Chapitre 137 - Dans les Steppes de la Patagonie Centrale
Chapitre 137
DANS LES STEPPES DE LA
PATAGONIE CENTRALE
Après avoir quitté Buenos Aires et nos amis les Porteños, nous n'avons pas pu nous empêcher de rendre une dernière visite à leurs sympathiques voisins de l'Uruguay. Le sable est si blanc, les plages sont si tranquilles, les habitants si accueillants que nous ne pouvions pas manquer cet au revoir. Un mois passe sans que nous nous en rendions compte... Nous sommes presque fin janvier et si nous voulons aller voir le Horn avant la fin de l'été, il ne reste plus que ...deux mois pour visiter la côte argentine.
Sacrebleu, bordez-moi ça au plus serré mille sabords ! Et, vogue la galère...
Nous voici donc en route, une nouvelle fois en train de traverser le Rio de la Plata. C'est la troisième fois ! Maintenant que vous connaissez les agréments de cette amusante navigation dans une eau limoneuse, où l'on passe son temps à frôler les épaves et à effleurer les bancs de vase, vous allez certainement nous prendre pour des "maso"... Cette fois, pour vous rassurer, nous sommes quand même un peu plus au large. Oh là, là, il y a au moins... 5,50 mètres de flotte sous la quille de Kerguelen, c'est énorme pour l'endroit. Quel soulagement...!
Direction Mar del Plata, le Biarritz de l'Argentine.
Nous y arrivons par une belle après midi d'été bien ventilée, un peu trop même ! Un coup de vent de sud-est, une suestada musclée, nous propulse sous voilure réduite jusqu'à l'entrée du port. Arrivés là, nous restons perplexes devant l'étroit passage entre les jetées... Une longue barre bouillonnante d'écume et de lames de fond menaçantes paraît en fermer complètement l'accès. Accès déjà en partie masqué par une grosse barge occupée à renflouer une épave.
Nous sommes surpris par la présence de ces déferlantes car notre carte marine n'indique pas de danger à cet endroit. Il est vrai que la mer tabasse assez dure dehors, mais là c'est pire encore... Nous appelons les opérations portuaires. Ils nous apprennent qu'un long banc de sable déborde la jetée Sud dans son prolongement et qu'il nous faut, pour entrer, viser de loin, en enfilade, la jetée extérieure. La manœuvre n'est pas aisée. Le temps de faire demi-tour et de reprendre un alignement de sécurité, un petit cargo arrive du large. Il nous montre l'astuce pour se faufiler dans le labyrinthe. Nous le suivons... D'un coup, nous voici au calme. Les jetées sont envahies de pêcheurs à la ligne et de veranéos (estivants) en balade, la saison des vacances bat son plein.
Mar Del Plata est un grand port très dynamique. Il vit surtout par ses activités de pêche et les conserveries. Ses darses et ses bassins sont nombreux, immenses. Dans l'entrée, les premiers plans d'eau sont réservés à la marine nationale, prohibido ! La deuxième partie, très vaste, est consacrée au port de commerce dans laquelle les plaisanciers ont délimité un beau petit port de plaisance. Il est fermé par un pont-levis permettant aux piétons d'accéder au môle et à la petite plage du Club Nautico. A peine Kerguelen a-t-il pointé son nez devant l'étroit goulet d'entrée que la passerelle se lève. Nous voici à pied d'œuvre, après trois jours et demi de navigation musclée. C'est ici que nous allons fignoler les derniers préparatifs avant d'affronter les hautes latitudes.
La ville de Mar Del Plata est une grande cité balnéaire, la plus grande d'Argentine. C'est aussi la seconde activité économique, saisonnière. La ville est belle, spacieuse. Nous sommes au milieu de l'été austral, et la saison touristique anime tous les bords de mer.
Nous profitons de cette escale pour faire les derniers pleins, car c'est la dernière grande ville que nous touchons avant plusieurs mois. Après ce seront les quarantièmes, les étendues désertiques de la Patagonie... Il n'y aura plus de ravitaillement facile. Plus au Sud, l'accès dans les ports est rendu délicat par l'importance du marnage qui atteint 12 à 13 mètres, avec tout ce que cela comporte de problèmes, de courants et d'échouage. Il vaudra mieux nous arrêter le moins possible dans les ports avant Ushuaïa, la prochaine grande escale citadine.
