Le Trésor Des Kerguelen

Le Trésor Des Kerguelen

TOME 2 - Annexe 2


VOYAGE ET ENVIRONNEMENT



     LES ROUTES

 


     Si le tour du monde dans les alizés détermine une route relativement simple, il n'en est pas de même si le voyage s'organise autour de pôles d'attraction extérieurs aux couloirs tropicaux (23° Nord - 23° Sud). Dès que la route atteint les 35 ou 40 degrés de latitude, le bateau doit être équipé d'un chauffage en plus d'une isolation parfaite. Surtout si l'on navigue en dehors de la belle saison, un bon "générateur de calories" évitera les difficiles problèmes de condensation et donc de détérioration tant des équipements que du matériel personnel.


     En ce qui concerne plus spécialement le passage par le Cap Horn, on ne peut pas dire qu'il y ait une bonne ou une mauvaise saison pour y passer. Le mauvais temps étant permanent, il faut s'en tenir à plusieurs paramètres...


     La majorité des navigateurs passant par le Cap Horn (Magellan ou le Beagle) y séjournent généralement l'été (décembre à mars). En effet, la durée moyenne de lumière étant de 18 heures par jour, cela permet de profiter de journées plus longues sur le plan de la navigation pure. Bien qu'il soit possible de naviguer dans les chenaux principaux de nuit (balisage lumineux!), il faut reconnaître que router au clair de lune dans des endroits aussi superbes n'est pas spécialement enrichissant sur le plan "visite" ! La durée du jour est donc l'élément déterminant numéro un. Pour ce qui est des coups de vent et des dépressions, il y en a, en pratique, toute l'année. Elles sont, parait-il, plus creuses en hiver et au printemps...! Il est donc impossible de déterminer une période plus clémente pour visiter cette région. L'été la température tourne en moyenne autour de +8° et l'hiver (juin à septembre) elle se stabilise vers 0° ! Elle ne varie donc pas énormément. Cependant dès l'automne, et ce jusqu'au printemps, les chutes de neige et de grêle, si elles sont très poétiques, ont aussi l'inconvénient de réduire la visibilité à néant ! Haussières gelées, neige à dégager du pont avant le départ du matin, mouillages bloqués par la glace accumulée durant la nuit à la surface... Les manœuvres se compliquent un peu avec le froid, c'est certain !

 


     Dans notre cas particulier, nous avons séjourné tout l'automne et une bonne partie de l'hiver dans les canaux de la Terre de Feu et de Patagonie. La température la plus basse que nous ayons eue, a été de - 11° . En moyenne elle variait de +3°, +4° à -5°, -6°. L'automne marque aussi le début de l'engorgement des chenaux principaux par accumulation des growlers. Se désagrégeant plus lentement, ils descendent de plus en plus loin des ventisqueros et sont de plus en plus nombreux. Ils se déplacent et s'accumulent (c'est le brush pour les english ) en suivant le rythme des marées, des vents dominants et des courants extrêmement variables... Nous avons été bloqués trois fois "sérieusement" par des barrages constitués de growlers accumulés et soudés entre eux, infranchissables. Il faut donc rebrousser chemin et contourner ces senos "bouchés"... Ce qui rallonge d'autant le parcours, le temps, et réduit les réserves de gazole ! Parfois, ce sont les mouillages eux-mêmes qui gèlent durant la nuit... Mais, en général, l'épaisseur de la glace n'excède pas 4 à 5 centimètres et il suffit de sauter dessus (en se tenant au balcon, quand même !) pour la casser. Dans quelques occasions, cela nous a valu deux bonnes heures de "casse" avant de rejoindre l'eau libre ; mais ça réchauffe le matin.


     Sur le plan de la protection personnelle nous avions, tous les quatre, des tenues doublées dites "polaires" et des sous-vêtements triboélectrique genre Damart. Nous n'avons jamais eu froid et ce confort vous change complètement la vie. La température à bord était constante : 20° pour 60% d'humidité. Ces valeurs représentent l'ambiance idéale de condition de vie. Le chauffage "Reflek" ronflait 24 h sur 24 avec une consommation journalière de 2 litres de gasoil environ : une merveille de sobriété.


     On se rappelle avoir écrit à nos parents de Puerto Eden...


"Nous n'avons jamais eu une vie aussi saine, aussi tranquille et régulière depuis que nous nous sommes enfoncés dans ce labyrinthe des canaux de Patagonie... Cette première partie, c'est 76 jours de vie idéale, de paradis, un rêve ! "


     C'est tout à fait vrai.


     Un autre élément pour un voyage dans le Sud est aussi à prendre en compte, c'est le sens pour l'effectuer. Le meilleur sens, sans contestation possible est celui Chili - Argentine. Les vents dominants étant Nord à Sud-ouest, avec une majorité de Ouest à Nord-ouest en Terre de Feu et en Patagonie, ce sens vous fera économiser du temps et du gazole ! Nous avons comparé notre périple (effectué dans le mauvais sens Est / Ouest) avec celui de copains navigateurs connus en Guyane : Olivier et Nadine, sur "Cottica", qui eux, l'ont réalisé dans le bon sens... Il n'y a pas à hésiter, il faut d'abord avaler Panama et descendre pour le Sud par le Pacifique.


