160 Jauge pour réservoir d’eau…
160 Jauge pour réservoir d'eau…
Des mails, des questions posées sur les problèmes de réservoirs et jauges…
De nombreux modèles de jauges pour réservoir existent dans le commerce. Ceux-ci ont tous les mêmes défauts et de poids : ils ne sont jamais très fiables, ils coûtent très chers et finissent toujours par tomber en panne. Bien sûr, on ne retrouve jamais le même modèle si vous voulez le remplacer plus tard ! Donc il faudra tout changer quand ce ne sera pas des modifications structurales au réservoir qu'il faudrait apporter. Résultat : à proscrire.
Alors après ce tableau noir, eh bien, il reste une soluce très facile à faire que je conseille vivement à tous les amateurs de simplicité et de système D à pas cher, c'est le modèle ci-dessous.
Dès le départ à la construction du bateau pour les servitudes du bord, j'avais prévu de faire des jauges simples "à gravité" pour l'eau comme le gasoil.
Mise en place d'un tuyau de jauge "à gravité" sur pompes manuelles…
La solution vraiment très simple consiste à mettre dans le circuit de départ vers la distribution (donc avant les pompes), un Té en série sur le tuyau allant aux pompes. De ce Té, sur la sortie tierce, il suffit de mettre un petit tuyau de TubeClair de 8 ou 10 mm de section (suffit largement) et de le faire monter le long d'une cloison dans un endroit visible et protégé.
Ce tuyau devra monter nettement plus haut que le niveau théorique de l'eau des réservoirs. Car au remplissage, la pression aura tendance à élever le niveau bien plus haut que son niveau réel. A son extrémité, j'ai mis un petit bouchon percé d'un trou minuscule. Ceci a le mérite de protéger le circuit des saletés et des nuisibles (passagers occasionnels et clandestins qui ne manqueront pas de s'installer à bord avec les années).
Pour une lecture aisée il suffit de mettre dans le tuyau "avant fermeture", un petit bouchon blanc (de couleur vive) flottant et coulissant bien dans le tube.
Petite astuce supplémentaire…
Quand le (les) réservoirs sont presque vides, ce bouchon va avoir tendance à partir vers (dans) le circuit réservoirs. Alors pour empêcher ce retour malencontreux, j'ai pincé le tuyau dans sa partie la plus basse avec un clinquant en inox (bout de fil de hauban plié en agrafe) et ainsi, le flotteur de niveau ne pourra jamais se perdre en partant vers les réservoirs.
Restera à mettre le long du tuyau, une échelle de lecture de la capacité. Lors du premier remplissage, il suffit de faire le plein par bidon de 10L (ou 20 litres si le réservoir est gros). On peut aussi mettre une échelle graduée comme un ruban de mètre et il suffit de diviser la capacité totale par la hauteur lue pour connaître le ratio au centimètre. Sur mon bateau actuel, je sais que 1 cm équivaut à 9 litres. Il suffit donc de multiplier la hauteur lue par 9 pour connaître la réserve exacte d'eau dans les réservoirs. Sur l'exemple ici : 55 cm X 9 = 495 L. Pour connaître le ratio, on prend la capacité totale des réservoirs full et on divise par la différence de niveau entre le zéro et le plein. La mesure ne sera pas exactement linéaire mais peu importe…
Pour mon cas 600 L divisé par 66 cm full, cela donne à peu près 9 L par cm. Il est donc très simple de connaître sa réserve. De tête, pour simplifier… hauteur lue multipliée par 10 moins 10% égale réserve.
Cas d'un circuit sous pression (pompe électrique)…
Dans le cas d'un circuit d'eau sous pression (équipé de pompes électriques), il faudra bien prendre soin de mettre le Té de raccordement de cette "jauge à gravité", sur le circuit amont d'arrivée d'eau à la pompe. En aucun cas vous ne pourrez mettre en place une jauge sur le circuit "sortie" de la pompe. Celui-ci étant en pression permanente, vous auriez là, une fuite permanente et le système sous pression (avec son vase d'expansion) ne pourrait pas fonctionner ! Le principe restera donc le même que sur un circuit manuel mais surtout ne pas s'emmêler les pinceaux sur le circuit entrée ou sortie des pompes (souvent les tuyaux sont identiques et de même diamètre – donc confusion facile !).
Dans ce cas d'un circuit d'eau sous pression, à la mise en marche des pompes vous aurez des petits « coups de bélier* » qui se produiront sur ce circuit de votre jauge (se traduit par une variation brutale du niveau visible – d'où l'intérêt du bouchon final, calibré) mais le tuyau étant à la pression de l'air libre, cela n'aura aucune conséquence sur le circuit primaire de la pompe.
* Coup de bélier : ce curieux phénomène se produit dans tous les tuyaux où circulent des fluides. Plus le fluide est dense, plus le tuyau est gros, plus vite circule le fluide en question et plus violent sera ce « coup de bélier ». C'est pour cette seule raison d'ailleurs que l'on a inventé les robinets à "fermeture progressive". En effet ce coup de bélier se produit systématiquement, dès lors que vous fermez un robinet (ou une vanne) de type "quart de tour" d'un coup pour arrêter l'écoulement du fluide ! L'onde de choc produite par l'arrêt de cet écoulement génère ce coup de bélier. Ce choc est si puissant qu'il se transmet à des kilomètres de distance dans les tuyauteries et qu'il est capable de casser n'importe quel matériau (tuyau, vanne, raccord…), aussi solide soit-il ! Bien des pannes ou des incidents, dans les circuits de conduite de fluides, sont dues à ce phénomène physique mal connu. Mais sa puissance est phénoménale, encore une fois.
NB : Une pompe automatique a été inventée sur ce principe d'ailleurs et permet de remonter de l'eau plus haut que son point de puisement. Ce sont les frères Montgolfier (les ceusses du Ballon à air chaud…) qui ont inventé cet appareil pour la papeterie de leur papa qui avait besoin d'eau dans ses ateliers à Voiron (Isère)…
Cocorico………………. !
PS : Voir également un autre article des Trucs & Astuces sur les réservoirs, ...ici...
Qu'on se le dise …et bon vent !
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