243 Confectionner un lance amarre et technique de lancer …
243 Confectionner un lance amarre et technique de lancer …
Il ne sera pas exceptionnel, dans la vie de tout aventurier, d’avoir besoin de positionner des amarres dans la nature. Ceci peut se produire entre deux arbres pour installer un pont de singe et enjamber une rivière, entre deux rochers pour traverser un ravin ou un canyon, en bordure de mer pour escalader une falaise, en montagne pour se jouer des séracs sur les glaciers… Pour accrocher un pendule tout en haut d’un grand arbre ou d’un ouvrage artificiel, réaliser le sauvetage d'un équipier en grande difficulté...etc… bref les occasions ne manqueront pas dans le domaine de l'extrême, y compris même sortir son bateau lors d'un échouage accidentel !...
Alors voici une technique de lancer d’amarre que j’ai peaufinée avec les années…
Elle consiste à fabriquer un bon lance-pierres dans un premier temps.
Ensuite, il faudra confectionner une bobine de fil de pêche mais préparée de façon bien particulière.
Enfin apprendre à se servir de tout cet attirail pour mettre en œuvre avec facilité et en toute sécurité ces agrès.
Photo du haut… Pont de singe réalisé en Amazonie pour traverser une rivière (de 40m de large environ). Cordes mis en place avec un lance-pierres !
Le splash, euh, c’est moi qui ai chuté car cordage du haut pas assez tendu au premier essai (cela se remarque bien sur la photo par ailleurs !). En effet, dès l’instant que l’on progresse sur la corde du bas en se tenant par les mains à celle du haut, il ne faut surtout pas que la haute ne vienne à descendre trop bas. Sinon, le corps bascule (avant ou arrière) et là, il devient impossible de progresser. Et ça, c’est difficile de l’évaluer depuis le bord. Donc, lors d’un tel montage, il est impératif de prévoir sur la corde haute, un système de tension réglable (genre palan ou tourniquet de menuisier). Ainsi, il sera aisé de tendre la corde haute à la demande. Il faut absolument que cette dernière soit toujours très bien tendue. Prendre également des cordages avec la plus faible élasticité (de la drisse pré-étirée : parfait). Mais surtout pas des cordes d’escalade qui sont très élastiques (exprès !). Mettre un baudrier également (avec sa longe de sécurité) pour ne pas chuter bêtement, comme moi ici !
Photo dessous… Lance-pierres fait avec une fourche en plastique (récupération) et de grosses élastiques de bureau (4 de 160X10X1mm). Dans les accessoires de camping, on trouve aussi ce genre de grosse élastique. La poche est un morceau de vieux gant de travail, en cuir souple.
1) Avoir déjà ou se confectionner un lance-pierres…
Pour commencer il faudra posséder un bon lance-pierres. Si on n’en a pas un, tout fait, du commerce, il faudra alors s’en confectionner un. Pour cela… : trouver une fourche de taille moyenne. Soit on en trouve une toute faite (bois, plastique, découpe quelconque…), soit on coupe un arbuste dans la nature qui pourra nous fournir cette fourche. Ensuite, il faut y mettre des attaches. Deux sur les bras haut du Y pour y fixer les élastiques reliés à une petite poche en cuir (cuir souple de préférence) qui, elle recevra le poids à lancer.
Si on ne dispose pas de gomme spéciale pour ce faire, on pourra prendre du sandow de bonne qualité (genre élastique pour bâche) ou carrément des élastiques de bureau (gros modèle que l’on double – cas ici sur cet exemple dont je me sers depuis fort longtemps). Il faut que la longueur des élastiques soient calculées pour une élongation maximum depuis une main avec bras tendu, jusqu’à l’autre épaule. Ceci permettra d’obtenir le maximum de puissance au tir.
On pourrait aussi utiliser une fronde*. Celle-ci permet de lancer à bonne distance des poids nettement plus conséquents qu’avec un lance-pierres. Mais elle est aussi plus difficile à manipuler avec précision.