Mais de toutes façons, tous les chemins mènent à Rome, n'est-ce pas ?

 


     LES FORMALITES

 

     Outre les problèmes spécifiques à chaque pays en ce qui concerne les visas personnels, il y a le problème du bateau...


     Les saisons météos nous obligent parfois à rester une année de plus pour attendre la bonne période suivante. Il faut donc trouver une solution pour "hiverner" le bateau. La solution la plus simple consiste à laisser son bateau dans une marina, sous la surveillance d'un ami, et de rentrer dans son pays d'origine. Sans toutefois omettre de demander une prolongation du dossier d'importation temporaire pour le dit bateau. Généralement les services des douanes à l'étranger, vous accordent ce privilège sans trop de problème et sans frais.


     En ce qui concerne la navigation dans les canaux chiliens de Terre de Feu et de Patagonie, il faut savoir qu'une autorisation spéciale (de la Armada Chilena) est obligatoire pour s'y promener. Toute cette partie du territoire chilien est sous juridiction militaire et possède un statut particulier.


     Suivant que vous arrivez de l'Ouest (côté Pacifique) ou de l'Est (côté Atlantique), il vous faudra demander cette autorisation à l'avance : Valparaiso pour les premiers, Puerto Williams pour ceux de l'Est ! Ce "permiso de track" vient dans tous les cas du haut commandement général de la marine de Valparaiso. Il faut donc prévoir le temps de le récupérer. En principe sur ces trajets de route figurent exactement le parcours et les escales que vous aurez prévus durant votre expédition ! Y sont portées également les dates et heures d'arrivée et de départ !!! Ne souriez pas, cette rigueur militaire est une maladie endémique à tout pays Armé au sens large du terme. Évidemment, il est impossible pour un voilier de connaître telles précisions. Mais si vous "jouez le jeu", ils vous accordent immédiatement trois mois de navigation dans ces eaux paradisiaques ; "l'une" des dernières de notre monde vierge et originel !


     Certains canaux sont également interdits parce que dangereux ou stratégiques. C'est le cas du Barbara, de l'Akwalisman, du Murray ainsi que quelques mouillages réservés à la Armada. De toutes les manières, il ne faut surtout pas hésiter à leur demander des renseignements pratiques : ils connaissent ces coins comme leurs poches et les tuyaux sont bien précieux dans ces contrées sauvages... Il ne faut pas oublier que si vous avez besoin de secours, ce sont eux et eux seuls qui pourront vous aider.


     Il y a les formalités qui amènent aux formulaires à remplir, mais il y a aussi les formalités qui amènent à des cautions, des taxes. Dans ce domaine, ce serait plutôt les français d'outre-mer qui sont passés maîtres dans cet art...



     Il y avait déjà l'Oncle Picsou, il y a aussi l'Oncle Tom-Dom ; c'est son cousin...


     Trop nombreux sont ceux qui arrivent dans nos fameux Départements et Territoires d'Outre-mer et qui ignorent ces problèmes liés à l'Octroi de mer. Théoriquement, cette taxe ne vous est réclamée que lorsque vous dépassez les six mois de "franchise temporaire" (également à condition de ne pas exercer d'activité lucrative sur le dit territoire ! ). Si, comme nous, vous avez fréquenté beaucoup de Tom-Dom, vous avez pu constater l'iniquité liée à l'application de cette loi... Mais bon, passons sur cette hérésie ; il y aurait de quoi préparer un Doctorat à Sciences-Po ! Un cas particulier : celui de la Polynésie...


     Bien qu'elles soient Françaises de nom, il vous faudra comme tout étranger débarquant sur le territoire, "faire preuve d'une possibilité de retour vers votre pays d'origine"(?)... En clair, ça veut dire qu'on exige que chaque personne du bord, soit en possession d'un billet avion de retour ou de continuité de voyage !

- "Et nous alors, qui arrivons à la godaille...?"

- Eh bien, il faut en acheter un ou bien déposer l'équivalent de ce dit billet en caution ! ...Vlan !


     Comme ce billet doit pouvoir être valide n'importe quand, c'est naturellement le prix du billet le plus cher qui vous sera demandé. Comment appelez-vous ça, vous ? En terme administratif, ça s'appelle une "caution de rapatriement"... Une astuce, consiste à prendre la valeur du billet pour le pays étranger le plus proche, donc le moins cher (Hawaï, accepté pour nous!). On veut bien participer à "l'enrichissement" de ces territoires, mais faut pas pousser au vice, quand même !