Nous nous régalons de promenades autour du port où nous retrouvons nos amis les otaries. Une colonie de lobos marinos vit près du bassin des pêcheurs. Je les soupçonnerais même, ces phoques, d'être devenus quelque peu fainéants. Bien "pépères", ils attendent leur nourriture dans le port, à l'arrivée des flottilles de chalutiers. Les innombrables bateaux de pêche se tassant dans la darse qui leur est destinée ne sont pas difficiles à repérer : ils sont tous peints en orange et jaune. La plage est belle mais noire de monde, et puis l'eau y est bien froide sous ces trente huitièmes fraîchissant. Finalement, comme nous, les "vieux" (n'ayons pas peur des mots tendres...), les enfants préféreront la température de la piscine du Yate-Club !
Nous faisons connaissance avec un autre voilier français, le Toupa. Yves et Marie routent également vers le Sud. Nous nous échangeons quelques infos sur les options de route pour le Horn, les hautes latitudes...
La météo semble clémente, nous quittons Mar Del Plata et ses jolies plages battues par la houle...
Nous sommes partis depuis moins de deux jours quand une dépression se pointe à notre rencontre. Elle est stationnaire sur la Bahia Blanca, juste devant nous. Nous partions pour la Presqu'île de Valdès et nous espérions avoir du beau temps pour visiter cette réserve animale exceptionnelle... Puisque cette dépression n'avance pas, plutôt que d'attendre sa venue, nous décidons de nous dérouter sur Nécochéa. Petite station balnéaire au Sud de Mar del Plata c'est le dernier port accessible sur notre route.
La visibilité est nulle.
Les orages grondent et les éclairs zèbrent le ciel de toute part au moment où nous entrons dans la Quequen Grande, la rivière qui traverse la ville. Mais maintenant nous avons un radar, alors c'est l'occasion ou jamais d'apprendre à nous en servir…
Nous voici à nouveau mouiller devant un Yate-Club.
Mario Novara, le commodore, nous reçoit avec une extrême gentillesse. Il fait même installer un nouveau corps-mort pour nous, car le club ne dispose que de voiliers plus légers, et le coup de vent est annoncé pour la nuit. Finalement la dépression tourne en rond dans l'immense Bahia Blanca (point de vue météo, c'est un sale coin !) et s'épuise sur place. Pour les spécialistes, il s'agissait d'une occlusion. Le vent ne sera pas au rendez-vous mais que de pluies, à seaux…
Mario et son épouse nous font découvrir la ville. Grâce à eux je déniche même un épais pantalon de plongée, d'occasion, qui manquait encore à ma garde robe. Ils nous font faire la visite du port céréalier et des environs, nous montrent le "pont des français"...
- Le pont des français ?
- Si, en el año ochenta ... En 1980, nous dit notre guide et président, il y a eu des crues terribles et tous les ponts de la ville furent emportés par le rio en folie. Tous sauf un, le pont suspendu, construit par une entreprise ...française ! Alors, depuis, c'est le pont des français !...
- Frances, señor ?
- Si !
- Que suerte !... utile parfois, flatteur toujours (Vous vous souvenez sûrement).
Pas de Pampéros en vue ? Non, alors nous (re)partons pour la Peninsula Valdès...
Lorsque nous coupons le "premier" des fameux quarantièmes rugissants, dans l'après-midi du lendemain, nous découvrons de nouveaux compagnons : ce sont les pingouins. Ils "volent" de vagues en crêtes à la poursuite de leur fuyante nourriture. Nous venons de pénétrer dans le monde des latitudes australes, pas de doute. Les magnifiques et majestueux albatros les accompagnent.
