024 La "science" du pliage des cartes aéros…
024 La "science" du pliage des cartes aéros…
Lors de test en vol, il m'est arrivé de voir des élèves-pilotes, sans doute un peu stressés par leur examen ce jour-là, "mais pas que"...qui n'arrivaient pas du tout à déplier et/ou replier leur carte aéronautique pour pouvoir repérer le terrain de déroutement. Nouveau terrain sur lequel je venais de leur demander de se rendre ! Cette "bizarrerie" a fini par m’inquiéter au point de me décider à mettre en place "un cours spécial" sur la science du pliage de cartes ! Ne riez pas, c'est véridique.
Là, inutile de dire que, en général dans ce cas bien précis d'un test en vol, c'est carrément la panique qui s'installe dans le cockpit en place gauche avec de tels déboires...
Dans cette situation d'examen en vol, c'est bien vrai, il faudrait tout surveiller en même temps... (cap, vitesse, alti, vario, moteurs, être à l'écoute et répondre le cas échéant à l'examinateur qui pose une colle, etc...), il devient rapidement difficile de tout faire et pouvoir déplier sa carte complètement puis de la repositionner, ouverte correctement sur la zone concernant cette fois, la région voisine à survoler... Et là, le pilote percute le plafond de la fameuse courbe de capacité de réaction de tout être humain en situation de stress (voir l'article spécifique sur les "facteurs humains de situations en vol - chapitre 013").
Préliminaires sur les cartes aéronautiques classiques...
Parmi les cartes classiques du pilote en VFR, on va trouver les cartes de routes OACI au 500 000 ièmes (pour parler de la métropole...: il y en a 4 pour la France entière : N-O, N-E, S-O et S-E et elles sont bien grandes - plus simple pour les Tom-Dom il n'y en a qu'une pour chacun !), les cartes de compléments radio-Nav, idem mais au 1000 000 ièmes au format réduit et les cartes VAL (de format A5 elles, avec petite échelle pour chaque terrain).
Alors question...
Qu'aurait-il fallu faire avant de décoller avec ces cartes aéros pour ne pas tomber dans le piège du "surbookage" et surtout de dépliage et de repliage ("tire-bouchonnage intempestif"...) de cartes durant le vol...?
Comment procéder avec ces cartes "papier", assez grandes pour nous perturber tant en vol...?
Les cartes OACI classiques ont un format très grand (90 cm X 125 cm). Il sera donc très difficile de les manipuler en vol en places avant (place pilote surtout mais de même en place copi) ! La solution consistera donc à les étaler sur une table à la prépa du vol et de la(les) plier suivant une règle simple de déroulement en soufflet d'accordéon. Il sera bien vu de ne pas faire ces pliages en dessous du format A3 sinon, cela nécessiterait des manipulations plus fréquentes. Ce format A3 est déjà grand mais cela permet d'avoir sous les yeux une bonne partie de la région survolée.
Toute l'astuce du pliage va donc consister à la plier de telle sorte qu'on pourra la "dérouler" vers un autre "bord" de la carte vue par simple dépliage Recto/ Verso ou bien Droite/ Gauche ou encore Haut/ Bas. C'est à vous de voir sur la carte la zone où vous allez évoluer par rapport au "triangle de nav", prévu au départ du test (ou Nav simple, si c'est seulement une nav de routine pour vous !)...
Il ne faut pas hésiter à s'entraîner à cet exercice car cette science "des pliages de cartes" ne se réalisera pas impeccablement du premier coup. Mais c'est une très bonne initiative de s'entraîner à le faire car ensuite on y arrive très bien et rapidement au point de pouvoir même réaliser cet "exploit" plus tard en vol.
...et si votre carte est bien pliée dès le départ...:
...le jour où vous passerez un test en vol, vous n'aurez plus aucune crainte d'avoir à changer rapidement de plan de page sur la carte que vous aviez là avant sous les yeux !
Astuce concernant également les planches de vols...
Chaque pilote, en principe, embarque sa planche de vol pour une nav, sur laquelle il va mettre son "log de nav" pour y noter les différents paramètres indispensables au vol...(H déco, bulletin ou copie du Metar et/ou du TAF, devis de poids et centrage, points de route, estimées, terrain de déroutement possible, conso et suivi carburant, check-mémo de pannes, cartes VAL des terrains, etc... etc...). Mais il sera très pratique d'avoir une planche avec ressort de placage large car ce petit détail permet de beaucoup mieux tenir les divers feuillets sur la planche, "ensemble". Lors de manipulations, si vous avez une simple petite pince centrale, les feuilles peuvent facilement pivoter ou glisser et ce sera encore une source d'ennuis possibles. Or en vol, moins on a de souci et mieux çà vaudra pour la tranquillité du pilotage. Il y a déjà assez de choses à surveiller comme cela, sans aller faire la chasse aux papiers perdus dans les palonniers... Une petite griffe pour fixer le crayon est aussi indispensable sur cette planche (et en avoir un en rabiot juste à côté (ou dans sa pochette) est encore mieux ! - donc une griffe double, avec pochette centrale pour y mettre des docs sup...c'est l'idéal.).
Piloter tranquille, c'est anticiper sur toutes les actions que l'on aura probablement à devoir effectuer en vol.
Et parmi ces actions, anticiper le dépliage de la carte sera un bon moyen de rester zen lors d'un changement inattendu de destination. Un vol réussi est toujours un vol qui a été bien préparé par des actions d'anticipation.
Qu’on se le dise …et bon vol !
Retour catégorie Le Coin du Pilote...
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 233 autres membres