     Ce n'est pas pour autant terminé. Ça c'était pour les personnes. Maintenant il reste les "biens", c'est à dire le bateau. Partant toujours du bon vieux principe que Marianne vous accorde six mois d'importation en franchise temporaire (IFT) à partir du jour de votre arrivée, il vous faudra vous rapprocher, une nouvelle fois, du coffre de l'Oncle Tom-Dom avant l'expiration de vos six mois fatidiques. Et le Tonton, (celui qui garde le coffre où est entreposée la dot secrète de notre Marianne, bien sûr...) vous accordera six autres mois (plus que jamais fatidiques!) supplémentaires de visite. Cela, moyennant le dépôt d'une caution correspondant à la taxe d'importation de votre "maison". Soit 20% de la valeur vénale de votre bateau. Le tout effectué via un transitaire dûment connaisseur et dûment rétribué. C'est la "Papeetisation" !


     Pour nous, pauvres constructeurs amateurs, nous avons dû fournir un dossier complet de factures de ...la construction du bateau ! Dossier poussiéreux que nous avons dû ressortir et nous faire envoyer de chez nos "arrières grands-pères". C'est très simple tout cela, vous imaginez bien. Pour finir cette histoire de taxes, eh bien si vous dépassez la date fatidique, l'ultime, des douze mois de présence en Polynésie, la caution du bateau tombera définitivement dans le coffre de l'Oncle Tom-Dom. Vous pourrez continuer votre tour du monde extrêmement fier, car vous aurez contribué à "l'investissement pour l'avenir" de ces Terres Lointaines. En partant vous n'oublierez pas de récupérer les cautions de rapatriement, près de vos usufruitiers favoris, si on ne vous a pas "renvoyés" avant, bien sûr.


     Conclusion, en arrivant à Papeete, attendez-vous à voir votre compte en banque dévalisé en attendant que vous repartiez. Qui serait comptant de pareil razzia...? Nous ne nous étendrons pas d'avantage sur ce sujet épineux. Mais il faut quand même le savoir car il fait partie des surprises de la visite aux Tontons d'Amérique ou de Polynésie.


     Dernier petit détail pratique pour les étrangers hors CEE, ils ne peuvent pas séjourner avec leurs bateaux, sur ce territoire durant la saison des cyclones (15 novembre au 15 avril).


Autre Permis de Navigation...: l'Indonésie.


Dans la catégorie des pays qui demandent un permis de navigation pour traverser leurs eaux territoriales, on trouve aussi l'Indonésie. Pour ce faire il  vous faudra, à la dernière escale la plus proche de l'entrée dans leurs eaux, faire une demande de "Trak Permit".

Pour l'Indonésie cette demande peut-être faite par mail donc se trouve facilitée maintenant . Soit au ministère des Armées à Djakarta, soit par l'intermédiaire de la Marina de Denpasar à Bali. Cette dernière est très sympathique et offre tout un tas de choses pratiques aux Yatchs de passage. Ne pas hésiter à les contacter, ils sont vraiment très accueillants. Ce Trak Permit vous coûtera aux environs de 100 $ US. De plus, il ne sera valable que 3 mois à compter  du jour de sa délivrance et non pas du jour de votre entrée dans les eaux indonésiennes. Donc, attention,  le demander vraiment qu'au dernier moment pour ne pas perdre des jours précieux sur le temps alloué. 

Le temps pour les visas individuels étant différents (et plus court que votre track permit bateau), si vous jouez les traîne-godille, eh bien il vous faudra sortir du territoire et obtenir un nouveau visa individuel... Un aller retour sur Singapore (en avion -2h) suffit pour un week-end et le tour est joué.

Ce que nous avons fait...


NB : pour les personnes intéressées par une demande de Cruising Permit...(en anglais)...
Sur ce site Web de la marina (liens, phone, adresse & mail ci-dessous).

Aller dans le paragraphe "Facilities"

Ouvrir le dossier : "Full CAIT Process"

Faire la demande de permis. ici...:

http://www.cruiserlog.com/wiki/index.php?title=Bali_Marina

MAJ de juin 2013 : le lien ci-dessus ne renvoie plus vers la page requise. Il vaut donc mieux passer directement par le site de Bali Marina pour cela. C'est par ici...

http://www.balimarina.com/yachtagency.php

Ou encore ici, en direct cette fois... http://www.indonautical.net/cait.html



     LA CAISSE DU BORD

 

     Pour nous, le principe du voyage a toujours été celui-ci. Nous travaillons quelque temps, de 2 à 4 ans quand même, suivant les possibilités offertes. Ensuite, nous vivons sur notre cagnotte durant aussi un certain temps. Tout cela, bien sûr, dépend du pays où l'on est et du coût de la vie. C'est tellement variable d'ailleurs qu'il est impossible de donner de moyenne ou de valeur représentative...


     Ceci est une manière de voyager et il y en a bien d'autres...


