288 Les chauffages d'appoint à catalyse…
288 Les chauffages d'appoint à catalyse…
Sur nos bateaux, pour ceux au moins partant naviguer dans les eaux froides (pour ne pas dire glacées), il y aura forcément à bord, une place de prévue pour un bon chauffage. Parmi les plus répandus, on trouve les chauffages à gasoil type goutte à goutte, à carburateur (comme les Reflek, Kabola, etc...) et les chauffages à air pulsé avec chambre de combustion, type Webasto, Eberspacher, Airtronic, etc... Il faut savoir que ces derniers sont très gourmand en électricité car ils fonctionnent avec une turbine soufflante. Ils sont également bien plus chers (compter le double) que les poêles classiques à carburateur.
La présence de ce chauffage principal ne devra donc pas empêcher de posséder en plus, un petit système calorifique d'appoint pour le cas où.../...
Parmi les systèmes disponibles, on va trouver des petits chauffage à catalyse, que l'on trouve montés dans les camions, bateaux ou camping-cars. Autrefois, un modèle bien connu était le "Therm'x", tous les camionneurs avaient çà sur les routes du grand Nord ou de l'Est ! Mais l'amiante étant prohibé désormais, il existe bien d'autres modèles désormais mais en fibro-céramique.
Alors quelles différences entre un chauffage à combustion classique et un chauffage dit à catalyse...
La plus visible de ces différences est la présence d'une cheminée pour l'évacuation des gaz brûlés dans le cas d'un chauffage traditionnel alors qu'il n'y en a pas besoin sur un type à catalyse.
Pourquoi donc ce distingo...?
Eh bien, une combustion classique est caractérisée par la présence de flammes vives permanentes lors de la consommation du "combustible". Cette combustion s'effectue à haute température (de 800° à 850°C environs).
Dans cette combustion classique, le carburant utilisé (bois, charbon, gaz, pétrole...) consommera aussi de l’oxygène et le tout se fera forcément à températures élevées. Le démarrage de ce type de chauffage se faisant à l’aide d'un brûlot ou d'un allume-feu. Une fois le processus de feu vif démarré, la combustion s'entretiendra tant qu'il y aura du carburant à consommer et de l'oxygène pour l'attiser. Il faut donc une cheminée pour évacuer les gaz et fumées de combustion. Et l'Oxygène est prélevé lui, dans l'air ambiant de la pièce où se trouve ce foyer.
La combustion catalytique elle, est une réaction chimique plus complexe qui se fait sans flamme vive en utilisant un "catalyseur" qui entretient la réaction thermodynamique.
Dans la combustion catalytique, la même réaction chimique de réduction par l'oxygène a lieu, mais c’est le catalyseur, généralement une petite tôle en platine (étirée comme du grillage), qui maintient le processus de combustion, ceci sans flamme et réalisé à plus basse température (de l'ordre de 600°C "seulement"). C'est ainsi que les chauffages à catalyse montrent une surface à peine rougie (un peu comme une plaque de cuisson électrique dans le noir) mais il n'y aura jamais en surface, présence de flammes vives.
L’appareil sera aussi alimenté en oxygène uniquement par sa présence dans l’air ambiant. Le carburant utilisé est généralement du gaz mais aussi des dérivés du pétrole (comme la Thermixine, essence F, térébenthine...).
Le catalyseur est déposé entre deux couches en fibres, résistant aux hautes températures (autrefois de l'amiante et désormais une matière fibro-céramique). Une petite résistance électrique (ou souvent aussi, une simple petite veilleuse à gaz) chauffe ce milieu catalytique jusqu’à la température spécifique d’auto-inflammation. A ce moment précis, le processus catalytique démarre et s'auto-entretient. Ce système fonctionnera tant que la veilleuse chauffera, qu'il y aura du carburant (gaz ou pétrole) à catalyser avec présence d'oxygène (comburant) dans l'air ambiant de la pièce. Ces chauffages ne possèdent pas de cheminée.
Une autre différence importante...
La combustion catalytique produit une chaleur qui se propage en grande partie au devant l'appareil par rayonnement, comme le ferait une lampe d'éclairage. Avec un appareil catalytique, il ne faudra donc rien mettre au devant de la plaque rayonnante du moins assez proche, sinon il y aurait risque d'incendie...
Dans un chauffage à combustion classique, la chaleur ne part vers l'avant mais s'élève directement au dessus du foyer par convection. C'est au dessus de celui-ci qu'il faudra faire attention à ne rien y mettre trop près ! De plus dans cet appareil classique, il y aura forcément présence d'une cheminée pour l'évacuation des gaz brûlés. Cette combustion à haute température dégage des gaz qui brûlent eux aussi et donc produisent des suies et gaz toxiques qui nécessitent à leur tour d'être évacuées. D'où la présence obligatoire d'une cheminée.
Différents petits modèles de chauffage à catalyse...
Dernier conseil...
Ces appareils catalytiques doivent être considérés comme des chauffages d'appoint mais pas comme moyen de chauffage principal (càd pouvant fonctionner jour et nuit de façon continue et permanente, sans surveillance). Comme ils ne dégagent pas de gaz brûlés, ils ne possèdent donc pas de cheminée. Ainsi on les imagine aisément "sans risque". Ce qui est faux bien sûr ! Si vous faites fonctionner ce genre d'appareil dans un local fermé assez bien étanche, l'air va s'appauvrir en oxygène rapidement et l'appareil va alors se mettre à dégager du CO (oxyde de carbone- à cause d'une combustion devenue incomplète), au lieu de CO² (gaz carbonique). Le CO est un gaz incolore, inodore et mortel. Pire, si la veilleuse s'éteint et que le thermo-couple de coupure automatique du carburant est en panne, il y aurait en plus risque d'incendie et/ou d'explosion. Ces appareils à catalyse ne sont donc pas si anodins qu'ils n'y paraissent à l'usage et à leur apparente simplicité. Ce n'est pas parce qu'ils n'ont ni flamme vive ni cheminée qu'ils sont sans risque ! Il est impératif d'assurer une bonne ventilation dans une pièce équipée d'un tel chauffage catalytique (aspiration d'air basse + évacuation haute) et de le surveiller.
En sécurité, il sera très bien vu de mettre en plus dans la pièce un détecteur* de CO.
*Détecteurs de CO : Ces appareils n'ont absolument rien à voir avec les détecteurs d'incendie ou de fumée que l'on place au plafond (obligatoires désormais en habitations). Ces derniers détectent effectivement les particules brûlées (gaz ou autre matériaux solides comme suies ou fumées) mais en aucun cas l'Oxyde de Carbone (CO) qui lui est un gaz très spécial, nocif et même mortel ! Etant à peu près aussi lourd que l'air ambiant le CO s'y mélange sans préférence de volume. Alors que le gaz carbonique (CO²) lui est plus lourd que l'air et aura tendance à stagner dans les fonds. C'est la fameuse expérience de l'oiseau dans sa cage posée au sol ou encore de la bougie allumée. Si l'oiseau meurt ou que la bougie s'éteint : danger car cela signale la présence forte de CO² dans les fonds.
Qu’on se le dise …et bon vent !
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