Le Trésor Des Kerguelen

Le Trésor Des Kerguelen

017 Améliorer la tenue du mouillage...

Trucs & Astuces, précédent... 

Trucs & Astuce suivant...

 

17 AMELIORATION DE LA TENUE DU MOUILLAGE…

 

 

 

      Mouiller avec un bateau est une opération toute bête ! Mais un jour ou l'autre on est surpris de voir son bateau "chasser" sur son ancre comme si celle-ci n'était plus là ! On comprend à ce moment-là que la poussée du vent n'est pas proportionnelle d'une façon linéaire à sa force mais exponentielle à celle-ci. En deux mots : elle croit avec le carré de sa vitesse…! Ce qui fait que les forces de poussée atteignent rapidement des valeurs énormes, catastrophiques et donc le bateau chasse !

 

 

 

….Quoi faire alors ?

 

      La tenue de l'ancre sur les fonds dépend de tout un tas de paramètres, nature du matériau constituant, profondeur, type de l'ancre elle-même mais aussi de sa manière d'être sollicitée… Le but de cette astuce n'est pas de polémiquer sur tel type d'ancre mais d'apporter une solution simple pour améliorer considérablement la tenue du mouillage ! Ceci en supposant que votre bateau est équipée d'un modèle bien dimensionné (poids et fardage sont à prendre en considération pour l'échantillonnage de l'ancre!)… C'est donc sur sa manière d'être sollicitée que nous allons agir…

 

 

 

     

     J'ai souvent observé le travail de traction de la chaîne de mouillage sur l'ancre. Le fait de positionner un gros poids sur la ligne permet une augmentation vraiment importante de sa tenue avant arrachement. Ceci est facile à comprendre d'ailleurs… C'est au moment où la ligne du mouillage se raidit complètement que les efforts et les vibrations parviennent à l'ancre et finissent par la "déterrer". A ce moment là l'angle de traction ne permet plus à la pelle de pouvoir s'enfouir, elle se met donc à glisser sans ne plus pouvoir "piquer" le fond ! C'est le début du dérapage…/… Il faut donc "empêcher" les "mouvements de traction" d'atteindre l'ancre et de "raidir la chaîne hors du fond". Le phénomène d'à-coups sera d'autant plus prononcé qu'il y aura du clapot dans le mouillage. Un poids mort ou une gueuse sur la ligne de mouillage est parfait pour contrer cet effet. Pour une meilleure efficacité de cet amortisseur, il est recommander de mouiller par une profondeur minimale de 5 à 6 mètres également. Nous avons pris l'habitude avec l'utilisation de ces poids (nous mettons nos 2 gueuses ensemble, soit 19 kg) de mouiller par fond de 5 à 8 mètres. Ceci à chaque fois que la tenue du mouillage nous semble suspecte : fond douteux, présence d'herbiers, fond de "soupe de corail" (ou soupe de coquilles, c'est idem), vent forts ou rafaleux, fond très plat et pentu, plaques de madrépores, petits galets…/… Tous ces fonds sont propices aux dérapages intempestifs…

 

Voir sur le schéma ici, la mise en place d'un tel système.

Blog8 MouillagAmelior1.jpeg

 

   

     Dans la partie "Annexes" du Blog j'ai abordé ce problème mais sans donner plus de précision. Ici vous trouverez donc les détails qui permettront de réaliser cette amélioration, vraiment efficace. Tout ceci à moindre frais et avec le matériel du bord comme toujours pour nos Trucs & Astuces…

 

 

 

      Il faut commencer par réaliser une gueuse de plomb en récupérant de vieilles batteries. Plus la batterie est grosse plus elle contient de plomb. Les très grosses sont mêmes équipées de "bus-barres" extérieures faites en plomb également et procurent encore davantage de matière première. Nous avons ainsi fabriqué deux gueuses de  9 à 10kilos chacune. Pour les couler : faire un trou dans de la terre molle et argileuse et faire une "belle empreinte" avec une casserole de cuisine. Nous en avions utilisé une de 2 litres pour ce faire (vu la densité du plomb : 11,3, nos 2 litres "pleins" donneraient plus de 22 kg !). Le moule est prêt. A l'aide d'une grosse boite de conserve (genre lait en poudre de 2,5 kg - on trouve ce genre de boîte partout sauf en France ! ) vous avez le chaudron pour la fusion. Après avoir fait un joli feu de camp, vous attendez que vos vieilles "plomberies" fondent ! Ne pas faire une coulée trop grosse car pour manipuler la boîte avec 10 kg de plomb fondu, bonjour le danger au cours de la manipulation : attention donc à soigner la préparation : gants, pinces, protections…!