     Certains prennent une, ou des années sabbatiques... D'autres cumulent leurs congés et font des petits sauts de puces qui les amèneront à réaliser un tour du monde... Nous qui habitons à bord de notre voilier nous nous fions "à l'air du temps"... Cela a duré vingt quatre années pour le premier acte. Cette vie nous convenait à merveille. On la continuera peut-être quand Anne sera bien intégrée…Le voyage est notre philosophie de vie ; la mer notre pays. Partant de ce postulat, le bateau, plus précisément un voilier, est un refuge idéal pour réaliser ce type de vie : dans tous les cas, nous avons en permanence notre maison avec nous.


     Pour ce faire, bien évidemment, il n'y a pas de secret, il faut des finances. L'argent est le nerf de la guerre dit le proverbe, et une bonne gestion de son budget est nécessaire. Mais qui ne connaît pas cette contrainte ?


     Il y a des pays moyennement chers. Il y a des pays extrêmement chers... Il y a aussi des pays intéressants ...parce que peu chers ! Mais d'une façon générale, le tour du monde avec un dollar (1 Euro maintenant) à dépenser par personne et par jour est révolu depuis bien longtemps...

 


     Il est très difficile de donner des chiffres de coût global. Dans un pays où ce sont les dépenses de vie courante qui seront acceptables, c'est tout ce qui concerne le bateau qui sera prohibitif (exemple : Venezuela, Brésil )... Inversement, dans un pays "moyen", c'est le carénage et tout le matériel nautique qui sera abordable (exemple : USA, Malaisie, Thaïlande, Nouvelle Zélande...). Alors faire une moyenne est vraiment une impossibilité.


     Néanmoins, penser pouvoir faire le tour du monde avec trois sous en poche est une utopie. La meilleure manière de réussir pareille aventure est de partir avec une cagnotte et des "billes" dans ses poches. Billes voulant bien sûr dire "formation", expérience professionnelle et sérieux (un bon CAP vaut une Maîtrise). Lorsque que l'on arrive quelque part, il est indispensable de ne pas être pris à la gorge pour choisir un job qui sera gratifiant. Ce nouveau travail permettant de regarnir la caisse du bord et de poursuivre la route, la Longue Route, comme disait si bien Bernard Moitessier...


     A moins d'avoir gagné le Super Loto... C'est notre lot ordinaire à nous tous, les "tourdumondistes" !


     Il y a aussi la solution d'être retraité. On en voit de plus en plus qui passent cette retraite à parcourir les océans. C'est une vivifiante et sportive occupation !

 


     L'EDUCATION DES ENFANTS

 

     Bien évidemment partir c'est "tout" abandonner. J'entends par là abandonner tous les "services" qui sont offerts à tout un chacun pour construire sa vie en communauté… L'école, entre autres, fait partie de ces services. Mais la France est un pays développé et le CNED existe. C'est le Centre National d'Education à Distance. En fait de nombreux "centres" existent, un pour chaque niveau. Et pour glorifier cette école pas comme les autres, on peut y faire par correspondance, bien sûr c'est sa grande spécificité, son cursus complet depuis le cours primaire jusqu'à un 3ième Cycle pour le doctorat de son choix ! Le CNED français est bien connu dans le monde entier. Il est particulièrement "coté" pour son sérieux et la qualité de son enseignement.


     Pour les premières années du voyage, nous n'avons pas eu besoin du CNED cependant. En effet la France possède ses fameux DOM TOM et nous permet à nous français mais aussi à toute personne francophone qui le souhaite de poursuivre une scolarité normale. Les DOM TOM sont structurés comme la France métropolitaine. Et si on regarde la mappemonde eh bien nous sommes des enfants gâtés pour cela ! Dans chaque océan, en pratique il y a un TOM ou un DOM qui peut vous accueillir. C'est une chance inouïe pour le voyageur. Pour en revenir à notre cas précis, les enfants ont pu aller en classe primaire en Guadeloupe et en Guyane, "normalement". Après cela, ce n'était plus le cas. Dès que vous séjournez dans un pays de langue étrangère, il devient nécessaire de s'inscrire au CNED si vous voulez garder à vos enfants une éducation "normale". Ce que nous avons fait à partir du Brésil. Même pour Anne, il existe au CNED une section spéciale qui s'occupe des enfants handicapés. Anne a donc pu suivre une scolarité au CNED, adaptée bien sûr aux différents handicaps. Pour elle, c'était le centre de Lyon.


     Dans la pratique, on reçoit les cours sur support papier (ou informatique maintenant) et vous renvoyez les devoirs qui vous reviennent corrigés plus tard. A chacun de s'organiser pour "éplucher" tout le programme et faire les devoirs à son rythme. Des dates sont toutefois données, il faut bien avoir un minimum de cohésion pour le corps professoral qui y est attaché !