Quatre jours plus tard, nous sommes le nez sur cette presqu'île mondialement connue. Deux immenses golfes, le Golfo Nuevo et le Golfo San José, s'ouvrent de chaque côté de la péninsule. Mais leur taille justement nous effraie. Nous préférons de loin les petites criques, elles sont mieux protégées en cas de mauvais temps... Nous en avons repéré une sur la partie extérieure de la côte, elle s'appelle aussi Valdès, la Caleta Valdès. Comme nous aimons beaucoup les trous de souris, nous tentons le passage. A notre arrivée la marée descend, le courant est très fort et un haut-fond de galets, sur lequel nous nous arrêtons net, barre toute l'entrée. Nous mouillons donc à l'extérieur en attendant la renverse. La mer est assez calme. Dans cette région le vent dominant vient habituellement de la terre. Ce n'est plus vrai, malheureusement, lorsque arrive la tempête... Mais en ce moment il fait beau, alors nous en profitons pour mettre l'annexe à l'eau et aller visiter les environs…
Des centaines de phoques et d'éléphants de mer se dorlotent sur les dunes de galets... La côte extérieure de la péninsule de Valdès est principalement constituée de ces petits galets ronds et bariolés. Ils s'accumulent et se meuvent sans cesse en monticules difformes le long du littoral, dessinant des kilomètres de dunes de galets, de toutes les couleurs. Les enfants se passionnent pour ces "œufs" de pierres mais plus encore pour les nombreux bébés phoques. Douillettement enfoncés dans ce matelas, pourtant bien peu confortable, ils dorment près de leurs mères. Les mâles chassent autour de nous dans l'eau cristalline, ou bien font du farniente, plus en hauteur, toujours dans les galets, il n'y a que cela. Le moindre rayon de soleil les réchauffe très vite et, c'est vrai, il fait bon s'y "pelotonner"...
Anne s'est couchée près d'un bébé phoque et lui parle... Elle dit des choses totalement incompréhensibles, pour nous, mais apparemment pas pour lui car il lui répond ! En fait, elle a pris la même pose et répète ses faits et gestes. Bébé phoque a compris, il joue avec Anne à se lancer des galets sur le dos et grogne à chaque point marqué. Il doit pourtant se demander qui est cette benjamine habillée de rose et de bleu avec une queue de "cheval" sur la tête ?... Un phoque avec des cheveux, ça pourrait donc exister ? En tous cas, il a l'air de se poser la question en faisant des clignements de paupières et en grondant des aheuh... aheuh... interrogatifs.
Anne n'est pas du tout intimidée. Elle rigole, raconte, mime, fait le bébé phoque ...et nous ignore totalement. Nous laissons faire... Cela nous rappelle étrangement Punta del Este en Uruguay avec les Otaries... Lui, il donne vraiment l'impression de comprendre et de s'intéresser à sa petite compagne...! Je dois dire que cette scène nous a encore beaucoup marqué. Tant de choses nous échappent de son petit monde à elle...
En début d'après midi, la marée est favorable et nous entrons nous mouiller dans la Caleta. Nous poursuivons la visite de ce lieu sacro-saint de reproduction des mammifères marins. Les enfants ne se lassent pas d'observer les baleines qui passent le long du rivage, les éléphants de mer qui se bagarrent à grands coups de "trompes" sur le crâne. Et nous non plus, d'ailleurs...
Plus tard, dans la soirée, nous découvrons par contre que nous nous sommes fourrés dans un véritable piège ! Dans le goulet où nous sommes ancrés il y a six nœuds de courant lorsque le flot atteint son maximum ! Il fait presque nuit, il est trop tard pour retrouver notre route dans ce véritable torrent encombré de bancs de galets. Nous sommes bien obligés d'attendre le lendemain pour quitter les lieux. Durant la nuit, la marée descendante sera pire encore, le jusant atteignant neuf nœuds ! Heureusement l'endroit où nous sommes est tapissé de roches plates et d'algues, l'ancre tient. Mais la vitesse virtuelle sur la surface est telle qu'il est impossible de regarder l'eau sans attraper un épouvantable vertige. Plus terrible encore, ce sont les vibrations engendrées sur la ligne du mouillage qui déclenchent des phénomènes de résonance dans la coque d'acier. On a l'impression d'être dans le Paris-Ventimille traversant à pleine vitesse une gare de triage ...à l'époque de la Bête Humaine. Un bourdonnement d'enfer résonne dans la "maison", nous donnant l'heure et l'intensité de la marée avec une précision diabolique...
Deux jours plus tard nous quittons cette magnifique réserve naturelle pour une autre qui se trouve à 24 heures de navigation seulement. Il s'agit cette fois de la Punta Tumbo.
