177 L'Art d'installer son hamac en forêt profonde …
177 L'Art d'installer son hamac en forêt profonde …
Si un jour vous deviez "bivouaquer" dans la nature profonde (grande forêt) et surtout si cela se produit en zone tropicale ou équatoriale, aucune méthode ne sera égale d'un point de vue confort au hamac.
C'est vraiment "la" solution idéale. Si tous les Indigènes de la forêt procèdent ainsi : ce n'est pas pour rien !
Pour ce faire il y a quelques bons trucs et astuces à connaître pour installer ce genre de couchage dans la nature.
Installer son hamac…
Tout d'abord l'endroit sera choisi près d'un point d'eau en faisant attention à ne pas se mettre près d'arbres morts (risque de chute de grosses branches mortes si orages durant la nuit). Si vous entendez ou voyez trop de guêpes maçonnes dans le coin, écartez vous également, elles représentent toujours un danger potentiel si vous venez à chatouiller un nid accidentellement (un coup de machette malheureux et c'est la cata...)..
Enfin la hauteur d'accrochage du hamac dépendra de la composition de l'équipée (seul ou en groupe) et de la faune supposée présente autour de vous. Si vous pensez que des prédateurs nocturnes passeront dans le coin, il vaudra mieux prévoir d'accrocher le hamac assez haut, cela sera une bonne précaution (surtout si vous êtes seul en forêt - pas avoir la crainte qu'ils ne vous attaquent, c'est très rare, mais simplement que l'un d'eux ne vous bouscule durant une chasse ou une fuite nocturne…). On peut choisir à bon escient un endroit "délicat", volontairement, là où justement du gros gibier ne passera pas.
Donc question hauteur, ceci sous-entend aussi que vous disposez du nécessaire en cordage pour ce faire (bonne longueur avec petits palans éventuels, pour se hisser en autonome). A plusieurs, la présence d'un feu est souhaitable et sera possible. On se regroupe autour du foyer et un tour de garde sera instauré (entretien du feu). Seul, c'est la hauteur où le lieu (difficile d'accès – escarpé –adossé à une paroi, des troncs…) qui vous protégera.
Enfin une bâche de plastique étanche (2 X 3m à minima) sera indispensable pour se prémunir de la pluie car les grains ou les orages surtout en zone tropicale sont fréquents, inattendus et toujours "chargés" ! Pour fixer cette bâche, un outil indispensable : de bonnes épingles à linge (tout inox) sur la corde reliant les deux bouts du hamac ou bien du petit cordage supplémentaire. Vers le bas, les cailloux étant très rares en forêt, il suffira d'accrocher une branche morte en contrepoids (donc avoir aussi toujours de la cordelette) et d'écarter les bordures basses pour conserver une bonne ventilation (indispensable en zone tropicale - on peut tenir écarté le bas avec des bambous, comme c'est le cas sur la photo). Votre sac perso sera tenu dans le haut du hamac pour être protégé de la pluie et des bestioles, sous la bâche. Enfin une moustiquaire enveloppera le hamac une fois installé à l'intérieur. Ne pas hésiter à la garnir de Off (ou autre produit repellent, anti-moustiques)
Nota : Si vous êtes assuré d'avoir du beau temps, vous pourrez vous contentez de mettre une moustiquaire seulement par-dessus le hamac entier (2 X 3m au minimum). Mais celle-ci est indispensable non seulement contre les moustiques mais aussi contre les vampires qui sont très fréquents en grande forêt proche des zones d'élevage intensif. Ces chauves-souris hématophages sont dangereuses par les morsures multiples qu'elles infligent. Mon fiston s'est fait mordre cruellement par l'une d'elle durant la nuit sur l'île de Chimana Grande au large du Venezuela (ce n'est donc pas un mythe - voir ici ce récit !).
Astuce pour une parfaite protection…
Une bonne astuce de baroudeur également est de posséder avec soi de la mousse à raser... Une fois installé dans votre toile, eh bien vous mettez une boule de mousse à raser sur chaque cordage qui vous relie aux arbres. Cette protection sera excellente contre les fourmis ou autres insectes ennuyeux de la Selva. La fourmi en particulier est l'ennemi numéro 2 en grande forêt (mais il y a aussi le scolopendre et bien d'autres petits rampants indélicats). Si vous n'avez pas de mousse à raser, faire mousser du savon que l'on dispose de la même manière.
Pensez aussi à pulvériser du Off (ou tout autre répulsif à moustique : l'ennemi numéro 1- Aérogard, Mousticologne, Mosquitorep.../...) sur l'extérieur de votre hamac car ces vilains guerriers arrivent très bien à piquer à travers les toiles. Si vous avez un petit matelas en mousse dense -genre camping, le mettre dans le fond du hamac, c'est une très bonne protection. On peut aussi mettre un serpentin au pyrèthre en dessous des couchages. Mais la fumée dégagée peut être gênante, donc à éloigner un peu.
Tout cela vous paraîtra peut-être compliqué et /ou superflu mais l'expérience du hamac en bivouac improvisé montre que sans ces précautions, il est difficile, voire même impossible, de fermer l'oeil de la nuit en forêt profonde. Des boules Quies peuvent être bienvenues surtout si vous avez un sommeil déjà léger au départ. Dans le milieu tropical, les bruissements, craquements, stridulations, cris ou coassements sont omniprésents. Mais personnellement, je n'aime pas beaucoup mettre ces ustensiles auriculaires… De plus j'ai le sommeil profond quelque soit l'endroit où je dors, une chance !
Petite réflexion en guise de conclusion…
Quand on roule sur une route ou autoroute française avec sa voiture, on a 1 "chance" sur 74500 (seulement) d'y être tué dans l'année qui vient*.
Quand on vit en forêt profonde, on n'a moins qu' 1 chance sur 1 million d'y perdre la vie par accident !
Alors vous voyez, rien de tel pour faire un vieux « routard » (sic) : la forêt…
* statistiques 2010 pour année 2009 – INSEE-ACO
Après tout çà, bonne nuit en forêt profonde, vous pouvez rêver tranquilloche !
Qu'on se le dise …et bon vent !
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