     Marie-Claude et moi nous partagions les matières… On est tous pareil, il y a les cours qui plaisent et ceux qui barbent… A deux, on arrive donc à répartir. Mais ce n'est pas ça le plus difficile, non, loin de là ! La pratique du CNED durant des années nous a montré que c'est l'échéancier qui s'y rattache qui est dur à tenir. D'une part à cause des problèmes de courrier simplement mais aussi à cause de votre propre circuit de navigation. Les saisons, la météo du jour, les zones fréquentées vous obligent à des contraintes pas toujours compatibles avec des lieux civilisés. Je veux dire par là, avoir à portée de canot une ville avec un bureau de poste fiable. Pour nous cette quête d'un guichet postal, pratique et fiable a été la chose la plus contraignante de tout le voyage. Des cours ont été perdus, des devoirs ne sont jamais arrivés à bon port, ou même partis… Pourtant nous avons toujours suivis scrupuleusement les demandes du CNED. Mais dans certains pays du tiers-monde (ou du quart-monde, c'est encore pire) les enveloppes "départs" étaient parfois volées pour y récupérer les timbres ! Celles "d'arrivée" subtilisées pour voir leur contenu sans doute et jetées après cela probablement… Eh oui, si un dollar (ou 1 E) en France ne vaut pas grand chose, au Brésil ou en Inde, cela représente le salaire d'une journée complète de travail !


     Une vigilance constante nous a permis toutefois de répondre aux exigences du CNED. Ce système éducatif est vraiment génial.


     Moïse a pu passé son brevet des collèges à Tahiti. Puis en arrivant en Calédonie il a rejoint un lycée pour y faire sa première et la terminale. Anne a rejoint un institut médico-éducatif spécialisé, (un IME) de Nouméa. Pour finir avec ce chapitre éducatif, même pour un adulte ces cours par correspondance sont possibles. Il suffit de s'y inscrire. Croyez moi, les classes sont "grosses". Pour l'anecdote, quand Moïse était en Quatrième, il y avait un peu plus de 24000 élèves dans "sa" classe! Alors, lorsqu'on s'inscrit au CNED, on est pas tout seul !


     Le CNED est donc un moyen extraordinaire, à la portée de tous, pour partir au bout du monde réaliser ses rêves…

 


     LE CAPITAINE…

 

     Si je vous disais le nombre de fois que l'on nous a demandé "…mais c'est qui le Capitaine?" que vous en seriez étonné !


     Pour nous, curieusement c'est vrai, cette question ne s'est jamais posée. Ceci depuis que Kerguelen navigue, puisque nous avons tous les deux les mêmes rôles à tenir à bord. Plus tard, quand Moïse a été capable de s'occuper seul du bateau, (vers 1991- il avait 14 ans) eh bien c'était lui le Capitaine ! Ce fut le cas en particulier en approchant du Cap Horn, et ceci même de nuit dans le mauvais temps… Pour nous c'est celui qui est de "veille" qui est le Capitaine, tout simplement. Marie-Claude et moi parfois étions de repos, alors que Momo était de quart, seul, sur le pont ou bien les yeux rivés sur l'écran Radar à surveiller notre "environnement" dans la tourmente… Lorsque Moïse a atteint ses quatorze ans, nous étions donc trois Capitaines à bord si on peut dire… Ceci nous a amené quelques démêlées d'ailleurs avec certaines autorités portuaires… En particulier dans les pays d'Amérique latine. Mais aussi en Inde et même en Australie où les "officiels" s'adressent forcement à un individu de genre "masculin" quand on parle de Capitaine…! Les pays d'Amérique du Sud sont très "macho". D'ailleurs, on n'est pas un homme, en America do sur, non, on est Caballero, (chevalier) c'est tout dire ! Je prenais particulièrement plaisir à leur préciser, en insistant même, que c'était Marie-Claude le Capitan et non pas moi… Dans la majorité des cas ils acceptaient cette "anomalie" (en me regardant de travers tout de même !) … Mais parfois aussi, il n'y avait rien à faire ! Il fallait absolument que ce soit moi, donc un individu de sexe mâle, qui paraphe les formulaires… Un suramericano ne conçoit pas un capitaine au "féminin". Non, impossible ; cette chose-là n'existe pas et ne peut pas exister dans un esprit latino !


     Pour finir avec cette amusante question, pour chaque décision de navigation, de stratégie d'attitude devant des évènements importants, nous nous consultions toujours. Ainsi la décision finale est-elle meilleure sans doute, que prise seul. Chacun a ainsi la possibilité d'exposer ses arguments. Marie-Claude est plutôt optimiste et battante. Moi plutôt pessimiste (d'après elle!) et méfiant… Moïse lui, assez neutre au demeurant… Alors au final, les choix étaient donc assez "sages" ; longuement mûris en tous cas !


     Qui c'est le Capitaine ?…


     Eh bien, tout le monde, mais chacun son tour ! Cela nous paraît si simple et si normal que nous ne nous sommes jamais réellement posé la question.