2) Confectionner une bobine de fil à dévider…
Cette « bobine dévidoir » semble accessoire, en fait ce n’est pas du tout le cas. En effet, pour pouvoir dérouler un fil de nylon sur une très grande longueur, et à grande vitesse, il faut impérativement que celui-ci soit enroulé dans un conteneur particulier. Ensuite, il faudra absolument tirer le fil par la partie interne de l’enroulement. Sinon, il sera impossible de dérouler celui-ci rapidement sans produire un sac de nouilles !
Donc l’astuce consistera à enrouler un fil (à la longueur souhaitée) sur un support souple (bouteille plastique, cylindre de carton, ou autre) le bobiner bien lisse et très régulièrement en surface en croisant les couches successives (comme le pas d'une grosse vis - une couche vers la droite et retour vers la gauche, etc...pour ne pas faire de "croche" au dévidage). Ensuite il faudra ôter ce support d’enroulement puis mettre la bobine obtenue dans un autre conteneur (par exemple une autre bouteille un peu plus grosse puis en tirant le fil par le goulot – on aura donc ôté le fond et le remettre à l'envers pour tenir la bobine) pour s’en servir comme « dévidoir automatique ». Il faudra alors saisir le fil (intérieur) et le tirer un peu pour lui fixer son contrepoids.
NB : Il serait possible d’utiliser également un vieux moulinet de lancer (pour la pêche). Ceux-ci ont une barrette de blocage du fil qui se lève sur le tambour pour effectuer le lancer.
3) Contrepoids de tirage du fil…
Il faudra donc trouver une olive en plomb ou un contrepoids du même genre (lourd mais pas trop) et régulier de forme pour que celui-ci puisse dévider et porter le plus loin possible le fil lors du tir au lance-pierres. Une olive de pêche en plomb de 25 à 30 g sera parfaite. Mais faute de posséder ce matériel, il faudra trouver une petite pierre polie ou un morceau de ferraille compacte pouvant remplir ce rôle (un très gros écrou en acier convient parfaitement).
4) Lancer et récupération du tire amarre…
Ce contrepoids fixé au fil de pêche servira de guide et de tire-ligne aux cordages beaucoup plus conséquents qui seront mis en place ensuite. Il faut donc qu’il soit assez lourd pour pouvoir étirer le fil lors du tir. Une fois ce tire-amarre placé, il suffira d’accrocher les cordages au bout et de les amener jusqu’à leur position adéquate.
Pour mettre en place ce fil tire-ligne on pourrait également se servir d’un fusil sous-marin lance harpon. On remplace alors le fil de maintien de la flèche par le fil de Nylon tire-ligne. Reste aussi l’utilisation d’un arc ou d’une arbalète. Mais dans ces cas, il faudra rester prudent avec ces engins en les utilisant ainsi, car ce sont des armes très puissantes et donc dangereuses. Dans le cas de flèche (arc) ou de carreau (arbalète), il serait nécessaire d’alourdir ces projectiles car étant à l'origine très léger, ils n’arriveraient pas à tirer le fil tire-ligne sur une grande longueur (nécessité de faire une flèche spéciale, longue et munie d'une attache).
* Fronde : engin de tirs moyenâgeux, constitué d’une poche de cuir de la grosseur de la main, munie de 2 cordages de 1 mètre de longueur environ servant à lancer de gros cailloux sur l’ennemi (100 à 500grs). En extrémité des cordages se trouvent un gros nœud d’arrêt. On fait alors tournoyer l’engin d’une main au-dessus de sa tête et on lâche l’un des deux brins (nœud) pour que la poche s’ouvre en libérant alors le caillou. Au niveau gestuel, c’est un peu l’ancêtre du lancer de marteau et sa technique n’est pas facile à maitriser. Cependant avec de l’entrainement, on y arrive assez bien.
Après cela et en plus costaud, il y aura le trébuchet. Mais là, on change de calibre !
Qu’on se le dise …et bon vent !
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