Cet endroit, toujours situé dans la province du Chubut, est le haut lieu de rendez-vous des pingouins. Plus d'un million d'individus se rassemblent ici à la période des amours. Nous sommes à la mi-février et c'est la fin de la saison. Beaucoup d'entre eux sont déjà repartis, mais la colonie est encore très peuplée. Nous découvrons des "personnages" très curieux ; ils sont bipèdes, comme nous, n'est ce pas ? Ces petits bonshommes ne se soucient pas du tout des visiteurs que nous sommes. Il faut franchement les pousser de la main lorsque l'on débarque sur leur territoire. De même si l'on veut rester sur les sentiers qui sillonnent leur domaine. Ils ne craignent rien ni personne, ils se contentent de dire "Noonnn, Noonnn" en secouant le bec de droite à gauche, comme pour affirmer leur entêtement !
"Non mais, des fois, vous ne voyez pas que j'suis chez moi ? "
Ils creusent des nids de poules, des rabouillères (pour ceux qui préfèrent le gibier à poils !), partout dans le sol, et il est bien difficile de marcher sans se fouler les chevilles dans ces foutues marmites. Les plus courageux, peut-être les plus galants, construisent leurs nids tout contre les bouquets d'arbustes qui parsèment la steppe. Mais certains s'entêtent à nicher au milieu des chemins, et tant pis pour celui qui veut passer... Il n'a qu'à aller ailleurs. Ces oiseaux des mers froides, qui ne volent que sous l'eau, sont le symbole même des latitudes australes. Ils vont et viennent entre la baie et la pinguineria . Le ballet de ces petits gnomes est incessant. On dirait de grands "Culbutos" discutant très sérieusement, et en tenue de soirée, sur le péristyle de l'Opéra.
Le mouillage n'est pas bien protégé, et comme une dépression approche, c'est avec quelques regrets que nous devons quitter prématurément, dans la nuit, la Punta Tumbo et nos copains les pingouins. Le mauvais temps, il vaut mieux l'affronter au large que dans un mauvais mouillage...
Direction la Caleta Hornos. Il s'agit encore d'une toute petite crique, complètement fermée, à l'entrée du vaste golfe San Jorge. Yves et Marie (nos amis du Toupa) l'ont déjà fréquentée lors d'un précédent voyage, on leur doit le tuyau. Le coup de vent a été bref et pas trop sévère, un petit 10-11 Beaufort quand même, mais dans les roaries forties , comme dirait en roulant les "r" nos amis les Yankees, c'est normal, non ?
Nous sommes au cœur des quarantièmes, dans les steppes de la Patagonie Centrale (Voir Nota 1 en bas ). Nous y restons une semaine entière, le temps de visiter cette partie de l'Argentine et de laisser passer une nouvelle tempête, bien sûr. Dans ce coin, il en passe une tous les quatre jours en moyenne. En grands "matheux" que nous sommes, sur huit jours de navigation continue, ça nous fait donc deux coups de tabac assurés de notre Dieu Eole... Amen !
La Patagonie est très sauvage et vierge de toute habitation. La carte aérienne (!)- parce que les marins, eux, ignorent ce qu'il y a à terre... - nous montre un gros village de pêcheurs tous les 100 kilomètres environ. Cette région est un désert, pour notre plus grande joie ! Pas d'arbre, pas de forêt ici. Le vent furieux qui balaye en permanence ce plateau, ajouté à la quasi absence de pluie, n'autorise qu'une courte végétation à ras de terre. Les "bonzaïs" sont naturels dans cette rude contrée. Mais la vie animale n'est pas absente pour autant, surtout sur la côte... Autour de nous, dans le mouillage, se côtoient toutes sortes de canards, bernaches, cormorans, pingouins, pétrels, albatros, puffins, goélands ; sur les berges les loutres ne sont pas rares. La terre recèle aussi une vie intense. Les familles de guanacos, très méfiants, gardent leurs distances. Nous les apercevons toujours en famille, un mâle surveillant plusieurs femelles et quelques petiots... Dans les immensités de l'intérieur, de nombreux lièvres de Patagonie dévalent les pentes en effrayant les perdrix et les tourterelles qui décollent sous nos moustaches, en "coup de fusil". Nous avons rêvé au civet en regardant ces grands capucins détaler dans les rios à sec ...mais seulement rêvé !