     Pour la petite histoire, dès mes 18 ans, j'ai passé tous mes permis de navigation, certificat de radiotéléphoniste et autre Capacitaire de "capitaine–mécanicien"… Passé les brevets de secouriste ou bien celui de maître nageur… Cela me paraissait tellement normal d'acquérir toutes ces connaissances… Idem pour Marie-Claude. Mais pour ce qui est de la navigation hauturière, pour les voiliers en particulier, aucun diplôme n'est requis et c'est très bien ainsi. Il est tellement évident qu'on ne pourra compter que sur soi et ses propres connaissances au milieu de l'océan…!


     Chacun doit donc être capable d'être Capitaine !

 


     MÉDECINE A BORD ...SANS MÉDECIN

 

     Si nous avons choisi d'écrire ce paragraphe sous ce titre, c'est simplement pour faire référence au livre portant ce nom. Il a été réalisé par un copain : Jean-Yves Chauve, navigateur et constructeur amateur également. Nous avons construit nos bateaux sur le même chantier amateur, dans les mêmes moments...


     Dans la bibliothèque du circumnavigateur, un tel ouvrage de médecine doit figurer en bonne place. Malheureusement il en existe peu pour ce domaine particulier, et en plus ils sont trop souvent d'aucun secours, mal adaptés aux conditions de vie des malheureux marins solitaires et isolés que nous sommes...


     Il n'y a rien qui me hérisse plus le poil que ces conclusions désinvoltes de diagnostiques qui se terminent inévitablement par cette formule percutante... " Dans le doute, consulter un chirurgien de toute urgence !"...


     Eh bien non, messieurs les grands spécialistes Hippocratien ! Lorsque l'on est isolé sur un bateau, loin de toute opinion éclairée, il faut absolument que l'on se débrouille seul. Qu'on le veuille ou non, il faut que l'on fasse avec les moyens du bord ! Quoiqu'il arrive et quoique vous en pensiez, nous tenterons l'impossible pour …Sauver la vie d'abord... Laisser le moins de séquelles ensuite ! Pour cela il faut que l'on nous éclaire, non pas seulement sur ce qu'il faudrait faire, mais presque d'avantage sur les gestes à éviter qui peuvent engendrer des erreurs fatales... C'est pour cela que je défendrai toujours des ouvrages pratiques, comme celui précité, plutôt que de belles encyclopédies truffées de conseils totalement irréalistes dans nos conditions. En mer, comme au mouillage isolé, ce dont nous avons besoin, nous, c'est du petit exemple pratique et immédiatement utilisable avec les moyens du bord ; c'est à dire avec peu de matériel mais beaucoup d'audace et de courage. Nous ne préparons pas "notre médecine", nous ! Nous avons à résoudre un problème de santé, là, tout de suite, sur un bateau qui bouge et avec le minimum d'outillage...! Exemples concrets : savoir faire une trachéotomie, une suture, une cautérisation…


     C'est fatalement un problème auquel on se trouve confronté un jour ou un autre. Pour mémoire, si Marie-Claude est devenue infirmière aujourd'hui, ce n'en était pas le cas à notre départ en 1979. Nous avions cependant tous les deux nos brevets nationaux de secourisme. Pour ma part j'avais avec quelques spécialités en sus et six années de pratique intensive mais rien de plus. Une documentation papier devient donc vitale pour faire face aux problèmes de médecine d'urgence.


     Pour montrer que même les cas les plus difficiles peuvent trouver espoir, je citerai une toute petite partie de l'histoire de la chirurgie réparatrice. Ce morceau édifiant, est extrait des "Grandes inventions de l'humanité" de Gérald Messadié...


"Le chirurgien hindou Susruta, en 49 avant J.C. conçut une intervention chirurgicale d'une considérable audace eu égards aux connaissances de l'époque. Celle-ci consistait à traiter les perforations intestinales et les occlusions également intestinales par résection du segment d'intestin lésé ou occlus, après incision de l'abdomen au-dessous de l'ombilic. Susruta réalisait la suture des segments d'une manière qui peut paraître singulière : il plaçait sur les bords des segments opposés des têtes de fourmis noires, géantes, fraîchement sectionnées. Ce procédé est d'autant plus étonnant pour l'observateur du XXième siècle, qu'elle témoigne d'une connaissance des propriétés antiseptiques puissantes de l'acide formique. Ces propriétés étaient particulièrement utiles dans le traitement des plaies hautement septiques.

     C'est, par ailleurs, le même Susruta qui semble avoir, le premier, réalisé une intervention de rhinoplastie par la technique, désormais classique, de l'abaissement d'un lambeau frontal triangulaire. Après adhérence de celui-ci à la chair nasale, qui s'effectue en quelques jours, on procède comme le fit Susruta, à la section du pédoncule nasal."


     Ceci ne se passe pas en 2004, dans un bloc opératoire aseptisé et climatisé, non, mais en plein air, en public, et avant notre ère dite chrétienne ! C'est incroyable mais pourtant bien réel.


