026 Rayonnements cosmiques, danger et préventions…
026 Rayonnements cosmiques, danger et préventions…
Les pilotes tout comme les alpinistes de très hautes montagnes sont exposés à ces rayonnements venus du soleil et du fin fond de l'espace sidéral et ils sont assez mal connus.
Alors, que sont exactement ces rayonnements et sont-ils dangereux pour les êtres vivants...?
La réponse est oui, ils sont dangereux pour nous autres humains au point que, pour les pilotes et tout le personnel navigant, il existe un seuil d'exposition à ne pas dépasser.
Voici donc un petit exposé sur ces rayonnements et les mesures prisent pour le personnel navigant quant aux doses de rayonnements cosmiques reçues en vol.
En fait, les personnels navigants (pilote, hôtesses et stewards) sont classés désormais (depuis mai 2000 très exactement) dans la catégorie des travailleurs exposés aux radiations. C'est-à-dire au même titre que ceux travaillant dans le nucléaire ! Ce sont les dernières études, très poussées, faites sur le sujet qui ont amenés les autorités de l'EU à faire ce classement.
Ces rayonnements cosmiques sont de fait, aussi puissants que les radiations ionisantes issues des matières radio-actives de nos centrales nucléaires (matières fissiles ou déchets). Bien sûr, les passagers qui prennent très souvent l'avion sont exposés de la même manière que les pilotes à ces rayonnements, cela va de soi...
On n'y pense même pas à cette exposition des rayons cosmiques, sauf le jour où, par hasard votre vol vous fait passer par le grand Nord de la Planète, là, un spectacle inattendu vous plonge dans ce monde féerique des rayonnements cosmiques par la vue grandiose d'une aurore boréale ! Cette vision est magique, vraiment.
Eh bien, là, vous y êtes en plein sous ces rayonnements venus du fin fond de l'espace inter-sidéral... Il sont rendus visibles par ce joli phénomène, extraordinaire...
Alors que sont ces aurores boréales...?
Ces jeux de lumières dansantes en draperies multi-colores sont des jets de particules qui nous parviennent depuis le soleil (pour une partie mais aussi du noir profond de l'univers) et sont bien plus que de la lumière colorée... Il s'agit réellement de matières cosmiques, de nanoparticules solides et ionisées qui circulent à très haute vitesse. Une grande partie d'entre elles sont repoussées par le bouclier magnéto-sphérique de la terre mais une partie parvient quand même jusqu'à nous sous cette forme visible, de "voiles célestes" et il se manifeste là ce danger. Si nous sommes juste en dessous, ces particules nous traversent, sans même nous en rendre compte et les effets sont bien réels car un être vivant ne peut pas, ne devra pas en recevoir une trop grande quantité sinon, dégâts physiologiques irréversibles ! Ces flux de rayons cosmiques sont émis en très grande quantité lors d'éruption solaires et y être exposé assez près, à ce moment-là, signerait votre mort immédiate si vous y étiez exposé sans une lourde protection. C'est le cas des astronautes qui sortent dans l'espace lors de missions de réparations sur l'ISS ou des satellites. Ce fût le cas également lors des missions Apollo avec les hommes qui foulèrent le sol lunaire à partir de juillet 1969.
Pour revenir aux pilotes, deux catégories de pilotes y sont particulièrement exposés. Les pilotes militaires qui volent bien au delà des niveaux de vols civils (+ haut que le FL400) et les pilotes civils volant sur les avions supersoniques (comme le fameux Concorde franco-britanique qui volait au FL540).
On peut en tirer une règle élémentaire : plus on est haut et plus on est exposé, donc plus le danger sera grand. En simplifiant on peut dire que en doublant l'altitude* à laquelle on se trouve, on reçoit 10 fois plus de radiations car la courbe suit cette altitude mais de façon logarithmique (et non pas linéaire, donc radiations X10 quand altitude X2 !).
Comme ces rayonnements traversent toute matière, les personnels navigants y sont donc exposés par leur présence à bord des avions. La carlingue ne les protège pas le moins du monde. Pour y échapper, pas d'autres solutions que de revenir vers des altitudes plus basses. C'est l'épaisseur de la couche d'air qui peut seulement nous protéger.
*Altitude : La couche d'air sur le globe n'est pas la même suivant la latitude du lieu. En zone équatoriale la tropopause (sommet de la couche) est aux environs de 20 kms d'altitude. En zone tempérée ce sera vers 14 kms d'altitude et vers les pôles "seulement vers 8 kms de hauteur. On voit donc que pour les avions passant près du pôle Nord, ce danger sera nettement plus marqué.
Ainsi ont été déterminées des dosses de rayonnements que les êtres humains pourront recevoir sans danger supposé. Pour un civil moyen, on a déterminé la dose annuelle maxi à 1mS/par an et pour le personnel navigant à 20 mS/an. Le Sievert (S) est l'unité de mesure retenue pour évaluer les radiations ionisantes (personnel des centrales nucléaires ou navigants). Cette unité tient compte à la fois de son énergie propre et de son pouvoir de pénétrabilité sur les tissus organiques vivants (nous !). Pour les personnels exposés (vols trans-polaire), ils ne peuvent pas dépasser 100h de vol par an sur ce type de vol en conditions ionisantes par exemple, pour ne pas dépasser la dose pré-sentie comme "admissible". Des études ont été faites en posant à bord des avions passant au delà du cercle polaire, des dosimètres et c'est à partir de là que des mesures ont été établies pour les PNT - PNC (personnel navigant technique ou commercial).
Qu’on se le dise …et bon vol !
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