Le Trésor Des Kerguelen

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014 Vol en zone H et survol maritime…

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014 Vol en zone H et survol maritime…

 

 

     Un vol en avion (valable également pour les autres appareils légers...) effectué à proximité des zones urbaines ou en campagne proche, habitée, ne requiert pas de grandes connaissances particulières ni de matériel spécifique. En revanche, dès l'instant que vous vous écarterez vraiment des zones habitées, là, il faudra réellement se documenter et se former à des conditions beaucoup plus sévères en termes de risques environnementaux. Ces aventures, hors des sentiers battus, nécessitent vraiment de sérieuses connaissances en matière de techniques pluridisciplinaires (mécanique, électricité, hydraulique, électronique, etc...), puis météo (être capable de "lire le ciel" sous tous climats avec leurs spécificités), de médecine d'urgence, de climatologie, de grande débrouillardise finalement et enfin aussi, de survie !

 

 

Ces zones à risques...

 

     En premier je voudrai parler des zones de relief important donc le simple vol en montagne, même si celles-ci ne sont pas classifiées à part. Si le poser sur alti-surface nécessite une qualification montagne, voler dans ces régions sans se poser, sera toujours possible mais ne sera jamais anodin car les conditions météos peuvent y être sévères et cela même par très beau temps ! La « turbulence de ciel clair » issue des zones de forts reliefs, est l'une des plus traîtres par exemple, car on ne s'y attend pas du tout ! En cas de poser hors aérodrome en zone fortement montagneuse, la difficulté d'approche des secours rendront vite inhospitalière la zone de crash, donc délais et difficultés de survie, supplémentaires... Même si ces zones en France ne sont pas classées H, il faut néanmoins être conscient de leur singularité et s'y rendre avec prudence. Il suffit de survoler les Corbières même avec un beau ciel bleu, pour s'en convaincre... Alors ne parlons pas de MTO dégradée !

Il s'agit davantage d'une mise en garde ici...

 

NB : En cas de réelle panne GMP en zone fortement montagneuse, la sauvegarde la plus sûre sera de plonger à finesse max vers un fond de vallée et d'y trouver une zone plane pour s'y poser. Il y a souvent de petites plaines alluvionnaires près des torrents, il faudra les dénicher (plus fréquentes vers l'aval que l'amont...). En absence de ce type de zone, il faudra envisager de se poser sur une pente, même si celle-ci vous paraîtra forte mais  impérativement dans le sens de la montée ! Dans ce cas précis, il sera obligatoire d'emmagasiner de la vitesse (donc de l'énergie) pour rester manoeuvrant au moment de la ressource qui vous permettra de venir vous mettre à raser la pente dans le sens de la montée. Cela reviendra à réaliser un "flare", à la manière des parachutistes au "poser" ou bien encore d'une auto-rotation effectuée en hélico lors d'une panne GMP. Cette manoeuvre ne sera certainement pas facile à effectuer mais serait tout-à-fait réalisable pour un pilote expérimenté...

 

 

Alors quelles sont ces zones classées inhospitalières...?

 

     En premier le survol maritime.

Rappel ; on appelle survol maritime «tout vol effectué au dessus d'une étendue d'eau ne permettant pas en vol plané à la finesse max de l'appareil de rejoindre la côte sans moteur».

 

     En seconde catégorie, les zones classifiées « H », H comme in-hospitalières.

C'est le cas de la Guyane par exemple avec le survol de la forêt Amazonienne. Mais les déserts, les lacs salés, la pampa ou la toundra entre autres exemples, le seront aussi. Toute zone étendue et inhabitée par l'homme sera classé H.

 

Pour ces deux catégories, survol maritime et zone H, la première des obligations sera de déposer un plan de vol (FPL) en dehors d'un vol classé local et de posséder un transpondeur de classe C à bord. Ce FPL est à déposer au bdp (bureau de piste) le plus proche. Cela peut être fait de vive voix sur place, ou bien par tout autre moyens acceptés par ce bdp (phone, fax, en l'air – plan AFFIL, autre...).

 

Pour le Survol maritime...

Il faudra posséder à bord de l'appareil des gilets de sauvetage (1 par personne à bord - à jour de validité) et un canot de survie (si éloignement de plus de 100 Nm d'une côte pour monomoteur et 200Nm pour multi - en état de validité, lui aussi!). Alors c'est bien d'avoir cela à bord et de partir «en mer»... mais encore faudra t-il apprendre à se servir de ces matériels si particulier ! Ne pas hésiter à demander un cours spécial sécurité maritime à un instructeur expérimenté... La mer est un milieu rude, hostile et dangereux, il ne pardonne pas.

 

Enfin les zones « H », inhospitalières...

Ce mot dit bien ce qu'il veut vraiment dire... c'est un coin ou l'on ne «vit pas» mais on devra très vite y «survivre» si on y rentre par la force des événements. Ce n'est plus du tout la même chose !

     Là encore il faudra un équipement spécial : une valise de survie. Je ne vais pas détailler ici le contenu de cette valise mais globalement... Elle contiendra de l'eau, de la nourriture, médicaments et petit matériel d'urgence, machette, crème anti-moustique, cordage, allume-feu, miroir de signalisation, pistolet lance fusée, couverture de survie, etc, etc … On peut y ajouter ce que l'on veut... Quand on fréquente la forêt amazonienne, on connaît rapidement les choses indispensables pour ce genre de survie... On sait qu'il est rare de survivre à un crash en grande forêt (principalement à cause de cette nature même – balise EPIRB inopérante à travers le rideau forestier, visibilité (H et V) nulle...et de la hauteur de chute à travers la canopée – 30 à 50 m). Mais toutefois cela s'est déjà produit, il faut donc garder espoir de pouvoir y survivre et s'y préparer.

Toujours pour ces zones H, en plus, l'appareil devra être équipé d'une radio HF BLU, décamétrique. Ces émetteurs longue portée nécessitent des connaissances et un équipement particulier (en plus de la CRR de radio téléphonie restreinte - classique). Là encore il faudra demander à son instructeur un topo particulier sur l'utilisation de la valise de survie et sur le fonctionnement de la HF (plages de frq, forte conso électrique, réglage de la boîte d'accord, état de l'aérien, vacations, portée pratique, reports et phraséologie .../...).

 

     Tous ces vols nécessitent vraiment de sérieuses connaissances dans plein de domaines différents. Si vous êtes capable de cela, ce genre de vol vous fera sortir des sentiers battus. C'est un immense plaisir que de partir survoler des régions inhospitalières. On a l'impression de survoler un instant de la création du monde, de vivre un petit moment de la découverte des pionniers de l'aviation qui nous ont devancé auparavant avec tant d'audace et de brio... Cela demande un réel dépassement de soi.

Mais quelle récompense de pouvoir réaliser ces rêves-là...!

 

Qu’on se le dise …et bon vol !

 

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02/04/2017
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