     Je ne dirai pas que tout le monde peut en faire autant, certes non. Car il faut une sacrée dose de courage et de maîtrise de soi… Mais cela signifie simplement qu'un espoir nous est toujours permis. Il ne faut jamais perdre cette espérance du dernier recours. Pour nous éclairer, "Médecine à bord sans médecin" fait partie de cette aide.


     A bord de Kerguelen, nous avons un minimum de matériel chirurgical et une bonne pharmacie. Outre les classiques pinces, stéthoscope, tensiomètre et otoscope, nous avons un jeu de matériel de suture et d'anesthésie locale. De fines pinces (d'électronicien) et une loupe très puissante (avec éclairage incorporé) nous ont bien souvent servi à extraire de vilaines épines d'oursins noirs...! A une certaine époque, aux Antilles, Kerguelen s'était même fait la spécialité d'enlever du derme tout ce qui pouvait piquer...! Drôle de spécialité !


     En ce qui concerne la pharmacie du bord, nous avons toujours en réserve une semaine complète d'antibiotique large spectre pour chacun de nous. Un échantillon des principales familles de médicaments vient compléter la trousse (anti-névralgie, anti-inflammatoires, anti-infectieux local ou général...)


     Côté documentation, nous avons un dictionnaire médical encyclopédique ainsi que le Vidal. Ce répertoire des médicaments est bien utile dans les pays étrangers. Il permet de se procurer des médicaments de composition identique, sans connaître la pharmacopée locale. Dans les autres langues, les noms sont souvent équivoques quand ce n'est pas trompeur ou farfelu ; le Vidal est alors indispensable.


     Peut-être avons-nous eu toujours de la chance - je ne crois pas du tout à ce mot - mais nous n'avons jamais eu à déplorer d'accident corporel important ou de maladie grave. Nous espérons bien continuer ainsi !

 


     Une question classique, pour les grandes traversées, nous est souvent posée...

     "Et l'appendicite ?" Eh bien, nous avons toujours nos appendices tous les quatre...!


     Pour illustrer ce que nous en pensons, je vous raconterai brièvement l'histoire d'un ami navigateur, de Guadeloupe...

     Patrick Mac Donald, Annie et Vanesa,

     Sur Fantasy, en long voyage, voulaient partir.

     Devinez ce qui leur arriva ?

     Ce fut notre Patrick qui, malade, tomba !...

     Ce n'est pas le début d'une fable de La Fontaine. J'explique...


     Avant de partir pour son sabbatique voyage, Patrick décide de se faire enlever son petit diverticule ; à froid comme on dit dans ce cas là ! L'opération ne se déroule pas aussi bien que prévue et des complications s'en suivirent. Pour un peu, le pauvre Mac en aurait perdu la vie s'il n'avait eu une constitution physique de pilier de cathédrale. Ses ennuis de santé durèrent plus de six mois et le voyage fut ...annulé !


     Alors quand on nous parle de nous enlever cette petite virgule iléo-caécale, non, Merci, on se la garde ! Cela n'empêche que si un jour elle se met à se faire remarquer, on avisera, bien sûr !


     Pour l'heure, nos organes appendiculaires ne nous tracassent pas le moins du monde pour partir au large !


     La meilleure prévention d'ailleurs est de ne pas tomber malade. Pour ce faire, la meilleure solution est d'avoir une saine nutrition et de ne commettre aucun excès... Mais ceci est un secret de polichinelle que tout être vivant connaît parfaitement, non ?


     Un proverbe, dont j'ignore l'origine, ne dit-il pas :

" Tout être vivant creuse sa tombe avec ses dents. "

Ab demus, ab dominus !...


     Le travail c'est la santé dit aussi la chanson... Pour le reste je n'en suis pas convaincu ! De toute façon, pour fermer ce chapitre santé, il vaut mieux partir "jeune usé et gai", que de rester "vieux triste et moisi" !


     A une certaine époque de notre vie, nous avons choisi de partir ...pour mourir heureux ! Après vingt cinq années d'aventure, nous sommes déjà moins "jeunes dans nos pieds". Mais dans nos têtes, c'est comme au premier jour du voyage !

 


     L'ARRIVEE DU NET

 

     Bien entendu, les ordinateurs ne sont pas nouveaux, ils datent des années 30. J'étais moi-même inspecteur de maintenance en informatique depuis 1971. Mais le NET ( raccourci de Network qui veut dire : mise en place d'un réseau, d'un filet !) pour être précis est né en 1969, inventé par quatre scientifiques de l'ARPA ( Ministère de la Défense Américaine) qui relièrent leurs 4 ordinateurs ensembles afin d'augmenter leur rapidité et leur puissance de travail. Le résultat alla bien au delà de leur espérance… Puis ce sont les étudiants des grandes universités américaines qui firent de même en créant un réseau de connections entre leurs ordinateurs. Réseau originel qui s'est rapidement greffé sur d'autres réseaux secondaires vers les années 80 afin de pouvoir échanger davantage leurs trouvailles et donc améliorer la recherche d'une façon exponentielle… Ce qui a fini par donner le NET d'aujourd'hui, enfin le WEB : raccourci de World Wide Web (avec tous ses liens hypertextes - inventés, eux, en 1990 par un chercheur du CERN de Genève). Des millions de gens ont ainsi accès à toutes sortes de banques de données. Ce service est extraordinaire pour qui sait l'exploiter.