 

 

 

     

     Juste après la coulée effectuée, je positionne une petite branche (lisse) dedans, verticalement, à moins de 2 centimètres du bord environ, ce qui permet de prévoir un "trou de fixation" (car le plomb est difficile à percer). Le bois va brûler pendant le refroidissement du plomb mais cela n'a pas d'importance. La gueuse sera ainsi tout de suite "percée".

 

     

     Ensuite il faut faire une grosse poulie ouvrante. La prévoir à la demande pour qu'elle puisse rouler facilement sur de la chaîne de 10 ou de 12 mm (suivant votre ligne de mouillage). Ne pas hésiter à la sur-dimensionner, son utilisation en sera d'autant plus aisée. Là encore le matériel de bord ne manque pas pour ce faire. Ensuite il suffit de fixer un orin qui permettra de faire circuler la gueuse sur la chaîne du mouillage depuis la plage avant du bateau. Petite erreur à ne pas commettre, c'est de positionner l'orin sur la gueuse (c'est à dire sous la chaîne du mouillage) et non pas sur le haut de la poulie sinon le système aura tendance à faire pincement et venir contrer son déplacement.

 

 

Voir ce détail sur la petite vue ici…/…

Blog7 MouillagAmelior2.jpeg

 

 

     Si vous fabriquez cet accessoire pour le mouillage, vous verrez nettement la différence de tenue de votre ancre par vent fort. Nous avons encore vérifié cela dans un coup de vent aux îles Eoliennes dans l'archipel des Lipari où nous étions le seul bateau à ne pas avoir chassé durant la nuit… Voir chapitre 238…/… Mais les exemples ne manquent pas au cours de nos 25 années de navigation… Nous avons mis du temps avant de trouver cette astuce et de l'utiliser mais son efficacité est vraiment surprenante. C'est une astuce intéressante à connaître ! Elle peut vous sauver le bateau comme la vie !

 

 

Illustration sur le schéma :

 

 

 

  • La chaîne est bien à plat sur le fond : l'ancre tend à s'enfouir, tenue assurée.

     

  • La chaîne se relève par la forte traction : l'ancre a tendance à sortir et peut lâcher prise d'un coup. Mais le poids et l'inertie de la gueuse va la rappeler sans cesse vers le fond. Cela va donc amortir les mouvements de traction dus aux rafales ou au clapot et même pouvoir supprimer les vibrations.

     

     

  • La chaîne s'est raidi complètement car la traction est énorme : la verge de l'ancre va avoir un angle d'ouverture supérieur à celui même de la pelle qui va sortir du fond : c'est le dérapage… Ce cas de figure sera beaucoup plus difficile à atteindre avec une gueuse sur la ligne de mouillage, surtout si son poids est conséquent. D'où son intérêt !

 

 

 

 

     

     Une technique, que nous avons vu souvent, utilisée par les pêcheurs du monde entier, consiste à mouiller sur une très longue ligne de mouillage : plusieurs centaines de mètres de longueur. Que ce soit sur du cordage lesté ou du câble en acier, cette technique marche très bien également pour tenir, "bien accroché" sur le fond… Mais elle nécessite un environnement bien spécial qui nous est rarement offert dans les mouillages que nous fréquentons habituellement : c'est la place d'évitement autour du bateau ! On peut dire d'ailleurs que l'on se retrouve dans le cas 2 avec un mouillage "virtuel" très long (flèche).

 

 

Exemple concret : durant le typhon Leng-Ling que nous avons subi en entrant en mer de Chine, notre dérive durant notre cape nous a fait croiser plusieurs pêcheurs qui étaient au mouillage à "bouchonner" dans leurs bateaux... Il y avait environ 60 - 65 nœuds de vent avec une mer bien formée mais peu déferlante : 3,5 à 4 mètres de creux… Eh bien, eux attendaient patiemment que passe le typhon…! Nous les avons souvent vu mouiller : 300, 400 voire 500 mètres de cordage (ou de filin acier) ne leur font pas peur pour ancrer sur des fonds variant de 30 à 50 m de profondeur en mer de Java ou de Chine ! Et cela tient très bien, apparemment !

 

La longueur, l'élasticité, tout comme l'inertie d'un "poids" sont des facteurs de sécurité qui accroissent considérablement la tenue d'un mouillage…

 

 

Qu'on se le dise ...et bon vent !

 

Trucs & Astuces, précédent... 

Trucs & Astuce suivant...

 

 Retour à liste des Tr & As...

 

Podium des visites sur notre site...

http://voyageforum.com/voyage/budget_tour_monde_voile_D146130/

http://www.uniterre.com/r_carnets/carnets/recherche/carnet.php?id=8229

http://www.des-blogs.com/blog/3292/____25_ans_autour_du_monde____

http://kerguelen.blogtrafic.com/

 

 

 

 

 



26/02/2006
1 Poster un commentaire
Ces blogs de Voyages & tourisme pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 218 autres membres