?
Utiliser la manière sécurisée que voici…
Cette technique que nous avons souvent mise en œuvre est particulièrement prudente. Elle consiste à mouiller normalement par l'avant et d'accrocher vers le milieu de la chaîne, un orin ou une manille qui elle, permettra de fixer une ligne secondaire (voir nota 1). Il suffira alors de porter cette dernière à terre, sur un arbre ou sur une autre pioche, peu importe et le tour sera joué ! Voir ci-dessous...
Dans le cas ou le vent fera une rotation par le travers, le bateau se mettra normalement dans le lit du vent. Il pourra en pratique éviter à la verticale du point d'attache de la ligne secondaire et ainsi conserver une distance de garde de la plage. De plus la tenue du mouillage principal sera parfaitement maintenue car l'ancre, sollicitée en traction, cherchera à remonter la pente et encaissera les efforts.
Nota 1 : Pour la ligne secondaire un câble d'acier ou même une chaîne de petite section (maillons de 5 ou 6 mm suffit) est préférable à un classique cordage. Avantages : le danger de la retrouver coupée disparaît … Second avantage et pas des moindres en climat tropical, un câblot métallique (ou une chaîne) s'enfoncera aisément dans le sable. Son enfouissement permettra donc de minimiser les risques de voir monter à bord de votre maison flottante toutes sortes de "petites bêtes indésirables", même des plus grosses …!
Pour info, un câble en acier inox (le classique 7X19 fils utilisé pour les filières fait l'affaire) de 6 mm de diamètre peut tenir près de 3 tonnes à la rupture ; il est largement suffisant (3,5 tonnes pour le même en galvanisé).
PS : Nous avons laissé le bateau sur une rivière en Malaisie mouillé de cette manière pendant 5 semaines (et ceci plusieurs fois) durant nos divers voyages en Thaïlande / Laos sans jamais s'inquiéter ni avoir de problème. Pourtant il y avait régulièrement, avec l'arrivée de la mousson, de forts coups de vent sous les orages (50 à 60 Nds de vent en rafales), ceci de plusieurs directions ! Ce système à toujours très bien fonctionné et tenu. Il est vraiment à connaître et à utiliser dans les fortes pentes….
Qu'on se le dise ...et bon vent !
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