     Dès les années 90, la démocratisation des ordinateurs individuels (les fameux PC : personal computer) ou des portables ont permis de faire connaître et d'étendre plus encore ce réseau du WEB. Il est devenu un outil extrêmement puissant. Il permet de se renseigner sur tous les sujets et à une vitesse fulgurante grâce aux moteurs de recherches et aux "liens" qui y sont associés.


     Pour nous qui voyageons sans cesse, nous avons besoin d'une foule de renseignements. Je dois dire que l'arrivée du NET nous a considérablement aidé à la tâche. De plus la communication aussi a profité de ce progrès. Le courrier est devenu électronique. L'envoi de photos ou de documents administratifs, simplifié… Le NET est devenu une pratique indispensable dans le bagage de tout circumnavigateur. Par ailleurs, cette assertion est valable pour tous les domaines de la vie courante maintenant.


     Pour notre part, nous profitons de ce service qui a toujours été gratuit, (hormis l'achat d'un ordinateur et du temps de communication) depuis 1994. Il nous à rendu bien des services ! Ce service grandi et s'améliore sans cesse. Il permet d'avoir la connaissance totale de l'humanité à portée de main ou bien de …souris, pour employer le terme adéquat ! Aujourd'hui il y a sur la "toile" plus de huit milliards et demi de pages consultables : la plus grande encyclopédie jamais réalisée…!


     C'est un concept nouveau, vraiment extraordinaire pour qui a envie d'apprendre !

 


     LE PIRE ET LE MEILLEUR

 

     On nous a mille fois demandé quels étaient nos pires ou nos meilleurs souvenirs... A chaque fois que nous avons entendu ces questions, et cela sans aucune méchanceté, nous avons deviné les réponses attendues qui se cachaient derrière ces interrogations par la manière même de les formuler...


     En clair cela signifie que nos interlocuteurs voudraient que ce soit au cœur des tempêtes que nous avons eu nos plus grandes frayeurs et que ce soit légitimement au milieu de la civilisation que nous ayons eu nos plus grandes satisfactions...


     Au risque d'en décevoir plus d'un je dirai, après sages réflex-ions, que les plus mauvais souvenirs, nous les avons vécus dans le monde dit civilisé... Et que les meilleurs moments de notre existence de vagabond, nous les avons vécus dans la nature, celle qui est vierge de toute trace humaine...!


     Vous voyez finalement, c'est le contraire de ce qu'on imagine. Nous en sommes les premiers surpris... Pour être franc jusqu'au bout, on vous cite quelques cas précis...

 


     UN PIRE SOUVENIR...

 

     C'est par exemple ce fonctionnaire de police de Natal qui nous a "emmerdés" durant une semaine entière. Menacé de prison, d'amende faramineuse, d'expulsion du pays (le Brésil) parce que le fonctionnaire précédent n'avait pas, je cite texto le grief : "donné le bon coup de tampon sur nos passeports"…! Nous étions consignés au commissariat comme des gangsters et seul l'intervention d'un haut commissaire de Brasilia a pu démêler la situation... C'est dans ces moments-là que l'on mesure l'incommensurable Connerie humaine. Quelle honte !


     C'est par exemple cette journée pourrie, une dépression tropicale passait sur Tahiti ce jour-là. La journée ne fut pas pourrie par le temps mais par trois voyous qui pénétrèrent dans le bateau... Après avoir fracturé la descente, ils prirent et arrachèrent tout ce qu'ils purent à l'intérieur de notre maison flottante... Ce n'est pas l'équivalent des 6000 $ de matériel qu'ils emportèrent que nous regrettons... Non, car si un appareil photo, un téléviseur portable ou un Jean's se remplacent par le même que celui qu'on vous a volé, les souvenirs personnels, familiaux, eux, ne se remplaceront jamais. C'est le cas d'un petit sac à dos dérobé à Moïse. Il contenait tous ses petits trésors de 15 années de voyages et d'aventures... Un sac plein de petites choses sans valeur réelle mais tout plein de vies et d'images extraordinaires pour lui... C'est uniquement cela que nous pleurons, l'intimité de nos souvenirs.


     Vous voyez bien, c'est ça le pire. Nous, nous préférons un bon pampero durant quatre jours. Là, au moins il n'y a personne pour vous anéantir...


     Dans les pires souvenirs, il serait malhonnête d'omettre la journée où nous avons bien cru que notre dernière heure était arrivée.





21/11/2005
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