Partout dans le mouillage, des tonnes de moules envahissent les rochers à marée basse. Nous allons donc nous "venger" sur ces pauvres mollusques. Eh bien non ! La marée rouge (marea roja) a envahi les colonies de la côte argentine, et les services de la Prefectura Maritima ressassent sur les ondes le message terrifiant de l'interdiction absolue de les consommer... Moi, je ne suis pas un fanatique de moules, mais ce n'est pas le cas des enfants et de Cloclo. Eux, ragent devant les étalages de coquilles empoisonnées. C'est même mortel, insistent les autorités à la radio...
Une famille de moutons sauvages, qui vient chaque soir dans les grottes des falaises environnantes, nous intrigue. Une nuit nous partons sur leurs traces. Nous les trouvons tous occupés à lécher la roche moyée dans le fond de l'une des grottes. Y-aurait-il une source de nourriture pour nous aussi...? Non, il s'agit simplement d'une veine de sel gemme que les animaux ont découvert. Ils en usent abondamment, tout comme les guanacos que nous surprenons aussi dans la grotte, un soir, au retour d'une longue promenade.
Marie-Claude finit quand même par dénicher quelque chose à se mettre sous la dent… Dans les petits vallons abrités du vent se cachent des touffes de persil sauvage. Nous en ramassons chaque jour une brassée, le mot est à peine exagéré. Il y a aussi du fenouil, mais la saison est un peu avancée pour lui, nous n'en mangerons que deux petits bulbes retardataires... Nous faisons connaissance avec un drôle de petit concurrent, …à quatre pattes ! Régulièrement, dans un petit coin isolé de la plage, nous descendons à terre nos ordures pour les faire brûler. Mais une jolie petite moufette habite le "quartier", et pour se venger de notre intrusion elle nous gratifie de "bonnes odeurs" à chaque fois que nous passons sur son territoire... Elle aussi, très tôt le matin, fait le tour du "jardin"...
Nous avons tous été très impressionnés par ces lieux magiques, enchantés par ces étendues vierges et silencieuses. On n'y entend que le vent, qui fait rouler des paquets d'épineux morts, et le hennissement des guanacos qui gardent les harems... Que la nature est belle... Merci la Vie de nous avoir montré ces choses là...! Grandioses récompenses, elles effacent les tempêtes...
Le travail scolaire des enfants s'effectue à bord de Kerguelen pendant que, dehors, passe une nouvelle dépression... Le vent hurle sur les crêtes des collines environnantes... Cette crique étant parfaite, aucune crainte à avoir, il suffit d'attendre.
Et puis, le beau temps revenu, nous disons au revoir aux guanacos et quittons ce havre tranquille.
A peine sortis de la caleta, nous nous attardons en croisant le catamaran "Gandul 2" (le Flemmard... 2 !) de Gustavo, un copain de Tony, notre ami de Buenos Aires. C'est en joyeux équipage qu'ils ont quitté la veille le port de Commodoro Rivadavia. Ils ont l'ambitieux projet de rejoindre Séville, en Espagne, pour participer à la Régate de Christophe Colomb. Cette course, plutôt un rassemblement de voiliers d'ailleurs, doit célèbrer le 500ième anniversaire de la découverte des Amériques... Toute une aventure...
Nous, c'est vers le grand Sud que nous allons. Nous partons pour Puerto Déséado, à deux jours seulement de voiles. Ce sera notre dernière escale avant de braver les féroces cinquantièmes, et le Horn... Nous y arrivons à la nuit tombante, quelques heures avant une violente tempête annoncée par la station côtière de Commodoro Rivadavia. On nous a dit qu'il y avait un très bon abri à Puerto Déséado...
Mais ça, c'est déjà une autre histoire, une nouvelle aventure du Trésor des Kerguelen...
Nous sommes toujours dans les steppes de la Patagonie Centrale.
NB 1 - Un site Web permettant de visiter la Patagonie d'une façon originale, en randonnée équestre... Ici... sur ce site avec des photos superbes, cela donne vraiment envie de partir pour le Park National Del Payne...
Suite du livre... Chapitre 138...
Photo de Kerguelen dans les glaces près du Cap Horn...
Podium des sites annuaires pour le nombre de visites sur notre Blog...
http://voyageforum.com/voyage/budget_tour_monde_voile_D146130/
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